Conseil européen de crise le 14 mars: une partie difficile
A l'occasion de la préparation du Conseil agricole européen de crise, le 14 mars, les divergences entre pays sont évidentes sur la question de la régulation de la production de lait, mesure portée par la France, qui compte ses alliés.

La présidence néerlandaise de l'Union européenne devait présenter le 7 mars aux experts des Vingt-huit, en vue du Conseil agricole du 14 mars, l'ensemble des mesures proposées par les Etats membres pour faire face à la crise de l'élevage, mais aussi aux difficultés du secteur des fruits et légumes.
Le 7 mars également, à Strasbourg, Phil Hogan devait débattre du dossier avec la commission de l'agriculture du Parlement européen. Phil Hogan a rencontré, à ce propos, le Premier ministre et le ministre de l'Agriculture français le 25 février à Paris, où il est revenu le 2 mars pour des échanges de points de vue avec les représentants des syndicats professionnels, en marge du Salon international de l'agriculture. «Je considère qu'il est important de reconnaître que nous avons besoin de mesures tant à court terme qu'à long terme, notamment en vue de remédier aux déficiences structurelles existantes », leur a-t-il dit.
Gestion des marchés, développement des débouchés, aides nationales, soutien à la trésorerie, stabilisation du revenu : tels sont les axes des contributions soumises par les Etats membres, avec des variations dépendant de la conception plus interventionniste ou plus libérale de chacun. S'y ajoutent des propositions de régulation de la production, de lait surtout, portées notamment par la France (cf. encadré).
Gestion des marchés et des débouchés
La moitié des Etats membres plaide pour le maintien et l'amélioration du régime d'aides au stockage privé pour les produits laitiers, y compris pour certains fromages, mais aussi pour le porc. Ils sont moins nombreux (Pologne, France, Portugal, République tchèque...) à préconiser le relèvement des prix d'intervention dans le secteur du lait - la Finlande faisant part de ses «doutes» à ce propos - et/ou du plafond de ces achats publics (Irlande, Autriche, France, République tchèque...).
Bien entendu, bon nombre de contributions insistent sur la nécessité d'intensifier les négociations pour amener la Russie à lever son embargo sanitaire sur le porc de l'Union européenne. Parmi eux, l'Autriche estime que cette interdiction «devrait être restreinte aux Etats membres ou régions qui sont effectivement affectés par la peste porcine africaine».
La mise en place d'un outil de crédit à l'exportation, à laquelle réfléchit la Commission européenne, est souhaitée par plusieurs Etats membres (Allemagne, Finlande, France, République tchèque...). Il est aussi souvent demandé à l'exécutif de travailler intensément à la suppression des barrières non tarifaires des pays tiers. La majorité plaide pour le renforcement des actions de promotion sur les marchés extérieurs (et intérieurs).
Une petite dizaine de contributions (France, Royaume-Uni, Finlande, Autriche...) réaffirment la nécessité d'un étiquetage de l'origine du lait et de la viande dans les produits transformés, le Luxembourg étant, en revanche, opposé à une telle obligation.
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