Consultation sur le projet de PGRI avant le 1er septembre
Elle porte sur le projet de schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux (Sdage) et son programme de mesures associé et sur le projet de plan de gestion des risques d'inondation (PGRI).
Nous vous rappelons qu'une consultation publique est lancée par la Driee Île-de-France concernant le plan de gestion des risques d'inondation(PGRI) pour le bassin Seine-Normandie à laquelle vous pouvez contribuer sur une plateforme dédiée à cet effet que vous pouvez retrouver à partir du lien suivant.
Vous pourrez également sur cette plateforme retrouver le contenu du PGRI qui fixe 4 objectifs :
- aménager les territoires de manière résiliente pour réduire leur vulnérabilité,
- agir sur l'aléa pour augmenter la sécurité des personnes et réduire le coût des dommages,
- améliorer la prévision des phénomènes hydro-météorologiques et se préparer à gérer la crise,
- mobiliser tous les acteurs au service de la connaissance et de la culture du risque.
Vous pourrez, soit faire une contribution libre, soit répondre aux questions qui vous sont posées.
En attendant, vous pouvez prendre connaissance des remarques que la Chambre d'agriculture de l'Oise est susceptible de faire sur ce PGRI.
Au niveau agricole, la profession agricole est partie prenante dans la lutte contre les ruissellements en sensibilisant les acteurs agricoles à la prévention des risques et à la recherche de solutions concertées. La Chambre d'agriculture rappelle toutefois que les agriculteurs sont déjà fortement mis à contribution avec les champs d'expansion des crues qui concernent de nombreux hectares de terres agricoles dont la mise en place reste l'action phare du SLGRI de Compiègne et Creil. Nous lisons en effet qu'en objectif 2 du SLGRI, «le Papi d'intention devra permettre dans les territoires à risque d'inondation (TRI) d'approfondir les études d'orientation avec en prévision une augmentation des capacités du site de Longueil-Sainte-Marie et de vérifier la faisabilité des projets de champs d'expansion des crues sur Vic-sur-Aisne». Si cet objectif répond à des conditions d'intérêt général, la gestion des risques d'inondation ou de submersion doit pour autant éviter de sacrifier de nouvelles terres agricoles.
La Chambre d'agriculture de l'Oise demande que les choix concernant les champs d'expansion des crues soient concertés et partagés avec les acteurs du territoire, en particulier les acteurs économiques directement impactés. La Chambre d'agriculture de l'Oise souligne également la nécessité de mieux coordonner la gestion des débits ou des aménagements pouvant influencer les niveaux d'eau et les périodes de sur-inondation. De plus, elle regrette l'insuffisance des mesures de gestion des surfaces agricoles situées dans les zones d'expansion des crues et reste attentive à la mise en place d'indemnisation pour compenser les pertes agricoles. La Chambre d'agriculture de l'Oise propose de retenir le site des bassins de Choisy-au-Bac qui pourraient atténuer les crues alors que ce site était prévu à l'origine pour cette fonction. On peut regretter qu'il ne joue pas ce rôle.
La Chambre d'agriculture de l'Oise estime qu'il est prioritairement indispensable de s'attaquer aux causes des inondations et de mettre en place une véritable politique de prévention qui soit le corolaire des politiques de transition écologique menées par l'état et les collectivités.
Si certains objectifs vont dans ce sens dans le cadre des SLGRI, nous regrettons que le PGRI ne prévoit aucune disposition sur :
- la création de stockages d'eau excédentaires en vue d'irriguer certaines cultures, ce qui permettrait de limiter les prélèvements d'eau en nappe ou en rivière en période d'étiage. Ce d'autant que les besoins en eau risquent d'être croissants dans les années à venir avec les conséquences liées au réchauffement climatique. La gestion quantitative de l'eau doit absolument intégrer cette possibilité. Des moyens doivent être mis à disposition des agriculteurs pour réaliser ces stockages d'eau collectifs. Ce point est un préalable pour la profession agricole à toute discussion concernant la lutte contre les inondations. Le Sdage Seine-Normandie prévoit cette possibilité. Il est logique que le PGRI à travers les SLGRI aille dans le même sens. La profession agricole demande notamment la possibilité de prélever dans la rivière Oise pour alimenter les retenues prévues par la profession agricole tout au long du CSNE en période de hautes eaux.
- le PGRI nous apparaît beaucoup trop timide concernant la gestion des eaux pluviales à la parcelle en milieu urbain et le réemploi des eaux de pluie et des eaux usées. On ne peut nier le fait que les surfaces imperméabilisées contribuent à renforcer l'aléa «débordement des cours d'eau» et l'aléa «ruissellement» accentuant le risque d'inondation des surfaces urbanisées. Il serait à notre sens nécessaire de fixer des objectifs ambitieux aux collectivités dans le cadre des SLGRI en vue de : la récupération et la réutilisation des eaux pluviales par la création de bassin de stockage en milieu urbain afin d'éviter que les eaux pluviales soient versées au réseau unitaire. Cette eau stockée permettrait de répondre aux besoins d'eau des espaces verts en période de sécheresse ; l'infiltration des eaux pluviales dans les noues qui facilitent l'infiltration des eaux dans les sols permettant ainsi d'alimenter la nappe phréatique et les plantations. En cas de pluies importantes, les eaux de surverse s'écoulent dans des regards reliés aux bassins de stockage ou d'infiltration des eaux de pluie précédemment décrits ; la lutte contre les îlots de chaleur par la plantation d'arbres et d'une végétation permettant ainsi de restaurer la biodiversité tout en limitant les ruissellements et lutter contre le réchauffement climatique ; le réemploi des eaux usées après épuration et des eaux de pluie collecter au niveau des bâtiments qui tend ainsi à limiter les rejets et donc des flux d'eau excessifs ; il faut également favoriser la réinfiltration des eaux usées après épuration et des eaux de pluie collecter au niveau des bâtiments qui tend ainsi à limiter les rejets et donc des flux d'eau
- la Chambre d'agriculture s'engage aux côtés des collectivités et des agriculteurs pour explorer toutes les pistes possibles pour lutter contre les ruissellements en intervenant sur : les pratiques culturales, ces pratiques ont une grande influence sur l'intensité du ruissellement et de l'érosion hydrique. Il est donc possible d'intervenir sur la protection des sols, le stockage d'eau en surface, la capacité d'infiltration des sols...un travail adapté des sols favorise l'infiltration des eaux de pluie et réduit du même coup l'érosion et protège donc la qualité des sols. Les couverts végétaux constituent également un élément essentiel de lutte contre les ruissellements ; les ouvrages d'hydraulique douce sont des solutions possibles à adapter selon les territoires : (bandes enherbées, fascines, haies, diguettes végétales) ; les ouvrages plus structurants (noues enherbées, gabions, fossés, mares tampons, zones de rétention des ruissellements).
La mise en oeuvre de toutes ces actions demande des moyens et donc une réelle volonté politique. À cet effet, la Chambre d'agriculture de l'Oise propose aux collectivités intéressées une convention de partenariat à partir de laquelle l'un et l'autre convienne de mettre en place un plan d'action à l'échelle si possibles des bassins versants à partir de la réalisation d'un diagnostic à partir duquel on construit un plan d'actions concerté avec les agriculteurs.
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