«Il n'y a pas d'amour, il y a que des preuves d'amour», affirmait le poète Pierre Reverdy. En affaires, c'est la même chose. On s'est mis d'accord, chacun est satisfait, mais se le redire et même le réécrire, c'est encore mieux !
C'est ce qu'on fait jeudi 5 juin les partenaires de la filière locale viande locale développée au départ par Elvea avec bon nombre de magasins Intermarché de l'Oise et SVA Jean-Rozé, outil de transformation et marque d'Intermarché. Chacun a ainsi réaffirmé ses engeagements vis-à-vis des autres. D'un côté, les adhérents du groupe Intermarché qui peuvent proposer à leur clientèle, en rayon boucherie traditionnelle, une production locale qu'ils contribuent directement à soutenir ; de l'autre, des éleveurs qui trouvent des débouchés rémunérateurs et ont le fierté de voir leur production consommée à quelques kilomètres de chez eux.
Francis Camus, le président d'Elvea, le rappelait en quelques mots : «ce partenariat a vu le jour en 2016 à un moment difficile pour notre profession. Des manifestations avaient été organisées pour défendre le revenu des producteurs face à une crise qui mettait à mal la viabilité de nombreuses exploitations. Ensemble, nous avons créé cette filière locale viande bovine, unique dans notre département et en France à cette époque.» Et de se réjouir de ce partenariat qui dure depuis presque 10 ans et «qui a un impact concret et profond sur le terrain. Il permet à nos éleveurs d'être mieux rémunérés, ce qui est loin d'être anodin à l'heure où nous assistons à une érosion inquiétante de la production de viande bovine.»

Une histoire d'homme
L'implication des magasins dépend beaucoup de la volonté du patron et du chef du rayon boucherie. Quand un nouveau dirigeant arrive ou que le chef boucher change, en fonction de leurs habitudes et préférences de travail, le partenariat peut prendre fin ou, au contraire, démarrer. Globalement, depuis 2016, une quinzaine d'Intermarché sont fidèles au partenariat (voir encadré ci-dessous).
Myriam Haddadi, patronne de l'Intermarché de Moyvillers, se réjouit de la démarche. «Il y a une vraie reconnaissance de la qualité de la viande par nos clients qui l'apprécient. Nous devons jouer sur le local pour nous démarquer des autres grandes surfaces et devons même le faire pour les fruits et les légumes.» Elle imagine convier les autres adhérents Intermarché à rejoindre la filière lors d'une prochaine réunion. «C'est un excellent moyen de dynamiser les achats, nous pouvons encore faire mieux.»
Cette signature marque en tout cas la volonté de resserrer les liens et de faire connaître la démarche : valoriser l'élevage local, lui donner un avenir et fournir une viande de qualité aux consommateurs. «Ce que nous construisons a du sens. Du sens pour nos producteurs, du sens pour vos magasins , du sens pour les territoires. C'est une aventure humaine, économique et locale. Continuons à bâtir une filière qui soit au service du bon, du vrai et du juste», concluait Francis Camus.