«Les industriels doivent donner des gages aux planteurs»
À quelques jours de la conférence annuelle de la CGB Oise, Alexis Hache, son président, lance un appel pour plus de flexibilité des engagements et des prix de la betterave incitatifs
Le président de la CGB Oise, face à la période de renouvellement des engagements qui s'ouvre pour de nombreux planteurs, attend des messages forts de la part des industriels qui «doivent faire preuve de flexibilité sur la durée et annoncer des prix attractifs s'ils veulent garder des planteurs», prévient le responsable départemental.
La CGB en est certaine : avec des prix des autres cultures au plus haut et des itinéraires techniques plus simples, beaucoup de planteurs ne vont pas se réengager sur des périodes de 5 ou 10 ans, beaucoup trop longues, sans visibilité sur le prix qui sera payé. Pour l'instant, seul Sant Louis Sucre, industriel privé, a annoncé la couleur et «il faut que les autres suivent avant la fin de l'été afin que les planteurs aient toutes les cartes en main au moment de se réengager, ou pas.»
Selon Alexis Hache, il en va de l'avenir de la filière betteravière en France. Le contexte est pourtant favorable : une demande européenne en sucre très fort, un coût du fret élevé qui pénalise les importations du Brésil, un prix porteur autour de 800 €/t. De quoi inciter à produire du sucre en Europe, à condition de payer correctement la betterave.
«Les planteurs n'ont pas oublié que la betterave peut être payée à 20 ou 21 €/t, un prix dérisoire au regard des risques pris. Par le passé, les betteraviers ont accepté un risque comme la rhizomanie car ils avaient l'assurance d'avoir un bon prix. Aujourd'hui, face à la jaunisse dont la maîtrise du risque tient à la dérogation NNI, plus personne ne voudra prendre de risque sans un prix attractif», plaide Alexis Hache.
Pour répondre à ces interrogations, la conférence annuelle prévoit d'aborder la recherche génétique et de faire un point sur le marché des matières premières. La dérogation NNI devra être obtenue à nouveau en 2023 et 2024. Sans assurance de l'avoir. Le risque est trop grand et chacun souhaite savoir où en sont les semenciers sur la tolérance jaunisse des variétés.
De même, par rapport au contexte actuel, politique et climatique, à quoi faut-il s'attendre sur le marché des matières premières ? «Nous tenterons d'esquisser des pistes de réponses au travers les intervenants de notre conférence annuelle. N'oublions pas que le planteur est la base sur laquelle repose notre filière nationale. Si aucune visibilité ni sécurité ne lui sont données, il regardera ailleurs. Et ça, personne ne le veut», assure le président.
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