La campagne de commercialisation se précise
Notre pays ne pourra exporter que 13 Mt de blé hors de l’Union européenne, 990 000 t de blé dur et l’équivalent de 7,2 Mt d’orges et de malt. Ce sont aussi 3,9 Mt de maïs qui seront aussi vendues à ses voisins européens.
FranceAgriMer a dressé, le 16 septembre, un premier panorama des débouchés à l’export des céréales françaises jusqu’à la fin de la campagne. «Le cours du blé (186 E/t à Rouen, le 16 septembre) se tient car les conditions d’implantation des céréales d’hiver dans les grands bassins de production autour de la mer Noire, mais aussi en Europe, inquiètent», analyse Thierry de Boussac du négoce Lecureur. Car le temps sec persiste. Et si une petite récolte 2021 de blé se profile dès cet automne, la Russie pourrait revoir son plan de campagne et exporter moins de blé qu’escompté (39 millions de tonnes - Mt) jusqu’en juin 2021. Un tel scénario ne manquerait pas de faire réagir les opérateurs.
Récolte exceptionnelle
En attendant, la Russie se doit d’être compétitive pour s’imposer sur les marchés que la France ne pourra par approvisionner. Car en ayant récolté 29,7 Mt de blé (27,2 Mt collectées), notre pays ne pourra vendre que 6 à 6,5 Mt vers les pays tiers, hors de l’Union européenne. Mais la qualité irréprochable du blé produit est un atout : 81 % des grains sont classés «Premium» ou «Supérieur» car leur teneur en protéines est de 11,6 %. La Chine est pour l’instant en tête des pays acheteurs de blé français : 800 000 tonnes ont déjà été vendues. Pour l’ensemble de la campagne, FranceAgriMer pronostique l’expédition de 2 Mt de grains d’ici fin juin. Le bras de fer diplomatique entre l’Australie et la Chine profite au blé français. L’Algérie n’achèterait que 2 à 2,5 Mt et le Maroc, 1 Mt. Enfin, l’Afrique de l’ouest pourrait continuer à s’approvisionner en France (1 à 1,5 Mt) surtout si la céréale est compétitive au cours de la seconde partie de la campagne.Sur le marché européen, notre pays écoulerait 6,4 Mt de blé en Europe du Nord notamment, car l’Espagne achètera moins de blé français puisque sa récolte a été exceptionnelle (6,9 Mt ; + 1,9 Mt sur un an).
Céréales secondaires
Sur les 10,9 Mt d’orges récoltées en France, 9,3 Mt seront collectées et destinées à l’exportation en l’état (5,8 Mt) et sous forme de malt (l’équivalent d’1,4 Mt de grains). En fait, la France en vendrait 3 Mt vers les pays tiers et 2,8 Mt à ses voisins européens. La production de maïs est estimée à 13,3 Mt, mais seules 11,8 Mt seraient collectées. Les débouchés sur le marché européen représentent 3,9 Mt. Toutefois, la céréale est d’ores et déjà concurrencée par du maïs importé d’Ukraine et surtout du Brésil, particulièrement bon marché. D’après l’USDA, l’Union européenne en achèterait jusqu’à 25 Mt, et 20 Mt selon le Conseil international des céréales.
La campagne française de blé dur s’annonce très tendue avec des stocks de report de 105 000 tonnes.
La récolte est pourtant de très bonne qualité (2,7 % de grains mouchetés, germés, fusariés ; taux de protéines de 14,2 % et 88 % de vitrosité), mais seule 1,3 Mt a été récoltée. Aussi le disponible exportable est inférieur à 1 Mt : 850 000 t vers l’UE et 140 000 t vers les pays tiers. À ce stade de la campagne, on ne compte pas les facteurs qui pourraient déjouer l’ensemble de ces prévisions. En plus de ceux qui ont été déjà cités, mentionnons l’évolution de la parité euro-dollar ou encore, l’offre disponible en céréales en Argentine et en Australie, en décembre prochain.
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