La Coopération agricole précise sa vision 2030
Lors de ses voeux à la presse, le 21 janvier, le président de La Coopération agricole, Dominique Chargé, a précisé son plan stratégique 2030 autour de trois thèmes majeurs : la solidarité, l’alimentation durable et des territoires vivants.
«Anticiper. Mener plutôt que suivre les enjeux, avec un objectif de compétitivité, avec la volonté de conduire les transitions et d’assurer l’attractivité de nos métiers.» Tel est l’esprit dans lequel Dominique Chargé, président de La Coopération agricole entend guider l’action de ses troupes pour les années à venir. Il a levé le voile sur les orientations stratégiques 2030 qui devront à la fois répondre aux demandes sociétales et correspondre aux attentes des adhérents. Cette ambition est résumée dans un slogan : «Bâtisseurs solidaires d’une alimentation durable et de territoires vivants».
En termes de solidarité, Dominique Chargé pense tout d’abord aux efforts réalisés, en commun, par les agriculteurs ces dernières décennies, pour s’adapter sans cesse aux différentes contraintes, ainsi qu’au «nécessaire renouvellement des générations», a-t-il indiqué. Cette solidarité devra aussi s’exprimer «dans nos réponses aux attentes de la société, en particulier sur le bien-être animal, le respect de la biodiversité, etc.», a-t-il ajouté.
Sur ce segment de l’alimentation durable, le plan stratégique de La Coopération agricole entend «être un acteur privilégié de l’objectif "Farm to Fork" dans une démarche responsable», afin de «produire une alimentation saine, durable et accessible à tous», a dit Dominique Chargé. Mais ces efforts ne sauraient être conduits sans que les agriculteurs puissent vivre de leur métier, «car nous sommes des acteurs structurants des territoires. Nous sommes parfois le seul employeur et notre activité n’est pas délocalisable». Ce qui suppose que les prix payés aux agriculteurs soient rémunérateurs.
«Vieux démon de la guerre des prix»
À ce titre, Dominique Chargé est revenu sur les négociations commerciales en cours et la nécessité de passer des hausses de tarif pour faire face à la hausse exceptionnelle du cours de certaines matières premières. S’il reconnaît que les grandes enseignes ont «joué le jeu pendant les deux confinements en répondant à certaines urgences et en mettant en avant des produits» qui avaient du mal à trouver des débouchés (agneau, volailles, fromages, ...), il s’agace sur «le vieux démon de la guerre des prix». En effet, les grandes enseignes qui constatent dans cette période de crise, une baisse du pouvoir d’achat de leurs clients, demande à l’aval de baisser ses prix. «Entre - 2 % et - 4 % alors qu’on n’a jamais eu autant besoin de passer par des hausses», a précisé le président de La Coopération agricole. Car le cours des matières premières a grimpé ces derniers temps : + 20 % pour les céréales et + 40 % pour le soja. «Pour la volaille, il faudrait au moins que l’on arrive à une hausse des tarifs de 8 à 10 %. Mais les premières propositions qui ont été faites sont celles de tarifs stables par rapport à l’année dernière», a-t-il expliqué. La Loi Egalim prévoit de mieux répartir la valeur le long de la chaîne alimentaire, notamment à travers la transparence des marges. «La transparence ne nous pose pas de problème. Plutôt que de vouloir toujours créer de nouveaux outils, appuyons-nous sur ce qui existe déjà», a insisté le président de la Coopération Agricole, estimant par ailleurs qu’il «faudrait revoir les conditions des contrats pluriannuels» qui donnent «déjà de la visibilité aux fournisseurs».
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