L'Oise Agricole 17 octobre 2024 a 08h00 | Par Dominique Lapeyre-Cavé

Premières vendanges dans l'Oise !

Après avoir planté une première partie de leur vignoble de Montépilloy en 2022, puis une seconde en 2023, c'était l'heure des premières vendanges pour la famille Roland tout entière mobilisée sur ce projet de diversification original.

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- © DLC

Nous les avions rencontrés en mars 2021 alors qu'ils lançaient une cagnotte Miimosa pour lancer leur projet familial : faire revivre la passé viticole de Montépilloy (où la vigne existait dès le Moyen âge jusqu'à disparaître avec le phylloxera fin XIXe) tout en assurant une diversification sur  cette exploitation de grandes cultures du Valois. Arnaud et Élizabeth Roland sont aujourd'hui retraités, leur fils Édouard a repris la ferme et l'une de leurs filles, Louise, dirige la structure juridique créée pour accueillir la nouvelle activité viticole.
Mais, ce vendredi 11 octobre, c'est un matin brumeux (il est quand même tombé 80 mm les deux jours précédents !) qui attend l'équipe de vendangeurs pour la première récolte de l'aventure, sur l'hectare planté en 2022. «Nous travaillons avec un collègue de Seine-et-Marne, en viticulture bio également. Il a mis à notre disposition son équipe de vendangeurs et il assurera la vinification, nous n'avons pas voulu investir dans l'élaboration du vin pour l'instant», expliquent Arnaud et Élizabeth Roland.
Les rangs des deux cépages, Floréal et Sauvignac, sont récoltés à la main. «Pour une première vendange, nous n'attendons pas une grosse production, mais c'est la première !», sourient-ils.

Petite récolte
L'année n'a pas été favorable à la production de raisin : un printemps froid et humide, un été et un automne pluvieux ont fait couler les fleurs et le botrytis fait pourrir les grappes prêtes à être vendangées. Qu'importe : le chantier avance, les paniers se remplissent, les caisses aussi et, dans l'après-midi, le tout est transporté au chais du domaine Bois Brillant, près de Coulommiers, où le raisin sera pressé.
Aidés par un viticulteur du Sud de la France et par une oenologue, les Roland vont produire un vin blanc tranquille, qui devrait titrer cette année autour de 12°, qu'ils espèrent bientôt voir rejoindre l'IGP Vin d'Ile-de-France. «Nous souhaitons produire un vin qui puisse toucher un large public et notamment les jeunes dont les habitudes de consommation les éloignent de la culture viticole.»
Pour l'instant, les 460 kg de raisin récoltés seront vinifiés et mis en bouteille l'année prochaine. Le nom de la cuvée n'est pas encore trouvé, mais les noms «château», «domaine» «famille» ne sont pas autorisés hors IGP. Une concertation familiale devrait permettre de trouver le nom d'ici la commercialisation des premières bouteilles. Une prochaine étape pour le vignoble de Montépilloy !

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À Roy-Boissy, on vendangeait aussi

Alexandre Smessaert s'est aussi lancé dans l'aventure viticole et les vendanges à Roy-Boissy ont commencé plus tôt qu'à Montépilloy et ne sont pas encore terminées, interrompues par les périodes de pluie. Ce lundi 14 octobre, deux tiers des 2 hectares de chardonnay, plus précoce, et de pinot noir étaient récoltés.
«L'année n'a pas été propice à la production de raisin et c'est notre première récolte. Nous trions les grappes sur place en enlevant les parties abîmées par le botrytis, la pourriture grise, qui s'est développée en fin de cycle à cause des pluies incessantes», se désole le jeune exploitant.
Il estime que le chardonnay devrait quand même produire cette année 22 hl/ha, contre une pleine production attendue à 60 hl/ha. En pinot noir, Alexandre Smessaert n'attend qu'un quart de production cette année.
Pour cette première vendange manuelle, il a été accompagné par famille et amis, histoire de se roder à ce nouveau métier.

Vinification à la ferme
Le jeune agriculteur a investi dans le matériel nécessaire à la transformation du raisin, installé dans un bâtiment de la ferme. Il étrenne donc l'égrappoir et le pressoir, en vrai vigneron. «La fermentation est bien partie. Les analyses reflètent le manque de soleil de l'année, mais je travaille un jus de raisin sain, sans défaut. C'est plutôt bon signe pour la suite», se réjouit-il.
Cette année, il va fabriquer du blanc et du rosé et se lancera dans un crémant dans deux ans, ce produit nécessitant une deuxième fermentation.
La cuvée 2024 devrait être mise en bouteille en juillet 2025 pour une commercialisation à la fin de l'été. «J'espère sortir entre 3 et 4.000 bouteilles», ajoute-t-il.
Le vin rouge, Alexandre le produira les années plus chaudes et sèches. En attendant, il fait ses gammes dans cette nouvelle production qui semble séduire.

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