À 24 ans, Thomas Delorme développe son entreprise de compostage
Fils de Pascale et Olivier Delorme, agriculteurs à Droizelles, un hameau de Versigny, Thomas Delorme est depuis toujours passionné d’agriculture. C’est presque un peu le hasard qui lui a permis de reprendre une entreprise de compostage.

«Dès tout petit, je voulais être dans le tracteur avec mon père où je faisais ma sieste. J’ai toujours su que l’agriculture serait mon milieu professionnel», confie le jeune entrepreneur. Son parcours scolaire ne le dément pas : bac pro agro-équipements au lycée Robert-Schumman de Chauny (02), suivi d’un BTS Acse (analyse, conduite et stratégie de l’entreprise agricole) au même endroit, en apprentissage aux Terres de la Borde, à Raray, exploitation de grandes cultures, pommes de terre, cultures légumières de plein champ et méthanisation, «une belle expérience».
À sa sortie en 2021, il est embauché comme salarié sur une ferme de grandes cultures de Boissy-Fresnoy, chez Sébastien Cuypers, pour les semis d’automne et la récolte des pommes de terre. Il enchaîne divers contrats dans des ETA d’ensilage ou d’épandage de matières solides, dans l’Aube et jusque dans le centre de la France, puis dans une exploitation de Seine-et-Marne où il conduit l’arracheuse à betteraves, une Ropa Panther 2. «Je voulais voir du pays et apprendre à conduire différents matériels», explique-t-il.
Entrepreneur par hasard
Lorsqu’il revient dans l’Oise, ses parents l’embauchent sur l’exploitation familiale de 200 ha. Et alors qu’il est dans un centre équestre pour récupérer du fumier de cheval (comme beaucoup d’exploitations de grandes cultures à proximité de Chantilly), il rencontre par hasard Simon Peaucellier, exploitant agricole à Mouchy-le-Châtel et à la tête d’une entreprise de compostage. Ils échangent et comme ce dernier va prendre sa retraite, il cherche un repreneur pour son entreprise. Bingo ! Thomas Delorme, qui a déjà une expérience dans les ETA, se lance officiellement le 15 janvier 2024 après avoir racheté la clientèle et avec le soutien de ses parents pour l’achat du retourneur d’andains. «La machine, à rotor horizontal, passe au travers du tas de fumier qui doit être dimensionné en conséquence. Cela l’aère et ainsi, avec une humidité suffisante et des températures adéquates, le fumier se décompose en compost en aérobie. Cela permet de gagner un an sur le processus naturel de transformation du fumier en compost», détaille le jeune entrepreneur.
Sa clientèle se situe dans la moitié Est de l’Oise, de Clermont-Chantilly à Campremy-Mortemer et jusque dans l’Aisne. Il intervient sur tous les types de fumier, bovins, ovins, équin, porcin. Composter permet de détruire des graines d’adventices et des germes pathogènes, supprime les mauvaises odeurs pour des épandages à proximité des habitations, augmente le taux d’humus stable dans le sol et l’azote généré est présent sous forme organique, non volatile.
«Cette activité ne se pratique pas en période estivale, trop sèche, ce qui me permet d’être à plein temps sur la ferme pendant la moisson.»
Les 200 ha, cultivés en partie en conventionnel (70 %) et en bio (30 %) sont consacrés aux céréales, au colza, aux betteraves sucrières et une quinzaine d’hectares de prairies naturelles plutôt humides sont valorisées en foin de vente.
Moutons à l’herbage
Jusqu’à ce qu’en 2014, Olivier Delorme décide d’acheter 50 brebis et un bélier de race Clun Forest, une race galloise de bonne conformation bouchère et qui se contente de peu. Rustiques, les brebis passent l’année dehors, agnellent seules et sans souci, broutent 4 hectares de luzerne, les couverts estivaux bio et les prairies.
Les agneaux bio sont abattus et détaillés en caissettes de 7 à 8 kg (1/2 agneau) à l’abattoir de Jossigny (77) et commercialisés sur commandes ou en Amap. C’est Pascale Delorme qui gère la commercialisation (voir Facebook Les bons produits de pascale). Thomas apprécie cet élevage de brebis «attachantes et pas farouches, faciles à élever» et se consacre surtout à développer son entreprise.
Ses anciens employeurs font appel à lui en tant que prestataire de main-d’œuvre pour l’approvisionnment et l’entretien des méthaniseurs et il réfléchit déjà à développer son entreprise dans cette direction et pourquoi, l’épandage de digestat.
Malgré un emploi du temps bien rempli, il se garde du temps pour la chasse («trop de sangliers»), partir au ski ou se réunir avec des copains. D’ailleurs, avec Antoine Cauffet, ils s’attachent à relancer le syndicalisme jeune dans le Valois.
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