L'Oise Agricole 04 janvier 2018 a 09h00 | Par Dorian Alinaghi

Le budget 2018 du Conseil départemental axé sur cinq priorités

Le jeudi 21 décembre 2017, le budget 2018 a été voté en séance plénière. Il va être concentré sur cinq grand axes : la sécurité, la santé, l’éducation, le réseau routier et l’insertion-emploi.

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Séance plénière pour le budget 2018.
Séance plénière pour le budget 2018. - © Dorian Alinaghi

«Le bouclage de ce plan d’économies nous permet aujourd’hui de refermer un chapitre, celui du sauvetage de notre collectivité. Mais nous connaissons le prix d’un tel plan : c’est pour cela que nous allons désormais nous attacher à en préserver les fruits, en maîtrisant l’évolution des dépenses de fonctionnement» explique Nadège Lefebvre, présidente du Conseil départemental, lors de son discours d’introduction de la séance.

La précédente majorité a laissé derrière lui une situation économique difficile. Dès lors, le Conseil départemental a décidé de redresser cette chute économique afin de remettre le département sur les rails. Sans augmentation des impôts, cet effort donne lieu à une stabilisation des dépenses de fonctionnement et une augmentation des dépenses d’investissement. Résultat, la dette est en baisse. Ce budget permet de maintenir l’investissement nécessaire à l’emploi local, à l’attractivité du département et au bénéfice des Oisiens. Ainsi, dans le cadre du vote de ce budget 2018, cinq grandes priorités ont été dégagées avec des actions fortes.

La sécurité

Dans le cadre du Plan Oise-vidéoprotection, les communes rurales auront accès à un centre de supervision ouvert 24 h/24. «Pour la première fois en France, toutes les communes, jusqu’aux plus petites, auront accès après une période d’expérimentation, à un service de vidéoprotection en temps réel, relié aux forces de l’ordre» souligne-t-elle

Cette année, certaines communes seront raccordées à titre expérimental à ce service pour le fonctionnement d’un équipement au service de la sécurité dans les lieux et espaces publics. Le Conseil départemental y engage 550.000 euros. C’est une première en France. De plus, pour améliorer les conditions de travail, et donc l’efficacité, des sapeurs-pompiers de l’Oise, le Conseil départemental lance en 2018 un Plan casernes d’une somme de 11 millions d’euros. Dans un premier temps, il s’agira des travaux de reconstruction (Nogent-sur-Oise et La Chapelle-en-Serval), d’extension ou de réhabilitation (Lachapelle-aux-Pots, Précy-sur-Oise et Estrées-Saint-Denis).

La prochaine étape sera la reconstruction de la caserne de Grandvilliers et des études pour la reconstruction de nouvelles casernes, comme Montataire. «Dans le domaine de la sécurité, le plan casernes de pompiers, désormais doté de 11 millions d’euros, permettra la rénovation ou la reconstruction de cinq casernes, en plus de celle de Grandvilliers dont le Sdis a la charge. Dès réception du programme de reconstruction de la gendarmerie d’Auneuil, que nous attendons toujours, nous lancerons également les études.»

L’insertion et l’emploi

Le Conseil départemental mobilise une enveloppe en hausse de 28 % pour l’insertion grâce à la mobilisation efficace de fonds européens et nationaux. «En aucun cas, il ne s’agit de crédits tombés du ciel. La mobilisation de ces fonds est le fruit d’une volonté politique de mobilisation optimale de tous les financements existants au service des structures d’insertion, à travers la création de la Mission Europe et Partenariats extérieurs notamment.» déclare-t-elle.

Le Conseil départemental met tout en œuvre afin de favoriser l’insertion à travers un partenariat avec Pôle Emploi, le soutien aux chantiers d’insertion et aux acteurs de l’économie sociale et solidaire.

En renfort du Bus départemental pour l’Emploi, mis en service sur les cantons de Beauvais et Grandvilliers, un second bus de l’emploi sera mis en route en 2018 afin de sillonner l’Oise à la rencontre habitants de l’Oise afin d’accompagner les demandeurs d’emploi en zone rurale. «Depuis deux ans maintenant, le Bus pour l’emploi a fait ses preuves en permettant à 65 % des demandeurs accueillis de reprendre un emploi durable, une formation ou un parcours d’insertion. Un bilan positif qui conforte donc la mise en place d’un second véhicule.»

L’éducation

Les moyens d’investissement consacrés à l’éducation passeront sont de 32,9 millions d’euros afin de permettre aux collégiens d’avoir des conditions de travail optimales pour leur réussite. Il s’agira donc du lancement de l’extension-réhabilitation des collèges d’Auneuil et de La Chapelle-en-Serval et l’avancement des études pour la construction du collège de Crèvecœur-le-Grand.

De nombreuses actions qui entrent dans le cadre du Plan collège du futur (150.000 € seront d’ailleurs investis sur 10 ans) comme le développement de l’équipement informatique des collèges, de la mise en œuvre de super-contrats de gros entretien et de rénovation pour les 66 collèges de l’Oise.

«Cet effort pour l’éducation n’est pas le fruit du hasard. Nous nous employons depuis 2015 à améliorer les conditions de travail des élèves de l’Oise, au service de leur réussite. Nous avons ainsi fait le pari du numérique efficace, sous le contrôle des enseignants, et non celui du numérique récréatif, comme cela a pu être fait par le passé. C’est un choix assumé» affirme-t-elle.

La santé

Le Conseil départemental lance un Plan Oise-Santé afin d’éviter une plus grande désertification médicale. «Le plan Oise-santé, présenté lui aussi, sera doté de 4,5 M€ et, surtout, d’un arsenal complet pour lutter contre la désertification médicale. De l’aide à l’installation à l’expérimentation en télé-médecine, tout sera fait pour favoriser les installations de médecins (médecins généralistes mais aussi dentistes, kinésithérapeutes, sages-femmes, orthophonistes, etc.).» Cela consiste en des prêts à taux zéro, pour une enveloppe globale de 1 million d’euros, en contrepartie d’un engagement d’installation pour une durée de cinq ans dans l’Oise.

Qui plus est, le Conseil départemental prépare le lancement d’expérimentations en télé-médecine (expérimentation de téléconsultations à domicile et installation de cabines de téléconsultation), d’un budget de 150.000 euros. 2 millions d’euros seront dédiés à la création de maisons de santé pluriprofessionnelles. En outre, 1,5 millions seront alloués à l’installation des médecins et autres praticiens médicaux sur le territoire rural.

Le réseau routier

L’état des routes de l’Oise est une grande priorité du Conseil départemental, d’ailleurs plusieurs chantiers sont terminés comme Ribécourt-Noyon, la déviation de Trie-Château, et la déviation de Troissereux.

Avec une enveloppe de plus d’un million d’euros, le Conseil département pourra mettre en route plusieurs projets d’envergure comme les doublements de la RD 200 et de la RD 1330, ou la transformation du carrefour de la Pierre-Blanche à Creil et à Saint-Maximin. Des études seront également lancées pour les déviations de La Chapelle-en-Serval, Crépy-en-Valois et Chaumont-en-Vexin. De plus, le Conseil départemental veille très sérieusement à la sécurité routière avec notamment le Plan d’urgence pour les routes. «La politique du Plan d’urgence sur les routes sera amplifiée l’an prochain. Les moyens consacrés aux rénovations de chaussées en agglomération et en-dehors passeront de 24,1 à 26,7 millions d’euros. Ils dépassaient tout juste 17 millions d’euros en 2015.C’est notre réponse au défi de l’amélioration de la sécurité de routes départementales. En parallèle de ces travaux de rénovation, nous poursuivront la politique de développement et d’amélioration du réseau.»

Martine Borgoo, conseillère départementale en charge de l’agriculture, assure que cette dernière restera une priorité du Département en matière d’économie et d’aménagement du territoire.
Martine Borgoo, conseillère départementale en charge de l’agriculture, assure que cette dernière restera une priorité du Département en matière d’économie et d’aménagement du territoire. - © Dorian Alinaghi

«L’agriculture restera l’une de nos priorités pour les années à venir»

Concernant le budget 2018, Martine Borgoo, conseillère départementale déléguée chargée de l’agriculture, détaille ce sujet.

Quels sont les engagements pris par le Conseil départemental au sujet de l’agriculture ? Quel est le montant alloué pour l’agriculture ?
L’agriculture restera l’une de nos priorités pour les années à venir, comme filière participant activement au développement de notre territoire. Aussi, le Département est plus que jamais engagé au côté des agriculteurs de l’Oise.
Le montant alloué pour l’agriculture est de 490.000€ en fonctionnement et 190.000€ en investissement. En fonctionnement, 150.000 euros permettront de soutenir 13 associations œuvrant dans le domaine agricole. 250.000 euros seront mobilisés pour soutenir l’élevage et les projets agricoles à travers notamment les aides directes aux exploitants. 60.000 euros seront octroyés à la Chambre d’agriculture de l’Oise et 30.000 euros pour la Chambre régionale d’agriculture (action en faveur de l’identification et de la traçabilité).
En investissement, 100.000 euros seront consacrés à la valorisation de la culture numérique et scientifique en partenariat avec l’institut LaSalle et 90.000 euros pour une étude de faisabilité d’une ou plusieurs légumeries destinées à alimenter les restaurations collectives en produits de l’agriculture locale.
En plus de ces subventions, on peut évoquer l’organisation du marché fermier, qui permet de mettre sur le devant de la scène une centaine de producteurs et de les faire rencontrer des dizaines de milliers d’acheteurs potentiels. Enfin, le Conseil départemental est la collectivité responsable des opérations d’aménagement foncier, engagées avec les propriétaires et les exploitants.

La Chambre d’agriculture ou d’autres organismes agricoles auront droit à des subventions sur des actions précises ?
Effectivement, chaque association doit répondre à des actions précises. Le Département apporte annuellement un soutien à la Chambre d’agriculture de l’Oise pour amplifier son action au service du monde agricole au travers de la mise en place de diverses actions diverses telles que le soutien à l’élevage, l’amélioration des échanges entre agriculteurs, le soutien aux actions de diversification…
Une des actions phares est le travail sur la structuration des circuits de proximité dans l’Oise avec notamment l’émergence de l’approvisionnement local dans les restaurants des collèges de l’Oise.

Est-ce que les agriculteurs bénéficieront d’aides précises sur des points précis ?
Du fait des difficultés conjoncturelles et structurelles de la filière agricole, tout particulièrement dans le secteur de l’élevage, le Département s’est engagé en 2016 dans un soutien direct aux agriculteurs du territoire au travers d’une aide exceptionnelle de 100.000 euros pour du semis de dérobés et re-semis de prairie. Un second dispositif relatif au contrôle et à l’entretien des machines à traire a vu le jour en 2016 dont les individualisations sont intervenues sur l’année 2017.
En 2018 , nous terminerons le dispositif pour les machines à traire et, dans un deuxième temps, je proposerai de nouveaux dispositifs adaptés aux enjeux et à la conjoncture. Je réfléchis ainsi à la possibilité d’accompagner les agriculteurs pour répondre au programme Leader ou à la promotion des foires agricoles qui font partie de notre patrimoine  et sont autant d’occasions de mettre les producteurs sur le devant de la scène. Ces aides seront toujours le fruit du dialogue avec la profession.

Comment le Conseil départemental participe-il sur le sujet du Canal Seine-Nord-Europe ?
D’une part, par notre partenariat avec la Safer pour l’aménagement foncier et, d’autre part, notre participation financière, à hauteur de 100 million d’euros. Le dossier est suivi par le vice-président Frans Desmedt, lui aussi agriculteur.

Vu que L’Oise Agricole n°1304 sera le premier journal de l’année 2018, avez-vous un message particulier à annoncer ?
Dans un contexte législatif compliqué, le Département, acteur de proximité et partenaire du monde rural, entend renforcer l’équité territoriale en confortant la filière agricole à travers une politique agricole en faveur d’une agriculture dynamique et durable. Cette politique repose sur 3 axes stratégiques : soutenir les agriculteurs, dynamiser la filière agricole et agroalimentaire, favoriser le consommer sain-consommer local.

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