Labônor s’impose déjà comme un acteur-clé de la filière laitière
Le laboratoire d’analyses du lait Labônor a tenu sa première assemblée générale après l’étape de fusion entérinée l’an dernier entre les laboratoires Uriane et Labilait.

Plus de soixante représentants de la filière laitière - éleveurs, coopératives, partenaires institutionnels et élus, se sont réunis le mercredi 28 mai dans la salle de réunion du site d’Aumale (76) pour la toute première assemblée générale de Labônor, nouvelle entité issue du rapprochement d’Uriane et de Labilait.
Ce rendez-vous, les responsables de Labônor ont voulu le placer sous le signe «de l’engagement collectif», mais aussi en faire un moment pour rappeler le rôle et la pertinence de l’outil. «Notre laboratoire, a rappelé Emmanuel Hecq, est au service de la production laitière. Dans un contexte de recomposition de la production, la qualité est un gage de confiance et de réussite.»
Surtout, des analyses réalisées par Labônor dépend la rémunération du lait aux éleveurs, sur la base de critères qualitatifs «irréprochables».
Deux sites, une même ambition
Avec 6.266 points de collecte répartis sur une vingtaine de départements et près de 4 milliards de litres de lait analysés en 2024, Labônor s’appuie sur deux plateaux techniques - Aumale (Seine-Maritime) et La Capelle (Aisne) - dont «la rigueur quotidienne des équipes est reconnue», a déclaré M. Hecq.
Dans la démarche de fusion entre Uriane et Labilait, les responsables des deux entités ont souhaité maintenir les deux plateaux «pour rester au plus près des producteurs et des laiteries régionales», a rappelé le 28 mai, Philippe Damarin, directeur général de Labônor. Et de préciser que «ce maillage à taille humaine garantit des délais courts, un paiement rapide à la qualité et un accompagnement technique de terrain.»
Des compétences reconnues et certifiées
Revenant sur la démarche de fusion, Philippe Damarin a rappelé les «plus de 70 réunions formelles, soit près de 450 heures de travail statutaire, nécessaires pour bâtir une Société en nom collectif juridiquement robuste et techniquement agile.»
Le chiffre d’affaires de Labônor pour 2024 atteint 7,57 millions d’euros. L’excédent brut d’exploitation (EBE) s’affiche quant à lui à 750.000 €, pour un résultat net de 250.000 €. La trésorerie nette s’élève quant à elle à 1,61 million d’euros. Des chiffres, qui selon le directeur général de Labônor confirmé par le commissaire aux comptes de la société, témoignent «d’une excellente santé financière». Autrement dit, «ce matelas qui couvre confortablement le besoin en fonds de roulement», a déclaré M. Damarin.
Grâce à sa performance financière, l’équipe dirigeante de Labônor envisage sereinement l’avenir et peut poursuivre le chantier d’harmonisation du fonctionnement des deux sites.
Jusqu’à présent, les sites d’Aumale et de La Capelle continuent de bénéficier d’une reconnaissance du ministère de l’Agriculture pour le paiement du lait via les accréditations Cofrac et leurs habilitations Cniel. Les derniers audits externes ont en effet salué «la compétence technique du personnel» et «une traçabilité éprouvée».
Cette rigueur, «elle est portée au quotidien par 73 collaborateurs dont l’âge moyen est de 38 ans, avec un taux de satisfaction clients frôlant 98 %», ont indiqué Philippe Damarin et Delphine Sinoquet, responsable management des ressources humaines. Qu’il s’agisse des chauffeurs qui sillonnent près de 1 million de km par an ou des techniciens qui valident près de 600 contrôles internes de métrologie, «chaque geste traduit la même exigence de qualité.»
Pour autant, le directeur général de Labônor souligne que «le recrutement est un vrai sujet», avec un turn-over important qui pénalise certaines tâches. «Si nous enregistrons des départs, ce n’est pas parce que nous maltraitons nos salariés, mais c’est parce qu’ils changent de vie et veulent donner une autre orientation à leur carrière», a expliqué Mme Sinoquet. «L’ambiance au sein de notre entreprise est agréable, mais lorsque certains salariés font de la route pour venir travailler et qu’ils ont l’opportunité de trouver plus près de chez eux, on comprend leur choix», a ajouté M. Damarin.
Innover pour anticiper les attentes de la filière
En parallèle au défi du recrutement, et si Labônor entend poursuivre dans ses activités «traditionnelles», le laboratoire cherche aussi à se diversifier. Les équipes travaillent en effet déjà à étendre les portées Cofrac aux pathogènes émergents (STEC), à développer les analyses résiduelles sur les pesticides et les métaux lourds, et poursuivre les travaux sur les profils d’acides gras liés à l’empreinte carbone. L’analyse des fourrages à partir d’une méthode encore en test, fait aussi partie des voies de diversification souhaitées par Labônor.
Enfin, l’assemblée générale a acté la nomination d’Hervé Bertrand au Conseil de gérance, succédant à Benoît François, et fixé trois priorités pour l’exercice en cours :
harmoniser les procédures inter-sites, renforcer la cybersécurité des infrastructures et maintenir l’excellence lors des audits à venir.
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