L'Oise Agricole 10 mai 2023 a 10h00 | Par Dominique Lapeyre-Cavé

La Région pousse les collectivités à mutualiser les usages numériques

Christophe Coulon, vice-président en charge de la ruralité et de la sécurité, a entamé une tournée des territoires pour les alerter sur la nécessité de renforcer et développer leurs usages numériques en vue d'améliorer les services à la population. Le 4 mai, à Catenoy, il recevait élus et responsables des EPCI (établissements publics de coopération intercommunale) ainsi que les opérateurs du numérique.

Abonnez-vous Reagir Imprimer
- © DLC

«Nous sommes à l'aube d'une véritable révolution numérique qui va, croisée à la nécessité de diminuer nos consommations d'énergie et à la fin du réseau cuivre des télécoms, modifier durablement nos modes de vie et de fonctionnement, annonce-t-il d'emblée. Dans chacun de nos départements, des compétences ont été développées, validées et que je vous invite à partager ou généraliser pour une meilleure efficacité.» Car demain, les actions publiques seront pilotées par le numérique et les les possibilités sont infinies.
Ce que confirme Christophe Dietrich, conseiller départemental de l'Oise et président du Syndicat mixte de l'Oise très haut débit (SMOTHD). «Nous n'en sommes qu'aux balbutiements, les applications seront nombreuses à terme et nous devons échanger sur les bonnes pratiques et bonnes méthodes que nous pouvons mettre en oeuvre.» Et de citer des domaines dans lesquels le numérique interviendra : eau, patrimoine, transport, gestion des énergies, des déchets, équipements sportifs, vidéoprotection...
Le SMOTHD a porté le déploiement de la fibre dans l'Oise où 10.000 km ont été installés pour un investissement de 300 millions d'euros sur 6 ans. Aujourd'hui, la fibre équipe non seulement les ménages, mais elle permet l'ENT, espace numérique de travail utilisé par les élèves et enseignants pour l'école à la maison. Grâce à un groupement de commandes régional, l'ENT revient à 1 euro par élève et par an, ce qui est peu. «Grâce à la mutualisation, on bénéficie d'un outil efficace au niveau des collèges et des lycées, mais qui demande un peu d'accompagnement afin que les écoles s'en emparent.»
Le Département de l'Oise utilise aussi la fibre pour son centre de supervision départemental (CSD) qui permet aux petites communes et communes rurales de se doter de caméras, en les accompagnant mais pas en substituant à elles. 80 sites départementaux, dont 55 collèges et 11 bâtiments sociaux, sont reliés ce réseau qui pourra accueillir au maximum 200 communes, avec une équipe dédiée et des fonds alloués aux communes. «Chacun a en tête le souvenir du passage des frères Kouachi dans des petites communes de l'Oise en 2015», argumente Christophe Dietrich.
Autre exemple de mutualisation de services numériques dans l'Oise, Adico (Association pour le développement et l'innovation numérique des collectivités), issue de la volonté de l'Union des maires de l'Oise et du Conseil général au début de l'informatisation. Depuis, l'association rayonne au-delà du département et, avec le passage du cuivre à la fibre qui permettra de traiter plus de données et plus rapidement, propose aux collectivités une large gamme de services aux collectivités : parapheur électronique, marchés publics, actes dématérialisés... tout en veillant à l'accessibilité des sites internet, à la sobriété énergétique et à la protection des données.

Applications de demain
Dans l'Aisne, l'Useda (syndicat mixte ouvert garant du service public de la distribution de l'énergie et du très haut débit dans l'Aisne) a mis au point des applications que les agents ou élus peuvent utiliser via leur smartphone. Par exemple, pour la gestion de l'éclairage public. Chaque quartier peut être allumé ou éteint à distance, l'éclairage programmé à l'avance et, couplé à un simulateur d'économie d'énergie, peut indiquer aux élus quelles économies ils peuvent réaliser. Sur la même application, le chauffage des bâtiments peut être géré, tout comme les cloches de l'église si elles sont connectées ! Sont accessibles le suivi des factures ainsi que différents paramètres avec des capteurs installés. Par exemple, les communes peuvent vérifier si des fuites d'eau se produisent, si le containeur à verre est plein, si la pelouse du stade doit être arrosée.
Éric Guérin, président du Syndicat d'électricité de l'Oise, fait le lien entre le numérique et l'énergie. «Il faut anticiper l'évolution des réseaux électriques et fibres, réfléchir à leur maillage et à un pilotage quoi assure une bonne flexibilité, à savoir avoir la puissance électrique requise au bon endroit et au bon moment. En cela, les applications numériques, par la télégestion, permettent de faire des économies d'énergie dans les bâtiments des EPCI.» La sobriété énergétique passe par une production sobre et vertueuse, comme le photovoltaïque, qu'il faut piloter finement.
Enfin, il était rappelé la fin du fil de cuivre en 2030. «Les élus devront trouver des solutions aux publics fragiles, organiser par exemple des ateliers numériques. J'invite tous les élus à partager les bonnes expériences des uns et des autres dans nos cinq départements, validées et efficaces afin que la révolution numérique soit source de progrès et sobriété», conclut Christophe Coulon.

Réagissez à cet article

Attention, vous devez être connecté en tant que
membre du site pour saisir un commentaire.

Connectez-vous Créez un compte ou

Les opinions emises par les internautes n'engagent que leurs auteurs. L'Oise Agricole se reserve le droit de suspendre ou d'interrompre la diffusion de tout commentaire dont le contenu serait susceptible de porter atteinte aux tiers ou d'enfreindre les lois et reglements en vigueur, et decline toute responsabilite quant aux opinions emises,

A LA UNE DANS LES REGIONS

    » voir toutes 1 unes regionales aujourd'hui