L'Oise Agricole 20 janvier 2022 a 09h00 | Par M.R.

L’agriculture française «a besoin d’un sursaut»

Dans un entretien accordé le 12 janvier à Agra Presse, la candidate du parti Les Républicains à la présidentielle dévoile le volet agricole de son programme. Pour améliorer la compétitivité des agriculteurs et assurer le renouvellement des générations - deux de ses quatre priorités -, Valérie Pécresse privilégie les allégements de cotisations et de fiscalité. Après Egalim 1 et 2, elle estime que «la régulation des prix par la loi a montré clairement ses limites.» Troisième priorité : un «choc de simplification normative», avec une révision promise du Code rural dès 2023. Enfin, la candidate met en avant la recherche et l’innovation comme des moyens de s’adapter au changement climatique, notamment grâce aux NBT.

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- © Wikipédia

Quel regard portez-vous sur le bilan agricole d’Emmanuel Macron ? Incarnée par Julien Denormandie, la seconde partie du quinquennat a séduit la FNSEA, qui demande la poursuite des chantiers engagés...

Valérie Pécresse : Je crois qu’Emmanuel Macron restera dans l’histoire comme le président du décrochage de l’agriculture française. C’est sous son mandat que la France, pour la première fois depuis 1945, est devenue importatrice nette de produits agricoles vis-à-vis de l’Europe. C’est un tournant extrêmement symbolique et annonciateur de drames pour l’avenir, alors même que la population mondiale augmente et que nos concurrents étrangers réarment puissamment leur agriculture. Pendant ce temps, nous perdons des agriculteurs et nous avons accepté un Green deal dont la conséquence sera la réduction de 12 % de la production agricole de l’UE. Il y a besoin d’un sursaut.

Je sais qu’un certain nombre d’acteurs, et notamment la FNSEA, pensent qu’ils ont échappé au pire, notamment dans la négociation de la Pac. Mais cela ne me satisfait pas. Nous avons affaire à un défi colossal : le renouvellement des générations, avec 50 % des agriculteurs qui partiront à la retraite dans dix ans. Pour le réussir, il faut convaincre les jeunes que l’agriculture a un bel avenir devant elle. Bien sûr, je suis pragmatique, et je conserverai tout ce qui a été fait de bien. Je ne dis pas que le bilan est tout noir, mais la tendance de fond, qui est à la baisse de la production agricole et à la dépendance des Français pour leur alimentation, est préoccupante. Je souhaite une souveraineté alimentaire, du bien-manger, et une ambition pour l’agriculture qui ne soit pas seulement de faire moins.

Quelles sont vos priorités ?

Je veux une nouvelle ambition, un nouveau pacte de confiance entre les agriculteurs et les Français, l’État et l’Europe. Ce plan d’avenir repose sur quatre fondements. D’abord, les revenus et la compétitivité, car les agriculteurs sont des entrepreneurs. Le second est le renouvellement des générations, dont je viens de parler, c’est-à-dire l’attractivité. Le troisième sera la simplification, la libération des énergies. De ce point de vue, le gouvernement a tiré à hue et à dia. Il a beaucoup promis et il a été beaucoup annulé par le juge, et finalement il a énormément surtransposé, alors même qu’il prétendait lutter contre ce phénomène qui est le vrai poison de la concurrence en Europe. Le quatrième pilier, c’est l’investissement dans la recherche et l’innovation. Je suis attachée à ce que l’Inrae se mette au service d’une recherche pour les agriculteurs. Ce sont évidemment les alternatives aux produits phytosanitaires, car les interdictions sans alternatives, cela ne marche pas. Il faut développer les partenariats public-privés, sans crainte, et mutualiser la recherche agronomique au niveau européen.

Quelles sont les mesures phares pour les mettre en œuvre ?

Sur le revenu, il s’agit de baisser les charges sociales et fiscales. Je vais réduire d’un tiers les cotisations vieillesse, une mesure qui concerne tous les salariés, mais vaudra également pour les agriculteurs. Et j’augmenterai de 50 % l’exonération de taxe sur le foncier non bâti, au lieu de 20 % aujourd’hui, avec une compensation pour les collectivités. Le but est d’augmenter le revenu.

Concernant la transmission et l’installation, je propose d’exonérer de toute charge patronale les contrats d’apprentissage dans les entreprises de moins de dix salariés. Cela permettra de développer encore plus l’apprentissage agricole. Je veux pérenniser les allègements de charge pour les saisonniers. Et je veux un complément de retraite pour les cédants qui accompagnent l’installation des jeunes. Enfin, je souhaite la suppression de la taxation des plus-values lors des cessions à un jeune, et mettre en place un dispositif de portage de foncier au niveau national.

Enfin, je confie les missions d’orientation aux régions, en lien avec les milieux économiques, ce qui permettra de susciter davantage de vocations agricoles dans les collèges. Je ne suis pas sûre que les métiers agricoles soient suffisamment mis en valeur, actuellement, dans l’orientation.

Sur la simplification, je propose d’aller plus loin, avec la revue systématique de tout le stock de la réglementation française d’ici la fin de l’année. C’est ce que j’ai appelé le comité de la hache. Je le ferai Code par Code, mais l’agriculture sera l’une des premières bénéficiaires du choc de simplification normative. Je veux évidemment en finir avec les surtranspositions européennes. Et pour moi, en matière environnementale, il ne peut y avoir d’interdiction sans solution. S’il y a instauration de zone de non-traitement (ZNT), il doit y avoir compensation.

En matière de recherche, j’ai beaucoup investi, lorsque j’étais ministre de Nicolas Sarkozy, dans la biotechnologie. Il faut mobiliser les NBT (nouvelles technologies de sélection variétale, NDLR), notamment pour l’adaptation au changement climatique, qui est une immense transformation que nous devons anticiper. Un autre très grand défi du quinquennat est le stockage de l’eau. Nous ne pouvons pas envisager d’avoir des pénuries d’eau. J’aurai des choix clairs. La gestion de l’eau doit être écologique, mais permettre à notre agriculture de lutter contre le stress hydrique. Enfin, les agriculteurs doivent être rémunérés pour leurs services environnementaux, notamment par le stockage du carbone.

Quelles mesures pour mieux rémunérer le stockage du carbone ?

Je considère d’abord que le projet de taxe carbone aux frontières a accouché d’une souris. Nous avons toute une fiscalité carbone à rebâtir. Ce sera un défi du quinquennat même si je ne peux pas encore vous donner mes arbitrages à ce sujet. Il est clair pour moi que depuis les Accords de Paris, nous imposons à notre économie des obligations écologiques, qui doivent devenir des chances pour nos agriculteurs, des avantages sonnants et trébuchants pour eux. D’ailleurs, en matière d’alimentation, je suis favorable à un étiquetage généralisé de l’origine. Il nous faut un label du produit en France qui nous permette de valoriser, notamment dans la commande publique, les produits de proximité. Pour l’instant, la priorité locale n’est pas assurée. Compte tenu de l’impact carbone très lourd de la logistique, je considère que plus on achète local, mieux c’est. Ce doit être valorisé dans le cadre des clauses environnementales des marchés publics.

Les vertus climatiques du local sont assez discutées. On se souvient de l’exemple de la tomate espagnole, qui en hiver, est moins énergivore que la tomate bretonne, arrivée à Paris...

C’est un débat que j’ai eu durant la loi climat, et que je ne comprends pas. On refuse le label bio avant mai aux tomates bretonnes sous serre, et pas aux tomates espagnoles. Effectivement, ce ne sont pas les mêmes conditions climatiques, donc à un moment, il faut mettre tout le monde à égalité de concurrence. Je trouve que l’on fait beaucoup d’idéologie et peu de pragmatisme en matière agricole, et que l’on défend très mal nos produits.

Quelles mesures pour diminuer les émissions de GES du secteur agricole ? Souhaitez-vous vous attaquer aux principaux postes que sont l’élevage et les engrais ?

Je suis une écologiste des résultats. Il faut que l’on se mette dans la trajectoire zéro carbone 2050. Mais il ne me semble pas que la priorité soit à la réduction de l’élevage. S’agissant des intrants, il faut évidemment continuer de les réduire, mais cela passe par l’innovation, les technologies. Je suis pour une écologie du progrès, et certainement pas pour retourner à la binette. Je ne suis pas nostalgique d’une agriculture fantasmée du siècle dernier. L’élevage a toute sa place dans l’alimentation des Français.

Quelle est votre position sur les plats végétariens en restauration collective ?

J’ai trouvé très habile la campagne de promotion de la filière bovine française sur le flexitarisme. Il faut faire la promotion d’un modèle de gastronomie à la française, équilibré et dans laquelle tous les bons produits de l’agriculture française sont mis en valeur. Après, il y a des choix individuels de vie, d’alimentation. Je suis une femme de droite, attachée à la liberté individuelle. Chacun est libre, mais les minorités n’imposent pas leurs règles à la majorité.

Reviendrez-vous sur la déclinaison française de la Pac 2023 ?

Le plan stratégique national est déjà négocié, et à ce stade il est important de stabiliser cet accord. Cela dit, je m’autoriserai à revisiter certaines de ses bizarreries ou certaines contradictions, le cas échéant.

Souhaitez-vous décentraliser la gouvernance de la Pac, vers les régions ?

Je ne suis pas dogmatique sur cette question. Les Régions en rêvent, mais je sais que la profession n’est pas unanime, et préfère en général négocier au niveau de l’État. Dernièrement, la question s’était posée en amont des élections régionales, qui avaient sûrement nourri une peur que des présidents ayant une vision décroissante de l’agriculture arrivent à la tête de certaines Régions. La profession craint aussi d’avoir des différences de traitement entre agriculteurs, selon l’intérêt du président de Région pour certaines aides. Cela se discute et cela se concerte.

Souhaitez-vous revenir sur l’encadrement des relations commerciales ?

Je crois que la régulation des prix par la loi a montré clairement ses limites. Michel-Édouard Leclerc nous annonçait hier une baguette à 23 centimes. La guerre des prix dans la grande distribution peut être très toxique. Je suis favorable à ce que dans le cadre d’un grand plan pauvreté, nous travaillons sur la sécurité alimentaire des plus démunis. Mais il faut garantir le revenu des agriculteurs. Tordre les règles du marché dans tous les sens, certes il faut essayer, et faire en sorte qu’il existe un bon partage des marges, mais la priorité c’est la baisse des charges et des normes, et relocaliser de la valeur ajoutée dans les cours de ferme,développer les outils de transformation primaire et secondaire dans les exploitations. Le gouvernement en parle, mais cela reste lettre morte. C’est d’ailleurs souvent du fait d’une réglementation extraordinairement compliquée. Et je veux pour cela donner aux maires beaucoup plus de libertés.

D’aucuns souhaitent une loi foncière pour le prochain mandat.

Je suis prudente sur cette question, j’ai peur d’une usine à gaz. Je préfère à la grande loi foncière des procédures de concertation respectueuses de chacun. Je suis très attachée à la préservation des terres agricoles et des espaces naturels. Mais je ne suis pas très à l’aise avec une logique qui consisterait à tout planifier, tout mettre sous cloche, car il y a des projets qui doivent se faire. Attention à ne pas surréglementer des espaces dont on aurait besoin plus tard.

L’un des phénomènes visés est la délégation complète des travaux agricoles. De plus en plus de céréaliers font cultiver par des prestataires.

Je ne suis pas pour tout réglementer. Mon sujet est de préserver les espaces et les productions agricoles, de créer de l’emploi agricole. Je souhaite aussi préserver une agriculture familiale et paysanne, mais chacun doit y trouver son compte. Je ne suis pas socialiste, je ne m’immisce pas dans les choix d’exploitation des agriculteurs.

Le volet agricole du programme d’Éric Zemmour

Le candidat du mouvement Reconquête a dévoilé, le 7 janvier dans la Beauce, ses propositions pour l’agriculture.

Pour «défendre le revenu et le pouvoir d’achat des agriculteurs», il propose de «mettre fin au regroupement de plusieurs enseignes de grandes surfaces au sein de centrales d’achat et d’interdire réellement la vente de produits au-dessous de leur coût de production». Il ne précise pas la manière d’opérer. Cette dernière mesure est une proposition phare de la Coordination rurale (CR), qui rappelle toutefois qu’elle est contraire aux dispositions communautaires en vigueur.

Éric Zemmour souhaite aussi «imposer la priorité aux circuits courts dans la restauration collective publique». Le caractère local devait intégrer les objectifs d’approvisionnement des cantines imposés par la loi Egalim. Mais aucune définition n’a pu paraître jusqu’ici, faute d’avoir pu en trouver une qui se conformait au droit européen.

Un «Patri-score»

En matière d’origine des produits alimentaires, l’ancien chroniqueur radio veut imposer un «Patri-score, sur le modèle du Nutriscore», où «sera indiquée l’origine du produit». Enfin, concernant le commerce extérieur, il propose la mise en place de clauses miroirs, qu’il formule comme «l’interdiction de tous produits agricoles que nous n’avons pas le droit de produire en France», citant notamment l’exemple des OGM. Plus tôt dans la journée, le candidat rencontrait, en grande partie à huis clos, une quarantaine de producteurs, dont des représentants locaux de divers syndicats (FNSEA, JA, CR). Avec eux, Éric Zemmour a notamment abordé la question de la main-d’œuvre. Il a rappelé qu’il propose de supprimer la contribution sociale généralisée (CSG) et de restreindre les prestations allouées aux étrangers (RSA, aides au logement…). Un entrepreneur présent a mis en avant qu’il employait des travailleurs polonais ou roumains, et qu’il souhaitait que le candidat redonne de l’attractivité aux métiers manuels auprès des Français, proposant notamment de diminuer l’écart entre les niveaux du Smic et des minima sociaux. Ce à quoi Éric Zemmour a répondu qu’il souhaitait s’atteler à cette tâche dans un second temps, par la formation, et se concentrer d’abord sur la situation des étrangers sans emploi. À ce sujet, le candidat affirme qu’il fait une «distinction» entre les travailleurs étrangers européens et non européens. Pour ces derniers, il ne s’opposerait pas à leur venue en France dans le cadre de missions saisonnières, par exemple de deux à trois mois. Une forme de migration dite circulaire, qu’avait notamment promue Donald Trump durant son mandat.

Les candidats de gauche clarifient leurs propositions agricoles

Au cours de la semaine passée, devant la presse ou lors de déplacements, Yannick Jadot, Anne Hidalgo et Christiane Taubira ont tous les trois continué à dérouler leurs propositions pour le secteur agricole.

Alors que l’électorat agricole lui est traditionnellement peu acquis, la gauche fait tout de même la part belle à l’agriculture et l’alimentation en ce début de campagne. À commencer par la maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, dont le programme a fuité dans la presse le 12 janvier, à la veille de sa présentation officielle. Selon le quotidien Le Monde, l’actuelle maire de Paris voudrait ainsi «interdire les insecticides néonicotinoïdes dans les cent premiers jours de son mandat».

Elle devrait aussi annoncer un plan qui «devra conduire à ce que 30 % de la surface agricole française soit en bio, et le reste engagé dans des processus agroécologiques». Des assises du bien-être animal devraient également être organisées. France Inter ne retient pas les mêmes mesures pour le secteur agricole : selon la radio de service publique, Anne Hidalgo «veut permettre notre souveraineté alimentaire, le renouvellement des générations et assurer un revenu décent». Et sa «priorité absolue» en matière agricole serait «de mettre en place une politique d’installation des jeunes agriculteurs, de lutte contre l’accaparement des terres et l’artificialisation des sols.»

En matière d’écologie, Anne Hidalgo «veut inscrire dans la Constitution la lutte contre le réchauffement climatique et la perte de biodiversité, et défendre à l’international la création d’un tribunal pénal international de l’environnement», rapporte Le Monde. Enfin, dans le domaine de l’énergie, la candidate viserait 100 % de renouvelables «aussi rapidement que possible».

Taubira défend le bio

Candidate officielle à la primaire populaire, Christiane Taubira a elle aussi déroulé le 6 janvier ses propositions agricoles sur les réseaux sociaux. Chroniquant son déplacement sur une ferme bovine en Ariège, l’ancienne garde des Sceaux a affiché un soutien clair à la bio, «une question de santé publique, de modèle alimentaire, et de justice sociale», s’est-elle émue sur Twitter.

Fustigeant «cinq ans de perdus» en matière de pesticides sous la majorité actuelle, l’ex-ministre de François Hollande a détaillé plusieurs mesures pour que «la France fasse cette révolution». Soutien renforcé dans la Pac, réciprocité de normes de production avec les pays européens tiers, et assurances récoltes «plus protectrices pour ceux qui font le choix du bio» : «Je veux accompagner, favoriser et protéger les agriculteurs qui font le choix du bio», a indiqué l’ancienne ministre de François Hollande.

Jadot démantèle Demeter

Lors de ses vœux à la presse le 7 janvier, Yannick Jadot a lui aussi complété son programme agricole. Si ses propositions sur le bio ou le bien-être animal sont déjà connues, l’eurodéputé a souligné sa volonté de supprimer la cellule de gendarmerie Déméter, s’il est élu à la tête de l’État. «Il est choquant que ce gouvernement ait voulu surveiller les lanceurs d’alertes quand ils parlent de pesticides, d’élevage industriel ou des intérêts entre les lobbies et les firmes internationales», s’est agacé le candidat écologiste.

De même, a-t-il poursuivi, «ce gouvernement et les gouvernements précédents ont été complaisants avec la violence de certains groupes du monde agricole et les dégâts qu’ils ont pu causer sur les bâtiments publics».

Interrogé sur d’éventuelles alliances avec les autres partis de gauche, Yannick Jadot a toutefois écarté la possibilité de s’allier avec Anne Hidalgo et Christiane Taubira au sein de la primaire populaire. «Les écologistes vont faire cette campagne présidentielle», a-t-il promis. Et de rappeler, en citant sa nouvelle porte-parole Delphine Batho, «que les communistes et les socialistes ont annoncé leur intention de s’abstenir» dans le cadre d’une proposition de loi de la France Insoumise visant à interdire le glyphosate. Un vote qui, selon Yannick Jadot, «vous dit à quel point on a besoin des écologistes pour défendre le vivant, la biodiversité et la qualité de notre alimentation».

Les attentes des syndicats agricoles

Présentant le 11 janvier les trente propositions de la FNSEA pour l’élection présidentielle, sa présidente Christiane Lambert a insisté sur le besoin de mettre en œuvre les chantiers en cours, nouveau système de gestion des risques ou développement des réserves d’eau. Évoquant les aides à l’investissement, la présidente de la FNSEA veut que «les engagements budgétaires soient tenus par les candidats». «Nous souhaitons aussi que la réforme foncière puisse être reprise», au-delà des mesures de la loi Sempastous. Une réforme qui pourrait concerner «le statut du fermage, le portage du foncier, ainsi que le statut du sol pour l’agrivoltaïsme ou les cultures à vocation énergétique», a complété le vice-président Henri Biès-Péré. Remettant sur le tapis le projet de chèque alimentaire pour les plus démunis, la FNSEA souhaite voir le futur président «engager un travail plus approfondi» sur la précarité alimentaire. Pour respecter l’équilibre avec la revalorisation des produits agricoles, le syndicat majoritaire demande au futur locataire de l’Élysée de «mettre en application la totalité des mesures des lois Egalim 1 et 2». Enfin, Christiane Lambert a rappelé son souhait de «mettre un coup d’arrêt à toutes les sur-transpositions franco-françaises», citant l’exemple des zones de non-traitement ou du plan pollinisateurs. Sur le plan européen, le syndicat majoritaire fait de l’harmonisation des règles de production une supra-priorité, contre une «application trop stricte de la stratégie De la ferme à la fourchette, qui provoquerait une réduction de la production».

«Il n’est pas suffisant de miser uniquement sur la bonne volonté des cédants, nous devons nous munir de nouveaux outils pour accompagner les transmissions et la libération du foncier», estiment les Jeunes Agriculteurs. Ces outils sont : des systèmes de bonus/malus en faveur des cédants qui transmettent à un jeune plutôt que de favoriser l’agrandissement. La mise en place de formations pour aider les cédants à appréhender leur départ. Des mesures fiscales et sociales pour les cédants transmettant à des jeunes, complémentaires aux bonus/malus (taxe sur le foncier non bâti, droits de mutation, etc.). Pour préserver les terres agricoles et en faciliter l’accès, les JA proposent de lutter contre l’artificialisation et notamment assurer un développement cohérent des énergies renouvelables en s’opposant au développement de panneaux photovoltaïques au sol. Il appelle à développer des formes innovantes d’accès au foncier et rénover le statut du fermage. Il demande la création d’une base unique des registres (cadastre, actifs, MSA, etc.) pour en faire un outil plus performant de gestion et de préservation des terrains agricoles.

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