L'Oise Agricole 19 janvier 2017 a 08h00 | Par L'Oise Agricole

L’agro-écologie et le bio fondent l’ambition agricole de Benoît Hamon

Sollicité depuis septembre par notre rédaction, Benoît Hamon n’a finalement jamais répondu à nos questions malgré un premier accord de son équipe. Il est vrai que le programme de cet élu urbain, député des Yvelines et peut-être peu familier des questions agricoles, s’adresse davantage à la société civile qu’aux agriculteurs. L’ancien ministre de l’Éducation Nationale prône une Pac plus verte, une réduction importante des pesticides et le renforcement du principe de précaution.

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- © DR reussir

«Face au marché, les États doivent être les garants de la protection des ressources naturelles et les citoyens les vigies de cette protection», indique Benoît Hamon dans ses 12 propositions pour une transition écologique. Il souhaite pour cela «aller au-delà du principe de précaution en constitutionnalisant les biens communs et en développant une démocratie environnementale».

 

Favoriser l’agroécologie

Cette transition agricole est basée sur l’agro-écologie : le candidat à la primaire de la gauche entend, dans le cadre des agences régionales de développement des nouveaux modèles de production et de consommation qu’il veut mettre en place, généraliser les contrats de filière agro-écologique et développer le mieux-disant environnemental.

L’agro-écologie doit par ailleurs constituer un levier de différenciation à l’export, pour «cesser de faire reposer notre stratégie d’exportation sur le seul secteur agro-alimentaire». Pour encourager ce modèle, il lancera un programme d’investissements agricoles de 5 milliards d’euros, également pour soutenir les circuits-courts, les coopératives et «l’installation des jeunes agriculteurs qui souhaitent reconvertir des exploitations en fermes bio ou agro-écologiques», indique le programme du candidat. Dans le même objectif, il souhaite réserver le foncier agricole en priorité à l’agriculture biologique ou à l’agro-écologie : «je modifierai les critères de l’examen des dossiers de reprise d’exploitation afin de favoriser systématiquement les projets en agriculture biologique ou agro-écologique. 40 % des agriculteurs devraient partir à la retraite d’ici 2020, ils chercheront donc des repreneurs dans les années à venir. Il faut se saisir de ce moment pour engager une conversion de notre agriculture».

 

Pesticides

«J’interdirai immédiatement les pesticides dangereux et les perturbateurs endocriniens pour prévenir les effets nocifs de ces substances sur la santé de nos enfants et de nos concitoyens», met en avant Benoit Hamon dans la partie Transition agricole de son programme. Le candidat compte ainsi retirer les autorisations de tous les pesticides dangereux et interdire l’importation des denrées alimentaires utilisant une substance interdite en France. Il souhaite également orienter la Pac en cette direction et conditionner les subventions «au respect de hautes exigences en la matière». Cette Pac qu’il souhaite «verte pour accompagner la transition agricole» devra elle aussi favoriser l’agro-écologie, à hauteur de 400 millions d’euros. Il prône par ailleurs, au niveau européen, une harmonisation fiscale.

 

Plan contre la maltraitance animale

«Nos objectifs en matière de qualité de vie et de qualité de l’alimentation ne justifient pas les maltraitances qui se sont multipliées récemment dans les abattoirs, à des seules fins de rendement économique», explique Benoit Hamon dans ses propositions pour une transition écologique. C’est pourquoi il propose de lancer un grand plan contre la maltraitance animale, qu’il semble réserver à la seule question des abattoirs.

 

Ruralité

Enfin, Benoît Hamon propose «un revenu universel d’existence» (750 € /personne à la fin du quinquennat à tous les Français, financé entre autres par une taxe sur les robots) et certaines mesures en faveur des territoires ruraux et faiblement peuplés. Pour lutter contre les déserts médicaux, il entend retirer le conventionnement aux médecins qui s’installent en zone surdotée et encourager le développement de maisons de santé pluridisciplinaires rassemblant des médecins libéraux, «appuyés par une société de service pour les fonctions support», précise son programme. Le candidat souhaite également rouvrir des centres d’accueil du planning familial dans toute la France pour contrer «les inégalités territoriales encore très fortes, notamment dans les milieux ruraux ou pour les jeunes qui ne peuvent pas se déplacer seuls».

 

Voir l'article sur Manuel Valls

Note de la rédaction: primaire de la gauche

L’Oise Agricole est l’un des journaux de la presse agricole départementale ou régionale qui a souscrit à une démarche pack présidentiel. Après avoir traité la primaire de la droite et du centre en interviewant tous les candidats, ses rédacteurs souhaité réaliser le même exercice pour la primaire de la gauche. Les sept candidats ont donc été sollicités pour répondre aux questions.

En dehors de François de Rugy, qui y a répondu de vive voix, la plupart ont donné leur accord pour des réponses écrites, mais sans l’avoir fait, du moins au 16 janvier (voir en pages suivantes des extraits de programmes agricoles que certains candidats ont publiés). Le temps beaucoup plus réduit entre la diffusion de la liste définitive des candidats (mi-décembre) et le premier tour de l’élection le 22 janvier, sans compter les débats télévisés qu’ils avaient à préparer, explique sans doute ce peu d’empressement à répondre à des questions sur l’agriculture et la ruralité à destination d’un public qui, il faut également l’avouer, ne constitue pas le cœur de cible de leur électorat traditionnel.

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