Anciens numéros

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N°1351 (48)

30 novembre 2018 | Semaine 48 1351
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L'édito

Guillaume Chartier, président de la FDSEA 60

Anarchie !

Les temps sont durs pour l’ensemble de nos concitoyens, l’ensemble de nos compatriotes voient se profiler une perte de leur pouvoir d’achat, nous sommes aussi concernés à titre personnel. C’est pourquoi nous nous battons depuis toujours et au-delà du pouvoir d’achat, pour que les agriculteurs conservent une capacité à produire et à vivre de leur métier. La volonté de l’État de marginaliser les corps intermédiaires depuis quelques années aboutit ces derniers jours à ce qui ressemble beaucoup à une situation d’anarchie.

Et les signaux envoyés par l’état au travers une plateforme de recensement des parcelles sans glyphosate, cette stigmatisation, ces pratiques de délation ressemblent trop à des pratiques d’une période sombre de notre histoire, cela est intolérable, inadmissible. De plus, ce que l’état ne réussit pas à passer par la loi grâce à nos instances, il l’impose par une augmentation des taxes : la redevance pollution diffuse qui créé de nouveaux déséquilibres économiques, des impasses techniques qui nous étouffent et une nouvelle distorsion européenne. La mise en place du contrat de solutions sera une partie de la solution, mais le temps nécessaire ne coïncide pas avec le temps électoral et politique.

N°1348 (45)

09 novembre 2018 | Semaine 45 1348
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L'édito

Guillaume Chartier, président de la FDSEA 60

À la veille de ce week-end du 11-Novembre, notre région comme la France entière se rappelle. Nous savons bien, paysans, ce que cette grande guerre a causé comme dégâts humains et matériels. Elle a bouleversé notre société, nos paysages, nos mentalités. Elle a marqué les hommes. Elle a marqué la terre. Elle a bousculé nos paysages et nos villages, détruisant tout sur son passage. Et nous avons reconstruit. Patiemment et avec ardeur et courage. Pour tenter de gagner la paix. Souvenons-nous ! et pensons à nos compatriotes, à nos frères, à nos anciens tombés au champ d’honneur.

Mais ces commémorations ne cachent pas la grogne. Tous les jours, l’on me parle du prix des carburants. Le prix du pétrole monte et nous en subissons les conséquences sur nos fermes bien sûr ! Grâce à l’action syndicale menée par FNSEA-JA, nous avons déjà la reconnaissance par l’État d’aménagement fiscaux que nous devons préserver et améliorer pour ne pas subir plus encore l’augmentation des charges.

En tant que ruraux, nos anciens, nos conjointes ou conjoints et enfants qui se déplacent en voiture pour travailler subissent, eux, de plein fouet, l’augmentation combinée du prix du pétrole et des taxes. Oui, en tant que ruraux, ces augmentations grèvent encore nos budgets familiaux. Des aménagements sont donc nécessaires car, si nous entendons les enjeux des adaptations environnementales, quoiqu’argument parfois facile, rappelons les réalités des contraintes de la ruralité et de l’éloignement.

N°1346 (43)

26 octobre 2018 | Semaine 43 1346
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L'édito

Guillaume Chartier, président de la FDSEA60

Pac : nouvelle douche froide

Il est des contextes dans lesquels on ne peut pas se satisfaire d’à peu près. C’est le cas pour le règlement des aides Pac. Si une majorité d’agriculteurs de notre département ont perçu une avance ce 16 octobre, ce n’est pas le cas de tout le monde. Et pour tous, force est de constater que le compte n’y est pas. Cette situation est inacceptable. J’invite chacun à se mettre à la place de ceux de nos collègues qui n’ont pas du tout perçu leur avance. Ils sont près de 200 ! Comme chacun, ils attendaient cet argent.

Nos annuités d’emprunt sont souvent calées sur ce versement. La trésorerie de nos exploitations est fragilisée après deux ou trois années tendues. Ne pas percevoir cette avance a donc des conséquences. Non seulement il y a ces retards de paiements, mais encore, on constate que la somme reçue est inférieure à ce que nous attendions. Eh oui, il en manque ! Résultat de la convergence et d’un transfert entre le 1er et le 2e pilier dont nous faisons encore les frais.

Mais il y a aussi, encore, ce que l’État appelle des bug informatiques ! Tout ceci, à l’appui des cas concrets qui nous sont remontés, nous l’avons rapporté au préfet de l’Oise afin qu’il fasse son travail d’alerte auprès des administrations centrales. Oui, il faut dénoncer cette situation dont nous faisons les frais.

Avec la FRSEA, nous avons fait de même cette dénonciation auprès de l’ASP et de la Draaf. Les excuses administratives ne passent plus ! Le politique doit assumer !

N°1344 (41)

11 octobre 2018 | Semaine 41 1344
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Joël Bomy, figure emblématique du syndicalisme agricole, est mort

À l’âge de 66 ans, Joël Bomy, ancien agriculteur de l’Oise et symbole de la FDSEA 60, est décédé d’une crise cardiaque.

À l’âge de 66 ans, Joël Bomy, ancien agriculteur de l’Oise et symbole de la FDSEA 60, est décédé d’une crise cardiaque.

«Salut l’artiste ! Joël, t’es parti. Ton nom, Bomy, exprime pour nous la joie, la tendresse, la gentillesse. Un nom que tout le monde applaudissait alors que tu nous faisais tant rire avec ton numéro digne des Coluche, Fernandel, Bourvil lors de l’assemblée générale de la Fédé.

«Joël, non, non, tu ne peux pas dire ça. Non, attends, enlève cette phrase. Joël attention, il y a le préfet dans la salle. Arrête de taper sur les fonctionnaires : il y a le directeur de l’agriculture, il y a les services fiscaux, il y a aussi les services vétérinaires. Tu vas trop loin !» répètais-je.

Et Joël me répondait :

«Mais non ma p’tite Yvette. J’tape pas sur eux. Regarde, j’ai pas d’arme, j’ai que mes papiers ! Et pis, tu l’sais, j’suis pas un méchant.»

Dans la salle, nous étions 400, 500 paysans, même 600 les années à «réforme de la Pac». Il y avait les discours des présidents, et puis les questions. Joël levait la main, Gérard ou Willy lui tendaient le micro. Et comme il avait toujours très consciencieusement préparé «ses» discours, Joël montait à la tribune lentement, le sourire malicieux vers la salle. Christian Patria, Jean-Baptiste Soufflet, Jean-Luc Poulain et ceux qui ont suivi se souviennent des topos de Joël en assemblée générale ! On retenait son souffle. Joël était pendant ces moments-là le «patron». Le patron du rire, le patron de ceux qui parlent vrai et ne se prennent pas trop au sérieux. Le patron à la voix douce, amusante et amusée. Celui des mots forts, des phrases qui portent, celui au ton plein de malice. Alors il parlait, lisait son topo, riait, faisait rire, était tout simplement heureux : il prenait soin de s’arrêter pour nous laisser le temps entre deux éclats de rire, de reprendre notre souffle, et rire encore, et rire toujours...

Tu savais parler des éleveurs, de leur travail, de leur fierté.

Joël, tu étais le gars de toutes les manifs : Bruxelles, Paris, Strasbourg, Compiègne, Choisy, Beauvais, Canly, Calais. C’était une terrine de pâté, quelques baguettes et l’ambiance copains que tu affectionnais tant.

Le monde agricole, pour toi, c’est tous ces copains que tu avais plaisir à inviter à l’assemblée cantonale de Lassigny ; des copains à qui tu as aimé présenter ta famille, votre ferme, parler de votre élevage, et faire découvrir ton village Mareuil-la- Motte.

T’es parti, Joël. Nous, on est restés... et là où tu es, tu entends certainement nos applaudissements.

Salut l’artiste ! T’es vraiment un super gars : un gars Bomy, Bomy, Bomydable. Bravo Joël.»

Yvette Autricque

 

N°1343 (40)

05 octobre 2018 | Semaine 40 1343
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L'édito

Bernadette Bréhon, Secrétaire générale de la FDSEA 60

Le respect dû aux éleveurs

Notre agriculture et notre savoir-faire ont beaucoup évolué, tant sur nos cultures qu’avec nos animaux. Nos produits sont non seulement reconnus, mais enviés en Europe et dans le monde entier pour leur qualité. Nous ne pouvons accepter, dans un pays de liberté, tous ces mouvements anti-viande !

Il est intolérable que des outils de production soient détruits, que des boucheries, des poissonneries soient vandalisées, que des travailleurs soient au chômage technique et des éleveurs sans débouché ! Quand on se dit défenseur de la cause animale, on essaye de construire pour améliorer. On peut ne pas aimer la viande, cela aussi est une liberté. Mais chacun de nous a des devoirs et le respect en fait partie. Respect des autres, respect de leur travail ! Il est inadmissible de voir une minorité vouloir imposer ses choix ! Stop à toutes ces actions ! Soyons respectueux de chacun !

Nous travaillons au quotidien avec nos animaux, nous les aimons et nous sommes toujours soucieux de leur bien-être. Nous sommes également fiers de la viande que nous produisons et nombreux sont les Français qui l’apprécient, bien loin d’une minorité bruyante.

Pour preuve : nous invitons tous les visiteurs qui viendront à Beauvais au marché fermier du Conseil départemental le 14 octobre prochain à venir nous rejoindre pour déguster nos viandes de qualité !