L'Oise Agricole 24 septembre 2015 a 08h00 | Par L'oise Agricole

Fièvre catarrhale : le ministère détaille la stratégie mise en place

Après la découverte d’un cas de fièvre catarrhale ovine dans L’allier, le 11 septembre,le ministre de L’agriculture a fait un premier point, le 17 septembre, sur l’évolution de l’épizootie et la stratégie à déployer pour limiter les pertes économiques.

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- © L'oise agricole

Réunissant le 17 septembre les professionnels des filières d’élevage de ruminants, menacés par la découverte d’un foyer de fièvre catarrhale ovine (FCO) dans l’Allier, la semaine précédente, le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, a demandé à «être transparent,cohérent, pour traiter cette crise FCO et en sortir».

Une transparence nécessaire, en particulier pour rassurer les pays importateurs d’animaux vifs et limiter au maximum les pertes économiques liées aux difficultés d’exporter. Destests PCR seront réalisés sur les animauxdestinés à l’export, permettant de déterminer s’ils sont positif sou négatifs à la maladie. La vaccination des animaux destinés à l’exportation étant obligatoire, l’État met à disposition des vétérinaires 1,3 mil-lion de doses, ce qui «couvre tout à fait les besoins nécessaires jusqu’à la fin de l’année pour assurer les exportations d’animaux vers les pays européens et les pays tiers», considère le ministre, qui s’appuie sur les données fournies par Interbev.L’interprofession estime ainsi que près de 500 000 broutards restent à vacciner - deux doses de vaccin par animal. Les reproducteurs ovins et caprins doivent aussi être vaccinés.

L’État prendra en charge la totalité des coûts de vaccination, soit 4€ par vaccin (1 € pour chacune des deux doses et 2 € de coût d’administration). Michèle Baudoin, présidente de la Fédération nationale ovine (FNO) estime, de son côté,que «le nombre de doses n’est pas suffisant, il va falloir bien cibler les animaux», même si elle reconnaît qu’il s’agit là d’une «première parade». La filière ovine, moins concernée par l’exportation mais plus sensible à la maladie (18 % de mortalité), reste, selon elle, convalescente à la suite du «traumatisme»de la dernière épidémie de FCO. Une deuxième phase de vaccination est prévue pour préparer le retour des animaux à l’herbe, avec900 000 doses supplémentaires, a précisé Marc-Henri Cassagne, directeur de GDS France (Fédération nationale des groupements de défense sanitaire).

Indemnisation et évolution du zonage

Le ministre poursuit en parallèle les négociations bilatérales pour rassurer les pays importateurs, principalement l’Italie et l’Espagne en Europe, la Turquie, la Tunisie et l’Algérie pour les pays tiers. Comme lors de la précédente crise de FCO,la France essaye ainsi de réduire le délai entre la vaccination et l’export de soixante jours (délai prévu par L’union européenne) à dix jours.Il sera cependant nécessaire d’indemniser les éleveurs, pour plusieurs raisons : pertes économiques liées au décès d’animaux, coût d’immobilisation des animaux sur les exploitations, dépréciation des animaux… Trois sources de financement seront ainsi mobilisées : l’Union européenne, l’État, et le Fonds national agricole de mutualisation sanitaire et environnemental (FMSE) à hauteur de sa capacité contributive.Le ministère est, pour le moment,incapable d’estimer les pertes économiques liées à la FCO.

Par ailleurs, si la zone de protection et de surveillance mise en place 150 km autour de l’élevage touché n’avait pas changé au moment de la réunion, le ministère pourrait étendre la zone en fonction des résultats d’analyse prévus dans la soirée (cf. encadré). Et le Sommet de l’Élevage, qui doit se dérouler à Cournon dans le Puy-de-Dôme du 7 au 9 octobre, pourrait finalement bien être touché par l’interdiction des rassemblements d’animaux. En attente des résultats des tests PCR de la zone,Stéphane Le Foll a déploré «de fortes présomptions que les animaux testés soient malheureusement positifs». Les visites d’élevage prévues en marge du Sommet pourront néanmoins avoir lieu.L’ensemble du territoire français est sous surveillance, et le zonage sera modifié toutes les semaines en fonction de l’évolution de la situation.

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