La campagne betteravière retardée pour optimiser au mieux le rendement
Les sucreries ont démarré quelques jours plus tard, laissant aux betteraves le temps de rattraper quelque peu le retard dû aux mauvaises conditions du printemps.

Début août, les premiers prélèvements du SBO (Syndicat betteravier de l’Oise) faisaient état d’un poids de racine et d’une richesse très faibles, largement en retrait par rapport à la moyenne des cinq ans (voir L’Oise Agricole du 2 août). Une situation qui s’expliquait par les mauvaises conditions météo du printemps. à ce jour, les prévisions de rendement sont un peu plus optimistes, il y a eu de la pluie, du soleil. Les rendements progressent à un rythme un peu supérieur à la normale.
Malgré ces conditions favorables, la betterave peine à rattraper son retard. «Nous n’arriverons pas au rendement de l’an dernier qui se situait à 84-85 tonnes à 16 et plus de 13 tonnes de sucre/ha, estime Étienne Lenaerts, directeur du SBO et encore moins en ce qui concerne la moyenne des cinq ans, soit 87-88 tonnes à 16, sachant toutefois que cette moyenne inclut les deux années record 2009 et 2011», ajoute-t-il.
Début de campagne retardé
Compte tenu du retard de la végétation, il a été décidé de retarder le début de la campagne pour optimiser au mieux les rendements. Les plannings sont ainsi décalés d’une semaine environ par rapport aux années précédentes. Quelques parcelles donneront des rendements encore assez faibles malgré ce décalage. Les usines ont ainsi démarré le lundi 23 septembre, les centres de réception ont ouvert le samedi 21 septembre. La durée de campagne devrait tourner autour de 110 jours.
Modernisation des réceptions
Cette campagne sera marquée par des essais sur la modernisation des réceptions. Dans la région, ils seront menés dans les sucreries de Lillers et Attin. Il s’agit d’une simplification qui consiste à supprimer le décolletage manuel et à permettre la modernisation de l’ensemble des opérations de réception afin d’instaurer une transparence totale. Le Syndicat betteravier ne s’oppose pas à cette évolution. Mais pour lui, la suppression du décolletage doit être assortie d’un lavage des betteraves n’induisant plus de pertes de matière, pertes qui sont de plus comptabilisées en tare terre.
«Nous demandons une réduction de l’écartement entre le plateau et la cuve dans les laveuses pour éviter les pertes de matière marchande, explique Gilles Bollé, président du SBO. Nous considérons en effet qu’elles représentent actuellement 2 à 3%. Donc, d’accord pour moderniser la réception, mais que l’on règle en même temps cette question du lavage. Et c’est dans ce cadre que l’on pourra ouvrir la discussion sur la facturation de la tare terre demandée par certains industriels.
Il faudra aussi, poursuit-il, que l’on discute de la pénalité pour les verts. En effet, avec la suppression du décolletage, l’agriculteur pourrait optimiser sa matière marchande en livrant davantage de collet, au risque de livrer aussi quelques feuilles. Nous voulons le dissuader de livrer des feuilles. Mais quelle pénalité instaurer? Nous demandons un système transparent, reproductible. En tout cas quelque chose de précis».
Protéger les silos
Autre question pour cette campagne, la protection des silos de betteraves contre le gel. L’an dernier, le gel a mis en évidence les conséquences préjudiciables pour la filière de l’absence de bâchage. Des réflexions sont en cours à ce sujet. Chez Saint-Louis Sucre, il s’agirait pour toutes les usines d’améliorer les primes versées aux planteurs pour un bâchage préventif (top Tex).
Et inversement d’instaurer une pénalité pour ceux qui ne bâchent pas, ceci pouvant aller jusqu’à l’écrêmage des silos non bâchés. Chez Tereos, les opérations de paillage des silos continueront en 2013.
Le déterrage de silos
à noter enfin le développement de l’utilisation des avaleurs de silos. Saint-Louis Sucre réfléchit actuellement sur la pertinence d’investir dans ce type de matériel l’an prochain. Des matériels à trémie doivent en effet être remplacés. Une étude va être menée sur le secteur de Roye. Les planteurs du Santerre seront consultés.
Tereos continue de son côté à s’équiper d’avaleurs. Deux nouveaux arrivent à le sucrerie de Boiry-Sainte-Rictrude (62). Les silos des planteurs du Nord de la Somme seront ainsi enlevés avec ce type de matériel.
Là aussi, le Syndicat betteravier souhaite que les relations industriels-planteurs restent équilibrées. «L’industriel va réaliser une économie sur le coût de l’enlèvement des betteraves. Mais l’avaleur nécessite des aménagements et donc des investissements que le planteur doit supporter. Nous voulons donc nous assurer que les coûts pour le planteur ne sont pas supérieurs au gain de l’industriel, commente Gilles Bollé. Et nous demandons qu’il y ait un travail d’accompagnement des planteurs».
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