«La chaîne alimentaire tiendra»
Lors d’une visite sur le marché de Rungis, le ministre de l’Agriculture a rendu hommage à l’implication des acteurs de la chaîne alimentaire. Plusieurs secteurs sont à nouveau particulièrement touchés, comme la marée, la triperie et les fleurs.

«La chaîne alimentaire tiendra», a assuré le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, début novembre lors d’une visite au marché de Rungis en compagnie de Laurent Pietraszewski, secrétaire d’État chargé des retraites et de la santé au travail. Les deux représentants du gouvernement souhaitaient constater par eux-mêmes le bon fonctionnement du premier marché de gros de France et le respect des mesures sanitaires. «L’engagement des hommes et des femmes qui travaillent au sein de la chaîne alimentaire est total», s’est félicité le ministre de l’Agriculture, qui a engagé les Français «à avoir confiance en eux pour maintenir l’approvisionnement». Il a également engagé les consommateurs à choisir «en tant que citoyens» des «produits frais et locaux, de façon à soutenir le monde agricole».
L’horticulture sinistrée
Si tous les pavillons du marché de Rungis sont restés ouverts, plusieurs secteurs font particulièrement les frais du nouveau confinement, a-t-on appris auprès de la Semmaris, la société qui gère le marché. Le secteur de la marée a subi une chute d’activité d’environ 50 %, moins brutale qu’au printemps grâce au maintien des marchés de plein vent. Celui de la triperie subit une baisse d’activité du même ordre. Les ventes de viande à la boucherie sont, en revanche, à peu près stables, tandis que celles à la restauration dégringolent. Comme lors du premier confinement, l’activité en fruits et légumes fait partie de celles les moins impactées par le confinement, avec même des hausses pour les entreprises desservant les grandes surfaces.
Le secteur des fleurs et de l’horticulture, enfin, est sinistré, avec une dégringolade des ventes et des prix depuis le week-end de la Toussaint. Dans un pavillon des fleurs pratiquement vide, des horticulteurs venus spécialement de la Sarthe ont interpellé le ministre de l’Agriculture sur les conséquences catastrophiques de la fermeture des fleuristes et rayons fleurs sur leur activité. «Nous allons devoir jeter six millions de fleurs», a indiqué Nicolas Bigot, directeur général de la première entreprise française sur le marché des fleurs coupées. «Les fleurs sont le seul produit non essentiel qui est périssable», a-t-il déploré, assurant le ministre de l’Agriculture que le deuxième confinement mettait directement en péril sa société. Julien Denormandie lui a assuré que des accompagnements ciblés seraient examinés pour les entreprises les plus en difficulté en raison de la situation.
Un accord entre FNSEA et Intermarché pour les fleurs coupées
«Intermarché s’est engagé auprès de la FNSEA à acheter cette semaine des fleurs coupées aux prix producteurs en renonçant à toute marge», annonçait le syndicat d’exploitants dans sa lettre institutionnelle du 12 novembre. «D’autres acteurs de la GMS pourraient entreprendre le même type de démarche, mais restent encore à convaincre», poursuit la FNSEA. Avec la fermeture des fleuristes et des rayons de plantes d’ornement dans les supermarchés, les producteurs de fleurs coupées se voient obligés de jeter une partie de leur production. «Ces pertes sèches dues aux frais déjà engagés et à l’impossibilité de débouchés sont estimées à
3,5 millions d’euros», indique le syndicat majoritaire. «L’idée est d’agir rapidement, car les destructions ont lieu en ce moment : tout ce qui peut sortir de l’entreprise avec une facture au lieu d’être détruit est bon à prendre», confiait il y a quelques jours le directeur de la Fédération nationale des producteurs de l’horticulture et des pépinières, Julien Legri.
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