L'Oise Agricole 02 décembre 2013 a 08h00 | Par Bernard Leduc

Valfrance : la qualité en quantité

Les quatre assemblées de sections de Valfrance se sont terminées par celle de la section de l’Oise qui s’est déroulée le 22 novembre à Senlis.

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Une bonne année pour la coopérative et pour ses adhérents : c’est le résumé de l’activité de Valfrance, présentée lors des assemblées de sections, pour l’exercice écoulé (2012-2013). La clôture de l’exercice étant au 30 juin, les résultats sont donc ceux de la collecte résultant de la moisson de l’année dernière. L’augmentation du chiffre annuel d’affaires (qui est passé de 242,5 millions d’euros à 285,9 M€) est due à la fois à de bons rendements, donc à une hausse de la collecte (+ 6,9 % par rapport à 2011-2012), et surtout à des prix en hausse, tant pour les céréales et oléo-protéagineux que sur les approvisionnements.

Il a été rappelé le contexte du marché du blé : le Matif Rouen montre 3 pics sur les dernières années, en 2007-2008, puis en 2011 et sur cette dernière campagne 2012-2013 au cours de laquelle les cours ont varié entre 220 et 270 euros la tonne, loin des 100-110 € en 2009. Le prix moyen payé par la coopérative s’est soldé à 218,42 €, le plus haut niveau depuis plus de 20 ans.

Autre record, celui de la collecte, qui a été de 756.132 tonnes toutes espèces confondues.

Bonne année également pour l’activité semences, avec une collecte de 38.522 tonnes et une nette augmentation des surfaces en multiplication : 5.983 ha en 2012. Le quart des semences produites est vendue aux sociétaires ; un autre débouché important de semences certifiées est Limagrain, également pour 25 % des tonnages. La coopérative assure dans ses stations de semences des prestations pour Pioneer, pour un chiffre d’affaires également en progression (2.356.000 €, contre 2.051.000 € en 2011-2012).

Le chiffre d’affaires approvisionnements a augmenté du fait essentiellement de la hausse du prix des engrais, mais aussi sur les phytos et les semences. Le chiffre annuel d’affaires appros, en hausse sensible depuis 2009, a atteint 65,1 millions d’euros sur cette campagne.

 

Répartition de la collecte

Par espèce, le blé, qui représente près de 65 % de la collecte de la coopérative, a été marqué dans l’Oise par un rendement moyen de 83 q, contre 71 l’année précédente, année de forte sécheresse. Ce rendement marque sur le long terme une légère décroissance dans ce département, alors qu’il stagne côté Seine-et-Marne. La meunerie est le principal débouché, pour 65 % des volumes collectés, puis viennent l’amidonnerie, l’exportation et l’alimentation animale, et enfin l’éthanol, devenu beaucoup moins intéressant et l’on note la fin de l’engagement contractuel dans cette filière pour 2015.

En maïs par contre, on observe une augmentation régulière du rendement moyen, même si sur cette campagne, il s’est arrêté à 94 q/ha dans l’Oise, contre 101 en 2011. Une progression des surfaces est observée sur cette culture, dont la collecte a atteint 119.598 tonnes chez Valfrance, et cela continue puisque ce chiffre est déjà largement dépassé cette année, alors que la récolte n’est pas tout à fait terminée (elle pourrait atteindre 127 ou 128.000 tonnes). Le principal débouché est l’amidonnerie, dont Roquette pour plus de la moitié de la collecte.

Pour cette espèce, la gestion de la collecte est liée à une humidité parfois élevée comme au cours des deux dernières campagnes (34 % en moyenne en 2011) et à la capacité des quatre séchoirs de la coopérative. Cette capacité, de 7.000 tonnes/jour au total, a été dépassée 8 jours cette année dont trois jours successifs de fin octobre.

En orge, le rendement a été de 79,6 q/ha dans l’Oise (contre seulement 61 en 2011). Elle est destinée à la malterie, dont Soufflet en France, pour 65.000 tonnes.

En colza, le rendement moyen s’est établi dans l’Oise à 40,5 q/ha, relativement constant, heureusement avec des prix corrects sur cette campagne. Le débouché principal est le Diester, qui a dépassé celui des huiles alimentaires.

La valorisation est bien sûr le souci permanent de la coopérative, qui a observé au cours de cette campagne quelques réclamations de clients, dues essentiellement aux mycotoxines dans des lots de blé ou de maïs, ou encore des grains avariés dans des orges de brasserie ou, en meunerie, ou un temps de Hagberg trop faible.

Les sociétaires mesurent l’efficacité de leur coopérative par le niveau de rémunération de leurs productions, qui a été bon sur cette campagne. Les responsables de la commercialisation s’en sont «bien sortis» disait le directeur, Christian Renard en comparant la répartition des choix des sociétaires, pour un paiement sur la base du cours du jour ou au prix de campagne : le prix moyen de campagne a été supérieur pour le blé (218,42 € contre 212 € en moyenne payés au cours du jour).

 

 

Investissements

L’efficacité de la coopérative se mesure évidemment aussi sur sa structure financière et les performances de ses équipements et de ses immobilisations.Les investissements ont été soutenus à un niveau très élevé et ils ont encore dépassé le cap des 5 millions d’euros au cours de cet exercice 2012-2013. «Nous avons un outil industriel correct» dit Christian Renard, ce qui permet d’envisager le début d’une décélération, avec un montant d’investissements qui va devenir inférieur à celui des amortissements. Le total des immobilisations sur l’ensemble des sites de la coopératives (dont 7 dans l’Oise) est inscrit au bilan pour un montant total de 37 millions d’euros.

Les immobilisations financières sont également très importantes, dans diverses filiales ou structures extérieures. Elles représentent un montant de près de 25 millions d’euros, dont les dividendes et intérêts confortent le résultat net d’exercice qui s’établit au total à 3,53 millions d’euros. Christian Renard observe un poste de bilan en baisse, celui des créances sociétaires, qui traduit probablement une amélioration des trésoreries des exploitations. Il observe également une amélioration des fonds propres de la coopérative et une contraction de sa dette. La capacité d’autofinancement dépasse les 5 millions d’euros.

Les bons résultats de l’exercice permettent de proposer à l’assemblée générale plénière, qui se déroulera le 11 décembre à Meaux, une rémunération du capital social détenu par les sociétaires, au montant maximal autorisé (2,355 %) et une ristourne sur leurs achats de produits phytosanitaires de 2 % qui sera payée avant fin décembre (elle s’ajoute aux 3 % déjà décidés en juin dernier).

Des points particuliers ont été évoqués lors de cette assemblée, dont l’activité des magasins en libre-service, en forte baisse. Une fusion entre la SARL Valfrance Lisa et la SAS 110 Vert, filiale Lisa de la coopérative 110 Bourgogne, a été décidée en 2012 et a permis de stabiliser les activités et, par une contraction des charges, de prévoir un retour à l’équilibre. Une autre activité présentée était celle de la filiale Valfrance Énergie, pour la vente de granulés bois en sacs ou en vrac pour le chauffage. Les ventes ont représenté 3.300 tonnes au total, en hausse de plus de 60 % par rapport à l’exercice précédent. Le développement se poursuit et la coopérative propose à ses sociétaires des visites, en décembre, d’installations de chauffage avec des chaudières polyvalentes ou à granulés bois.

Par ailleurs, Philippe Boeda, responsable développement, a rappelé la démarche Agri Confiance, souscrite par 549 sociétaires. Cette démarche, qui a pour but de mieux adapter les productions aux demandes des clients, est désormais Agri Confiance Quanlité-Environnement, qui prend en compte également tous les risques liés à l’environnement. C’est donc une démarche globale, de qualité des productions et de durabilité de l’agriculture.

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