Des assises départementales de la ruralité
Le Conseil départemental de l’Oise projette d’organiser des assises de la ruralité avant la fin 2016. Son objectif est de définir des actions structurantes, coordonnées avec celles du Conseil régional Nord-Pas-de-Calais-Picardie, pour revitaliser les zones rurales.
Cette annonce a été faite par Nadège Lefebvre, vice-présidente du Conseil départemental en charge de la ruralité, jeudi dernier 18 février lors d’un déplacement dans l’Oise de Christophe Coulon, vice-président du Conseil régional, également chargé de la ruralité. À cette occasion, Christophe Coulon, accompagné de Nadège Lefèvre, s’est rendu à Lassigny où il y a un projet d’extension du gymnase communautaire ; puis à Conchy-les-Pots, pour un projet de construction d’un site multi-services : école, péri-scolaire, maison médicale et logements. Un autre exemple d’action a été présenté à Orvillers-Sorel, celui d’un espace numérique rural labellisé PEL (Picardie en ligne). Le circuit s’est terminé à Breteuil où les élus ont présenté le projet de regroupement scolaire de Bacouël.
Ces deux collectivités territoriales que sont le Conseil régional et le Conseil départemental ont été profondément modifiées, avec de nouvelles équipes : dans l’Oise, il y a moins d’un an, il y a eu changement de majorité et une diminution du nombre des cantons, ce qui n’a pourtant pas réduit le nombre des conseillers départementaux, en modifiant pourtant la représentation des territoires au sein de l’assemblée départementale.
Et au niveau de la grande Région, depuis moins longtemps encore, il y a également eu changement de majorité politique et la composition du Conseil régional a été entièrement remaniée, avec un déséquilibre géographique lié aux différences de densité démographique sur les 5 départements du Nord-Pas-de-Calais-Picardie.
Les élus régionaux et départementaux ont commencé à travailler ensemble pour coordonner leurs actions, en particulier pour la ruralité. Le président du Conseil régional, Xavier Bertrand, a organisé des rencontres avec les 5 présidents des Conseils départementaux, pour travailler en partenaires sur tous les territoires et tenter de définir des actions concertées. Sur les 6 millions d’habitants de la nouvelle grande région, 20 % sont des ruraux. «Pas question de faire la part belle aux grandes agglomérations urbaines» dit Christophe Coulon, qui ajoute que l’argent public est devenu rare, «surtout dans l’Oise». Mais un cadre budgétaire réduit ne doit pas freiner les actions de développement, d’aménagement ou de revitalisation des territoires pour lesquelles les collectivités territoriales ont «une responsabilité commune». Il faut gérer autrement tout en cherchant des économies, définir des priorités et, localement, favoriser la mutualisation en laissant toute liberté aux communes et intercommunalités. «Mon rôle est de proposer des politiques cohérentes» disait Christophe Coulon.
Pour aider les zones rurales, plusieurs axes de travail ont été cités par Nadège Lefebvre : l’économie, le maintien des commerces, le très haut débit et l’assainissement. Sur ce dernier point, du retard a été pris.
Par contre, sur le très haut débit, l’Oise se démarque par une longueur d’avance et toutes les communes ou intercommunalités se sont engagées sur un programme qui doit être terminé pour 2020. C’est un sujet important car le numérique incarne la modernité, qui doit être accessible à tous, y compris bien sûr dans les zones rurales qui doivent pouvoir accueillir les entreprises.
Et pour cela, le Conseil régional va intervenir, ce qui n’était plus fait en Picardie depuis la réforme de la taxe professionnelle, en 2010.
Christophe Coulon ajoutait d’autres priorités : l’éducation et le logement. Il n’est pas opposé aux regroupements pédagogiques, mais ils seront négociés avec l’académie, de même que les ouvertures ou fermetures de classes, pour tenir compte de l’investissement des élus. Quant au logement, il faut «travailler sur les centres bourgs» par une aide régionale à la rénovation pour développer le marché locatif. Si des entreprises s’installent en zone rurale, leurs salariés doivent pouvoir s’y loger et des mesures sont à prendre pour aider les demandeurs d’emplois.
L’agriculture est au cœur de la ruralité, «son ADN». Le Conseil départemental va accompagner les entreprises agricoles, ce qui est de sa compétence, par des actions coordonnées avec le Conseil régional dont le vice-président rappelait que la région Nord-Picardie est la plus grande région agro-alimentaire d’Europe.
La démarche globale conduite dans notre région en partenariat entre le Conseil régional et les Conseils départementaux est de tenter d’éviter des «fractures territoriales». Il faut «faire de la péréquation», mais un certain retard est à rattraper. La démarche est aussi «politicienne» disait Christophe Coulon : chercher à éviter la progression des scores obtenus dans les communes rurales par le Front national lors des derniers scrutins, qui semble liée au fait que leurs habitants se sentent «abandonnés» ou devenus «citoyens de seconde zone».
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