L'Oise Agricole 19 janvier 2017 a 08h00 | Par L'Oise Agricole

Le «nouveau modèle agricole, alimentaire et rural» de Vincent Peillon

à l’image de son projet qui vise à rassembler la gauche, les mesures agricoles de Vincent Peillon synthétisent d’une certaine façon ce que les autres candidats à la primaire de la gauche proposent pour l’agriculture et la ruralité. L’ancien ministre de l’Éducation, actuellement député européen, compte favoriser l’agriculture biologique, les circuits courts et la qualité des produits.

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- © DR- phrasea

En matière agricole, le programme de Vincent Peillon devrait avoir l’écoute du monde agricole puisqu’il entend «répondre au désarroi de nos agriculteurs», d’abord «en les protégeant du dumping agricole par la reconnaissance d’une exception agricole dans le commerce mondial, en réintroduisant des outils de régulation du marché dans la Pac et en renforçant la position des agriculteurs face à la grande distribution». Une proposition peut-être influencée par Éric Andrieux, député européen et vice-président de la commission de l’agriculture et du développement rural au Parlement européen, qui soutient le candidat à la primaire de la gauche et a travaillé sur son programme agricole.

 

Ecologie et agriculture biologique

Ce programme agricole vise à «favoriser un nouveau modèle agricole, alimentaire et rural», qui passe par des conversions importantes à l’agriculture biologique, avec l’objectif de dépasser les 20 % de bio dans la restauration collective publique d’ici 2022. Ce modèle sous-entend une réduction importante des pesticides, grâce à «des techniques naturelles de rotation des cultures et de restauration des zones de floraison sauvage», et va de pair avec le refus de la culture des OGM sur le sol français et le souhait formulé par le candidat de durcir «la législation européenne sur les perturbateurs endocriniens».

La méthanisation fait également partie de ce processus en favorisant le stockage de carbone dans les sols. Le soutien à l’agriculture biologique s’intègre dans un programme plus vaste en faveur de la transition énergétique, qu’il souhaite encourager via une fiscalité écologique : Vincent Peillon compte «éliminer progressivement l’ensemble des subventions publiques favorables aux activités nuisibles à l’environnement». Il souhaite par ailleurs organiser chaque année «une conférence nationale des territoires pour l’environnement» qui aura pour objectif de «relocaliser les activités de production, de dynamiser l’économie circulaire et de développer des mobilités innovantes et sobres».

 

Miser sur la qualité

Pour garantir un meilleur revenu aux agriculteurs, le candidat mise sur les circuits courts mais aussi, de façon plus générale, sur la qualité : «je veux réconcilier la logique économique et le progrès social en misant sur la qualité des produits et des emplois», écrit-il dans son projet. Il prône une montée en gamme des produits, agricoles et autres, grâce à des investissements supplémentaires en recherche et développement, en augmentant notamment de 2 à 3 % la part de richesse nationale qui y sera consacrée.

Vincent Peillon propose aussi des mesures pour rééquilibrer le rapport de force entre les PME et les grands groupes. Au niveau fiscal en élargissant le taux réduit d’impôt sur les sociétés (15 %) des premiers 38.000 euros de bénéfice aux premiers 100.000 euros de bénéfice, et en matière d’accompagnement, par la création d’une BPI conseil exportation au sein de la BPI, pour faciliter des démarches des petites entreprises voulant se lancer dans l’export.

 

Égalité des territoires

Enfin, Vincent Peillon entend lutter contre «les dynamiques inégalitaires qui affectent nos territoires, menacent notre pacte social et font courir un grave risque de fragmentation». Il propose donc de créer un droit opposable aux services publics. Le candidat souhaite ainsi «poursuivre l’installation des maisons de santé», et «inciter les 20.000 médecins remplaçants à exercer dans ces zones par des exonérations de cotisations et d’impôts », parallèlement à un développement de la télémédecine via un financement spécifique.

Note de la rédaction: primaire de la gauche

L’Oise Agricole est l’un des journaux de la presse agricole départementale ou régionale qui a souscrit à une démarche pack présidentiel. Après avoir traité la primaire de la droite et du centre en interviewant tous les candidats, ses rédacteurs souhaité réaliser le même exercice pour la primaire de la gauche. Les sept candidats ont donc été sollicités pour répondre aux questions.

En dehors de François de Rugy, qui y a répondu de vive voix, la plupart ont donné leur accord pour des réponses écrites, mais sans l’avoir fait, du moins au 16 janvier (voir en pages suivantes des extraits de programmes agricoles que certains candidats ont publiés). Le temps beaucoup plus réduit entre la diffusion de la liste définitive des candidats (mi-décembre) et le premier tour de l’élection le 22 janvier, sans compter les débats télévisés qu’ils avaient à préparer, explique sans doute ce peu d’empressement à répondre à des questions sur l’agriculture et la ruralité à destination d’un public qui, il faut également l’avouer, ne constitue pas le cœur de cible de leur électorat traditionnel.

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