L'édito
Votons !
Hervé Ancellin - Président de la Chambre d’agriculture de l'Oise
L’année 2024 a été le témoin d’actions agricoles liées à la colère des agriculteurs qui ne supportent plus :
- les réglementations complexes et «pesantes», souvent en dehors du bon sens,
- la concurrence déloyale au niveau intracommunautaire et extracommunautaire concernant les moyens et les coûts de production,
- une Europe qui ne protège, ni ses consommateurs, ni ses producteurs par des importations de denrées agricoles de mauvaise qualité…
L’année qui s’est achevée nous a exposés à de nombreuses intempéries. Que ce soit pour les céréales, les oléo-protéagineux et encore pour les betteraves, ni la qualité, ni la quantité n’ont permis aux agriculteurs d’obtenir des revenus décents. Les implantations d’automne ont également été perturbées.
Nos coûts de production subissent une inflation importante !
Les problèmes sanitaires n’auront pas épargné les éleveurs cette année, il est indispensable de les accompagner lors de ces crises pour maintenir nos élevages.
Notre agriculture est très dépendante de l’Europe et pourtant, celle-ci ne se (nous) donne pas les moyens d’une souveraineté alimentaire annoncée. Cela se vérifie dans de nombreux secteurs, dans de nombreuses filières.
Une Europe, prête à signer des accords comme le Mercosur, donnerait un mauvais signal, celui d’une vision à court terme privilégiant certains et à l’encontre de l’intérêt général pour tous à long terme !
Nos «hommes politiques sont-ils tombés sur la tête ? Ils semblent avoir perdu le sens de l’intérêt de la nation, de l’intérêt général… ayant a priori pour seul objectif d’être réélus ! Ces comportements affaiblissent la démocratie et entraînent une perte de confiance des citoyens vis-à-vis de leurs représentants.
Le secteur agricole, par ses valeurs, a su garder le sens de sa mission première : nourrir la population avec des denrées de qualité et en quantité pour permettre à chacun de s’alimenter. Il a conscience qu’il doit travailler en respectant l’environnement pour continuer à exercer ce métier qui subit en premier les effets du dérèglement climatique.
C’est pourquoi il est prêt à relever les défis, comme il l’a toujours fait, en s’engageant par exemple dans la décarbonation : production d’énergies vertes et séquestration du carbone par des pratiques agricoles adaptées. De nombreuses filières se sont déjà engagées.
Pour ce faire, notre travail doit être rémunéré à sa juste valeur, notamment en valorisant les pratiques vertueuses et en interdisant les conduites commerciales non respectueuses : importation des produits ne respectant notre réglementation et détournement de la loi Egalim…
2025 est une année électorale pour le monde agricole avec les élections de la Chambre d’agriculture. Même si vous pensez être bien représentés par vos organisations syndicales, il est très important de voter pour montrer à l’état, aux administrations, la confiance que vous leur accordez et le poids qu’elles représentent.
Votre vote permet également de reconnaître l’ensemble du travail réalisé par les élus et les collaborateurs qui sont au service de la profession agricole.
Restons unis et mobilisons-nous pour ces élections.
Je vous souhaite à vous et vos familles une excellente année 2025, remplie de satisfactions personnelles et professionnelles.