L'Oise Agricole 09 juin 2016 a 08h00 | Par Delphine Cordaz

La «Start-up attitude» au Service de remplacement

Le 6e congrès du Service de remplacement France, à Guéret, a affirmé la volonté de s'engager vers un mutualisme de deuxième génération, adapté aux évolutions du monde agricole.

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Pendant une intervention de Julien Marre, président national du Service de remplacement.
Pendant une intervention de Julien Marre, président national du Service de remplacement. - © Delpine Cordaz

En employant la formule de «Start-up attitude», le président du Service de remplacement France a dit beaucoup de ses intentions. En effet, le réseau national était réuni du 17 au 19 mai à Guéret, avec la participation de Pascal Foucault, président du Service de remplacement de l'Oise et du Service régional des Hauts de France, et ce 6e congrès avait une visée stratégique d'importance. Si les congressistes ont voté un manifeste dans la lignée du projet institutionnel adopté il y a 8 ans, les pistes de réflexion de l'organisation du futur ont été posées...

Lors de son discours de clôture, Julien Marre, président de la structure nationale, a dressé le constat de mutations agricoles de plus en plus rapides, une numérisation qui s'ancre dans les fermes, et le danger de «l'ubérisation» de la société qui n'épargnera pas le secteur agricole, avec des concurrents «à bas coût» sur le marché du remplacement.

«Et nous dans tout ça ? Deux issues s'offrent à nous. La première possibilité est l'immobilisme. Sauf que le statu quo n'a jamais été dans nos gènes. La deuxième possibilité, c'est nous adapter comme nous l'avons toujours fait depuis notre création. Devant ces nouveaux enjeux, il est de notre devoir d'organisation para-agricole, au service des agriculteurs de nous poser la question de notre évolution» exhortait Julien Marre.

Évoluer n'est pas renier!

Si on évoque tant l'évolution et l'adaptation aux besoins des agriculteurs, c'est parce qu'on ne veut pas passer à côté, mourir à petit feu. Mais dans ce contexte, s'il est bien une ligne jaune à ne pas franchir, c'est celle des valeurs du réseau du Service de remplacement. Ces valeurs sont celles énoncées dans le logo : S'engager - Consolider - Cultiver. «Nous plaçons résolument l'agriculteur au centre de notre démarche» complétait le président.

Ce nouveau modèle ne jettera pas aux orties les atouts de l'organisme, à savoir un maillage territorial fort qui garantit une proximité d'actions, sans oublier la réactivité des services.

Comment inventer ou faire évoluer en conservant ces fondamentaux ? Si le congrès de Guéret n'a pas tranché la question, le message d'une montée de la qualité du service rendu a été distillé. Ainsi, Julien Marre affichait sa volonté de «créer une offre différenciée, adaptée à la création de valeur ajoutée pour nos adhérents, dans une démarche qualité affichée et accessible, outil de management, de progrès et de motivation».

C'est bien un esprit mutualiste de 2e génération qui semble en construction. «Notre modèle reste envié. Nous avons su construire un véritable laboratoire social du salariat à temps partagé en milieu rural. Nous avons indéniablement une longueur d'avance. À nous de savoir la conserver» ajoutait Julien Marre.

D'ailleurs, l'interlocuteur grande région voit certains chantiers d'un bon oeil. Benoît Lavigne, directeur adjoint de la Draaf d'Aquitaine Limousin Poitou-Charentes, estime que «dans les nouvelles grandes régions, on appuie le travail en cours d'harmonisation».

Les conditions de travail des agriculteurs

«Le remplacement peut contribuer au bien-être au travail» déclarait Claude Cochonneau, de l'APCA (Assemblée permanente des Chambres d'agriculture), lors du congrès. Derrière les questions du futur du Service de remplacement, on trouve vite celles des conditions de travail des agriculteurs. Entre heureux événements et circonstances plus graves, ou plus simplement périodes de vacances ou de formation, l'accès au remplacement dans les exploitations interroge sur les conditions de travail des agriculteurs.

Et cette approche est d'autant plus importante pour le Service de remplacement qu'il s'agit de répondre à l'arrivée de nouveaux profils dans l'agriculture, hors cadre familial. Pour eux, un bien-être au travail ou la réponse à l'urgence passe obligatoirement par une tierce personne. L'agriculture de plus en plus diverse aura de plus en plus besoin du Service de remplacement.

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