En 2032, l'agriculture mondiale nourrira 8,6 milliards d'hommes
Pour nourrir 700 millions d'habitants supplémentaires d'ici 2032, la production agricole mondiale devrait augmenter de 13,5 % en dix ans selon l'OCDE.
Dans son dernier rapport de 390 pages «Perspectives agricoles de l'OCDE et de la FAO 2023-2032» l'Organisation pour la coopération et le développe-ment économique (OCDE) dresse le panorama, à l'horizon de 2032, d'une agriculture à peine plus vertueuse qu'aujourd'hui. Pour nourrir 8,6 milliards d'hommes dans dix ans, la production agricole devra croître de 13 % en bat-tant chaque année de nouveaux records. Mais surtout, l'agriculture mondiale générera annuelle-ment 7,5 % de gaz à effet de serre de plus qu'actuellement. En fait, les gains de productivité et de rendement obtenus rendront tout au plus l'agriculture mondiale moins intensive en émissions de GES. Au cours des dix prochaines années, la production végétale progressera légèrement plus vite (1,2 % par an) que la production animale (1,1 % par an) comme ce fut le cas au cours de la précédente décennie.
Progression des échanges ralentie
Selon l'OCDE, 855 millions de tonnes (Mt) de blé (+ 82 Mt) et 1 355 Mt de maïs (+ 165 Mt) seront récoltées en 2032. Comme la plupart des pays importateurs de céréales en produiront davantage pour renforcer leur sécurité alimentaire, les échanges mondiaux de grains (213 Mt pour le blé en 2032) croîtront deux fois moins vite que durant la période précédente (pour le blé : +1,1 % par an contre +2,15 % par an). En 2032, la disponibilité en protéines (88,4 grammes par habitant ; + 0,5 grammes en dix ans) sera en théorie suffisante pour équilibrer la ration alimentaire de chaque habitant de la planète car plus de légumineuses seront produites chaque année. La production mondiale de soja (415 Mt) augmenterait de 50 Mt en dix ans. Pour autant, la disponibilité en protéines des pays à faible re-venu restera 2,5 fois inférieure à celle des pays à revenu élevé. Et surtout elle sera majoritairement d'origine végétale. En fait, la pro-portion de protéines animales croît dans les pays à revenu intermédiaire (l'Inde par exemple) en fonction de la croissance du pou-voir d'achat des ménages.
Le rôle moteur des pays en développement
«A l'échelle mondiale, la de-mande moyenne mondiale de viande devrait augmenter de 2,5 % par an (+0,7 kg par habitant) pour atteindre 29,5 kg par an et par habitant d'ici à 2032», rap-porte l'OCDE. Dans dix ans, 9 % de viande de boeuf en plus (77,8 millions de tonnes équivalent carcasse (Mtec) en 2032) seront produits dans le monde. Mais aussi 15 % de viande ovine (18,7 Mtec), 14 % de volailles (156 Mtec) et 10 % de porcs (129 Mtec) en plus respective-ment. Ce sont les pays en développement qui porteront l'essentiel de ces hausses de production. Sur les 6,6 Mtec carcasse de viande bovine produite supplémentaires, 5,7 Mtec le seraient dans les pays en développement. Aussi, ces derniers dynamiseront les échanges commerciaux en exportant dans dix ans, 2,3 Mtec de viande en plus qu'actuellement contre 700 000 tec pour les pays riches. Parmi les filières animales, c'est la production mondiale de lait qui progresserait le plus (+ 17 % d'ici 2032). Le milliard de tonnes annuel sera franchi en 2030. Mais comme pour les viandes, la croissance de la production de lait (151 Mt) serait portée par les pays en développement (+ 126 Mt).
Et déclin de l'Europe
D'ici 2032, les pays riches embarqués dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre, en restreignant leurs capacités de production, s'effaceront sur certains marchés agricoles. En production porcine, 129 Mtec seront produites en 2032 selon l'OCDE, soit 12,5 Mt de plus qu'en 2020-2022 mais l'Union européenne en produira 1,5 Mt en moins. Comme l'Amérique du Nord compensera ce repli, l'augmentation de la production mondiale de viande de porcs sera asiatique (+ 12,3 Mtec d'ici dix ans). La planète serait mieux nourrie si ses habitants par-venaient à réduire le gaspillage alimentaire. Or on n'en prend pas le chemin. Au niveau de la distribution, 234 Mt de denrées seraient perdues en 2032 à plus de 90 % de fruits, de légumes, de blé et de riz. Il augmenterait de 50 Mt en 2020-2021. Toutes denrées confondues, les 931 Mt gaspillées en 2020-2021 équivalent à 1,2 fois la production mondiale de blé.
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