Lancement d'une cellule interministérielle sur l'eau
Les ministères de l'Agriculture et de la Transition écologique conjuguent leurs efforts pour faire avancer les projets de territoire pour la gestion de l'eau (PTGE).
Une cellule interministérielle «plutôt ciblée» sur les projets de territoire pour la gestion de l'eau (PTGE) vient d'être lancée, a-t-on appris le 3 mars auprès de l'organisation Irrigants de France. L'idée est de faire avancer ces PTGE, le gouvernement s'étant fixé en 2019 l'objectif d'en faire aboutir au moins cinquante d'ici 2022 et cent d'ici 2027, d'après son ambition affichée à l'issue des Assises de l'eau. «Il ne s'agit pas de se substituer aux discussions locales», souligne l'animatrice d'Irrigants de France Sabine Battegay, qui a vécu l'annonce, par les deux ministères concernés, lors d'une réunion de la commission Environnement de la FNSEA le 25 février. Cette cellule est chargée de faire le point sur les principaux PTGE, d'identifier leurs freins et leurs leviers, selon elle. Réunie pour la première fois fin février, elle comprend trois représentants du ministère de l'Agriculture, quatre du ministère de la Transition écologique.
Julien Denormandie avait déjà, le 26 novembre, à l'assemblée générale de l'AGPM (maïsiculteurs, FNSEA), signalé l'installation d'une «équipe de projets» au ministère de l'Agriculture «qui va suivre au cas par cas tous les projets de construction» de retenues d'eau. Objectif : «Apporter les soutiens nécessaires (sur le plan) économique, financier, administratif, ingénierie.»
Lancement d'une consultation du public
Par ailleurs, les Français sont invités à donner leur avis, depuis le 1er mars et pour six mois, sur «les grands enjeux de l'eau et les défis à relever pour atteindre le bon état de nos eaux, adapter nos territoires au changement climatique, enrayer la disparition de la biodiversité et réduire les risques d'inondation», annoncent les comités de bassin. Cette consultation du public permettra aux comités de bassin et à l'État d'«enrichir et de finaliser les stratégies de bassin pour l'eau (les Sdage) et pour la gestion des risques d'inondations (les PGRI)», selon un communiqué. Une synthèse des avis des Français sera disponible «fin 2021».
Les Sdage (schémas directeurs d'aménagement et de gestion des eaux) et les PGRI (plans de gestion des risques d'inondation) sont en cours de révision. Ils seront adoptés début 2022 et mis en oeuvre dans chaque bassin hydrographique de 2022 à 2027. «Les principaux axes d'évolution des prochains Sdage concernent la gestion équilibrée de la ressource en eau dans le contexte du changement climatique, la lutte contre les pollutions par les substances dangereuses et le mélange des eaux de pluie avec les eaux usées, la restauration des milieux aquatiques et la réduction des risques d'inondation ainsi que la préservation du littoral», précisent les comités de bassin.
Qualité de l'eau : les solutions de l'agence européenne de l'environnement pour l'agriculture
L'adoption plus large de l'agroécologie, de l'agriculture biologique et de solutions agricoles basées sur la nature sont nécessaires pour réduire les pressions sur l'eau, rappelle dans un nouveau rapport publié le 25 février l'Agence européenne de l'environnement qui soutient les objectifs ambitieux fixés par la stratégie «de la ferme à la table». En 2016, environ 50 % des masses d'eau de surface et 25 % des masses d'eau souterraines de l'UE n'étaient pas en bon état, selon la directive-cadre sur l'eau. Principale responsable selon l'agence européenne : l'agriculture, en raison de la pollution par les nutriments et les produits chimiques, du captage d'eau et des modifications physiques des habitats, notamment par le stockage de l'eau et le drainage des terres. Bien que certains progrès aient été réalisés, il y a eu peu de signes d'amélioration au cours des dix dernières années. Il est donc, pour l'agence européenne, urgent de relever ces défis, car les effets du changement climatique dans certaines régions d'Europe exacerbent les pressions sur l'eau et constituent même un risque pour la production agricole. Pour cela, l'UE doit donner la priorité au financement de l'agriculture durable dans les prochains plans stratégiques de la Pac afin d'aller au-delà des strictes attributions de la politique de l'eau. Mais la seule Pac ne suffira pas, souligne le rapport qui préconise une combinaison de mesures avec les plans de gestion des bassins fluviaux et des politiques plus systémiques associant l'eau, l'agriculture et les systèmes alimentaires et énergétiques.
Trois domaines d'amélioration de la gestion au niveau des exploitations et des bassins sont mis en évidence : le développement de systèmes plus durables, la fixation de limites claires pour l'utilisation des ressources dans l'agriculture, et l'établissement des systèmes de connaissance. Et les auteurs de l'étude de conclure : «Nombre de ces recommandations sont déjà mises en oeuvre, mais elles doivent être plus largement adoptées et rationalisées dans toute l'Europe.»
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