Changement climatique : quel scénario gagnant ?
Dans le cadre de la rentrée universitaire 2019-2020, UniLaSalle proposait à ses étudiants des conférences autour du changement climatique et de la transition écologique.
C’est Vaia Tuuhia, déléguée générale de l’association 4D (Dossiers débat développement durable), qui planchait devant un amphi comble. Elle rappelait en préambule que les enjeux autour du réchauffement climatique sont connus depuis longtemps (depuis le Sommet de la Terre de 1992), mais que nous sommes toujours aussi frileux en ce qui concerne le développement durable. Ce qui change, c’est que la production de connaissances dans le monde double tous les neuf ans et qu’elle s’accompagne d’une prise de conscience générale, mais qui ne suffit manifestement pas à faire évoluer les pratiques.
L’horizon 2050, souvent ciblé en termes de prospectives, est défini comme suit : fin de la transition démographique (9 à 10 milliards d’habitants), défi climatique à relever : neutralité carbone à atteindre, augmentation de la demande mondiale en eau de 80 %, atteinte grave à la biodiversité : après le 6e extinction de masse en 2018, insécurité alimantaire aiguë, déplacement de populations, 70 % de la population mondiale vivra dans des villes, 25 mégapoles de plus de 10 millions d’habitants, vieillissement de la population et régimes alimentaires qui convergent.
«Ce scénario n’est pas des plus joyeux et pourtant, c’est celui qui est le plus développé par les médias. Il aboutit au pire à une augmentation de la température de plus de 7°C. Pourtant, d’autres scénarios existent. Car nous sommes encore à un point de l’histoire où, malgré l’accélération du réchauffement climatique, il est encore possible de diminuer les tendances», affirme la jeune militante. Le catastrophisme ne lui semble pas le meilleur moyen de faire bouger les choses. Ne pas impliquer la population non plus. Elle mettait en avant l’épisode des bonnets rouges qui ont fait capoter l’écotaxe, pourtant décidée lors du Grenelle de l’environnement qui mettait autour de la table tous les acteurs : public, privé, ONG, société civile, syndicats... Il faut que la population s’approprie les discours pour que des actions puissent être mises en place et il semble que la prise de conscience soit générale, en témoignent les actions des marches sur le climat.
Vaia Tuuhia mettait en avant le fait que les 17 objectifs du développement durable touchent des pans de la vie et du mode de vie de chacun et que, pour arriver à les atteindre, il faudra fournir un effort à la fois collectif et individuel.
Effort individuel et collectif
L’association 4D met en avant la justice et la paix (objectif 16), les villes et les infrastructures durables (objectif 11), , la réduction des inégalités (le 10) et l’égalité entre les sexes (le 5). En tout cas, pour répondre aux besoins de changement, la croissance économique par la seule augmentation de la consommation des biens matériels n’est plus une option viable au niveau mondial. Des transformations radicales doivent s’opérer au niveau de l’alimentation, de l’énergie, du développement urbain.
Pour y parvenir, un partenariat doit s’établir entre les gouvernements, les secteur public et privé, les ONG, la société civile, les citoyens. À titre d’exemple, une modification du régime alimentaire de chacun permettrait de déjà commencer à répondre aux enjeux.
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