L'Oise Agricole 13 juillet 2018 a 09h00 | Par Stéphane Lefever

Risque d’accaparement des terres: la vitalité des territoires en péril!

A l’occasion d’une conférence organisée le 31 mai dernier, la FNSafer constate que l’année 2017 a été marquée par une forte activité et un nombre important de transactions dans tous les marchés. On remarque également une poursuite de l’urbanisation agricole.

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- © Alix Pénichou

Financiarisation et accaparement des terres, urbanisation et artificialisation des sols (+24%)… d’année en année, les signaux d’alerte lancés par la Fédération nationale des sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural (FNSafer), qui assurent le contrôle du marché, se confirment.

Elle plaide pour un renforcement de la régulation qui pourrait se traduire dans le projet de loi sur le foncier agricole promis pour 2019.

 

Marché agricole

Le nombre de transactions sur le marché des terres agricoles a augmenté de 7,6% l’an dernier, indique l’organisme. 381 000 hectares ont changé de mains, soit le plus haut niveau depuis 2001 (+5,9% sur un an), pour un montant total de 4,6 milliards d’euros. Un bond de 15, %.

Cela représente 86260 transactions (+7,6%). Le prix des terres libres (5990 euros à l’hectare) est en très léger recul par rapport à 2016 (-0,8%). En revanche, le prix des terres louées poursuit sa progression à 4690 euros à l’hectare (+3%). Ce marché est soutenu par les acquisitions des non agriculteurs.

De son côté, le marché des forêts est relativement stable à 4110 euros l’hectare (+0,2%) dans un contexte de forte hausse des surfaces échangées: 130900 hectares (+9,10%) par rapport à 2016. En valeur, le marché des forêts approche 1,5 milliard d’euros (+3,30%).

 

Urbanisation des terres agricoles

La FNSafer constate une poursuite de l’urbanisation des terres agricoles. 29100 hectares ont été consommés en 2017 pour une valeur de 4,5 milliards d’euros. Bien qu’il s’agisse d’un léger repli (-2,5%) par rapport à 2016, cela reste un niveau élevé.

Ce marché est réparti entre les personnes physiques (27%), les personnes morales privées (33%) et les personnes publiques (36%). Sur l’année écoulée, les sociétés ont représenté 12,6% des transactions (contre 5% l’an dernier) pour 18,5% des surfaces et 30% de la valeur.

Cette situation inquiète la FNSafer. «La consommation des terres doit rester l’exception», précise Emmanuel Hyest, président de la FNSafer. Il demande «d’inverser le paradigme» et souhaite que les terres agricoles soient protégées, comme le sont actuellement les forêts. Autre inquiétude, celui de la concentration des exploitations et l’essor des formes sociétaires. Tout cela met «en péril la vitalité des territoires» poursuit Emmanuel Hyest. Ils considèrent que les outils actuels de régulations du marché des terres (transparence, contrôle, orientation…) ne sont plus «adaptés» aux nouveaux modes d’accès au foncier.

«L’enjeu est d’inventer de nouvelles formes de régulation, poursuit-il. Il ne s’agit de brider la liberté d’entreprendre ou d’empêcher le développement des exploitations, mais au contraire de permettre à d’autres projets de se réaliser».

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