Barbara Pompili promet la «continuité»
Députée de la Somme, Barbara Pompili a été nommée ministre de la Transition écologique. Dans son département, on retient son engagement contre la ferme des mille vaches et son abstention lors de la ratification de l’accord UE-Canada.
«J’ai passé du temps dans l’opposition à compter les points en faisant des commentaires, mais ce n’est pas satisfaisant quand on a un sentiment d’urgence», résumait Barbara Pompili, une dizaine de jours avant sa nomination à la tête du ministère de la Transition écologique.
C’est dans cet esprit que l’ancienne candidate Europe écologie - Les verts (EELV) a suivi François de Rugy chez Emmanuel Macron dès 2017, alors qu’elle était encore secrétaire d’État à la biodiversité de Ségolène Royal. C’est toujours pour la même raison qu’elle a refusé, après avoir hésité, de suivre ses collègues dissidents au sein du nouveau groupe Écologie Démocratie Solidarité.
Cette stratégie, la nouvelle ministre veut l’appliquer à son nouveau poste. Le 7 juillet, lors de la passation de pouvoirs officielle entre elle et Élisabeth Borne, elle a ainsi prévenu : «Je me garderai bien d’établir tout de suite un programme d’action». Le programme, a-t-elle précisé, sera construit «en concertation large avec des associations souvent exigeantes mais indispensables», mais également avec les parlementaires, les collectivités locales et les entreprises.
Contre les mille vaches
Dans sa circonscription de la Somme, Barbara Pompili est connue pour avoir soutenu les associations contre le projet de la ferme des mille vaches. Elle s’est également jointe à des actions contre le réchauffement climatique, comme l’Affaire du siècle.
À la FDSEA80, on dresse peu de louanges à l’ex-EELV. «Ce qui m’inquiète, c’est qu’elle fasse beaucoup d’ombre au ministre de l’Agriculture, dont on a très peu parlé», s’alarme Denis Bully, président de la FDSEA de la Somme. «On l’a côtoyée par rapport au Ceta, et on avait été surpris qu’elle s’abstienne. Ça interpelle, qu’une écologiste fasse le choix de ne pas voter contre ce traité pour des raisons politiques, et de la retrouver au ministère», poursuit Denis Bully.
Écologie et relance économique
La nouvelle ministre de l’Écologie saura-t-elle éviter le traumatisme Hulot, avec une démission violente faute de latitude ? «Avec son parcours, et son expérience, Barbara Pompili connait bien l’appareil d’État, la complexité dans l’articulation entre l’État, les services déconcentrés, les parlementaires. Ce n’est pas une personne qui jettera l’éponge», analyse Arnaud Schwartz, président de France nature environnement.
Alors que d’autres doutent du poids qu’elle pourrait avoir dans les arbitrages de sortie de crise, l’intéressée se montre pour l’heure optimiste. Lors de la passation de pouvoir, elle a ainsi assuré que le président et le Premier ministre souhaitaient, comme elle, faire de l’écologie un «moteur essentiel» de la relance économique. Un appui qui sera nécessaire pour aider Barbara Pompili sur son autre mission : «concrétiser les travaux de la Convention citoyenne sur le climat».
Parmi les autres dossiers en cours, la sortie du glyphosate, ou encore l’éventuelle réintroduction d’un ours dans les Pyrénées, permettront également de mesurer son poids politique, et d’évaluer l’équilibre des forces entre agriculture et environnement dans ce nouveau gouvernement.
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