L'Oise Agricole 15 juin 2017 a 08h00 | Par Dominique Lapeyre-Cavé

Agora conjugue agronomie, technologies et communication

Le 8 juin, environ 400 adhérents d’Agora ont fait le déplacement sur la plateforme de Mouchy-le-Châtel dédiée au blé, au colza, à la betterave et au maïs. Ils ont pu découvrir également la nouvelle offre de la coopérative «Pour vous, avec vous.»

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- © Dominique Lapeyre-Cavé

Les 1.800 micro-parcelles offraient aux yeux des visiteurs des essais sur les problématiques actuelles car la volonté de la coopérative est de tester les méthodes alternatives qui devront être maîtrisées demain. Le président, Thierry Dupont, l’expliquait clairement lors de l’inauguration, en présence d’Édouard Courtial, président du Conseil déparemental. «Nous sommes en train de vivre une véritable révolution en agriculture car nous sommes à la croisées de plusieurs tendances : un retour à l’agronomie car le tout-chimique a manifestement atteint ses limites en terme d’efficacité et d’acceptabilité sociétale, une part grandissante des nouvelles technologies qui vont s’imposer en agriculture et un poids réglementaire toujours plus contraignant. Pour continuer à produire et à répondre aux marchés, la coopérative doit accompagner ses adhérents pour profiter de cette révolution.»

Les essais développés sur la plateforme sont tournés vers la recherche de solutions innovantes et alternatives. Par exemple, en colza, le biocontrôle pour concilier respect de l’environnement et agriculture compétitive. Utilisé pour la première avec l’utilisation des trichogrammes pour lutter contre la pyrale du maïs, le biocontrôle s’est aussi intéressé à la lutte contre le sclérotinia du colza. Dans un premier temps, il a pris la forme d’un champignon disséminé dans le sol (Contans, développé par Bayer) qui brise le cycle de développement du sclerotinia, mais qui a l’inconvénient d’être conservé congelé. Des progrès ont été apportés afin de pouvoir apporter le produit au champ en suspension, ce sont des solutions à base de bactéries. Agora teste cette solution, la compare à l’usage d’un fongicide classique. Il s’avère qu’un mix des deux méthodes semble donner les meilleurs résultats.

Autres essais, plus classiques mais toujours appréciés des agriculteurs : essais variétés blé, agronomie et désherbage chimique, fractionnement des apports azotés, optimisation de la pulvérisation, méthodes d’implantation...

Le point fort de cette journée a été l’implication nouvelle de la coopérative dans «la transmission des valeurs et la communication grand public» comme l’exposait Thierry Dupont en pleine semaine nationale de la coopération agricole. Cela va se traduire par la participation active d’Agora à l’évènement Terres de Jim et le lancement de l’Agora des collèges. Agora sera ainsi présente du 8 au 10 septembre à Margny-lès-Compiègne et compte sur l’implication des adhérents pour animer son stand par des mini-conférences, des distribution de graines de céréales.

Quant à l’Agora des collèges, il s’agit d’une inititative originale qui vise à créer des parrainages entre des adhérents et des classes de collège (5e et 4e) afin de permettre aux élèves de découvrir une exploitation agricole voisine, le métier d’agriculteur et les pratiques réelles «loin de l’agriculture romantique» telle qu’imaginée parfois, comme le rappelait le président. Agora s’inscrit dans une vision résolument moderne de l’agriculture, entre technologies, agronomie, environnement pour le bénéfice de ses adhérents et avec une ouverture vers le grand public.

 

Thierry Dupont, Président

La protéine reste notre carte d'accès aux marchés

Les signaux des marchés sont très perturbants pour les agriculteurs entre retour à l’agronomie, acceptabilité des pratiques phytosanitaires et innovations technologiques. Mais nous ne devons pas perdre de vue que l’agriculture française, et donc les producteurs, ont des atouts à faire valoir. Des conditions optimales de production sont réunies ici : climat, sols, technicité des agriculteurs. Mais la concurrence de la mer Noire ne doit pas nous faire oublier que la protéine est le critère numéro un de l’accès aux marchés. 60 % de la production d’Agora part à l’export et nos clients sont difficiles. Avec des rendements supérieurs à ceux d’autres zones de production et donc une teneur en protéine diluée, c’est le point sur lequel les producteurs doivent porter leur attention. Nos techniciens sont là pour les y aider

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