L'Oise Agricole 30 avril 2025 a 08h00 | Par L'Oise Agricole

«Prenez la main et votez pour une protection sociale efficace et proche de vous»

Interview de Luc Smessaert, vice-président de la FNSEA et président de la Commission sociale, et de Manon Pisani, membre du bureau Jeunes Agriculteurs, responsable du dossier social.

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- © MSA

La MSA élit ses délégués cantonaux du 5 au 16 mai prochains. Quel est le rôle des délégués ?
Luc Smessaert : En mai prochain, comme tous les cinq ans, les exploitants, les employeurs et les salariés de l’agriculture vont élire leurs délégués cantonaux auprès de la MSA. La MSA est le seul organisme de Sécurité sociale à élire ses représentants. C’est notre outil. Une fois élus, ces délégués représenteront les assurés sur tout le territoire. Ils auront en charge de faire remonter les questions du terrain, orienter les demandes vers les bons interlocuteurs et participer à la vie locale et au développement des services de la MSA (prévention santé, jeunes, seniors,..). Plus de 2.000 projets locaux sont réalisés chaque année grâce à l’action des délégués MSA. Grâce aux élus, la MSA est connectée avec la réalité de la vie de ses adhérents. Dans un monde où il est difficile de parler à de vrais interlocuteurs, l’élu est là, à portée de voix. C’est un droit à la parole. Préservons le !

Dans cette élection, que défendent les listes JA/FDSEA ?
Manon Pisani : À l’occasion de ce vote, les JA et les FDSEA rappellent leur attachement à un régime de proximité, géré par des professionnels élus et adapté aux particularités du monde agricole. Certes, la MSA n’est pas parfaite, mais elle est la seule à proposer un guichet unique qui rassemble en un seul lieu toutes les branches de la Sécurité sociale : maladie, famille, retraite et accidents du travail. C’est un gage de simplicité mais surtout de réactivité en cas de crise. La MSA peut intervenir rapidement via des reports ou des prises en charge de cotisations sociales. Pour autant, cette défense de notre régime de protection sociale n’est pas un chèque en blanc. La MSA doit un service de qualité à ses adhérents. C’est la priorité des candidats JA / FDSEA. Certains publics comme les employeurs, confrontés à des obligations sans cesse plus nombreuses, ont besoin de services de haut niveau. Les caisses doivent aussi faire l’effort d’expliquer de manière pédagogique le montant des cotisations, le pourquoi d’un refus, à quoi sert l’argent des cotisations. Cela ne va pas de soi.

Certains se demandent pourquoi garder une MSA. Quel intérêt y a-t-il à conserver une spécificité agricole ?
L.S. : Une protection sociale spécifiquement agricole est indispensable pour tenir compte des particularités de notre métier. Demandons-nous quelle serait la légitimité des agriculteurs au sein du régime général pour obtenir des aménagements et des soutiens financiers pour leur secteur ? Une chose est certaine : le régime général ne ferait pas aussi bien que la MSA. Ni pour les agriculteurs en difficulté. Ni pour les territoires ruraux. Ni en termes de nombre de guichets ou de taux de cotisations. J’entends souvent que nous payons trop. Mais les taux de cotisations sont largement harmonisés entre indépendants et même salariés. On ne paierait pas moins au régime général. En bref, faire vivre notre protection sociale, c’est défendre l’agriculture et le monde rural. Les candidats JA et FDSEA entendent défendre ces spécificités agricoles dans les relations entre le régime et ses assurés.

Après l’adoption du calcul de la retraite des agriculteurs sur les 25 meilleures années de revenu, où en est le combat pour la parité des droits avec les autres catégories professionnelles ?
L.S. : La revalorisation des petites retraites entamée avec André Chassaigne (PC, Puy-de-Dôme) et le calcul de la retraite sur les 25 meilleures années de revenu porté par Julien Dive (LR, Aisne) ont demandé plusieurs années de discussions. Avec ces deux mesures, le retraité agricole est en passe de devenir un Français comme les autres. Nous devons maintenant obtenir un minimum de retraite à 85 % du Smic (1.200 € par mois) pour tous ceux qui ont une carrière complète. Pour les chefs d’exploitation et aussi pour nos conjoints. Pour les retraités actuels et les futurs retraités. L’aide au passage de relai pour aider les fins de carrière difficiles doit par ailleurs se concrétiser.
M.P.: Le principal combat à venir porte sur l’installation. Les départs en retraite engagent à installer les agriculteurs de demain. La MSA doit faciliter l’installation et rendre le métier plus attractif au quotidien. Nous nous battrons pour améliorer le niveau des prestations en cas de problèmes de santé (indemnités journalières, rentes). Les candidats JA/FDSEA demandent un accompagnement humain et financier du cédant et du futur installé. Un gros travail doit par ailleurs être fait sur l’assiette de cotisations pour améliorer l’adéquation entre revenu et cotisations sociales.

Quel est l’enjeu de cette élection pour JA et la FNSEA ?
L.S. : Cette élection est d’abord un test de participation. Un taux de participation important est un signe de crédibilité. Les Pouvoirs publics, qui allouent à la MSA projets et ressources financières, sont très sensibles à l’évolution de la participation. Plus la participation sera élevée, plus nous aurons des arguments pour préserver un régime agricole autonome et de proximité. Cette élection est aussi un test de représentativité. Nous sommes attendus. D’autres syndicats voient cette élection comme un second tour des élections aux Chambres d’agriculture.
Si vous aviez un message à transmettre aux agriculteurs qui hésitent à voter, quel conseil délivreriez-vous ?
M.P. : Votez massivement. Partout où il y a des candidats. Une forte mobilisation des actifs mais aussi des anciens qui sont les plus nombreux, est indispensable. Dans un monde en crise, la protection sociale est un rempart essentiel. Une protection sociale agricole, c’est encore mieux. Pour installer les agriculteurs de demain. Pour gérer les crises. Pour mieux vivre à la campagne. Votez pour les candidats soutenus par les JA et la FDSEA !

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