En France, tous les indicateurs dans le rouge pour l’élevage ovin
Le déclin de la production ovine s’accélère en France. Les abattages, les exportations et les importations se sont tous repliés depuis huit mois. Même les prix décrochent alors que dans le reste de l’UE, ils continuent à flamber. Le Royaume-Uni n’a pas de peine à exporter la viande que les Britanniques n’ont plus les moyens de consommer.

Selon Agreste, la production française de viande ovine (47.000 tonnes équivalent carcasse - téc) s’est repliée de 7% durant les huit premiers mois de 2025 et de 24% comparée à la moyenne des cinq dernières années (2020-2024). Seuls deux millions d’agneaux ont été abattus, soit 9% de moins que l’an passé. En volume, le repli n’est que de 7% car le poids de carcasse des animaux (18,9 kg équivalent carcasse -Kgéc) est supérieur de 0,45 kgéc comparé à 2024.
Cet automne, le marché hexagonal s’est équilibré car la consommation de viande ovine a fortement fléchi, ce qui n’était pas le cas l’an passé à la même époque. Aussi, les cours de l’agneau sont inférieurs à 2024. En semaine 41, close le 12 octobre 2025, l’animal cotait 8,71 €/kg, en baisse de 0,96 €/kg comparée à la même semaine en 2024. En France, les exportations d’agneaux vivants (172.000 têtes) ont reculé de 11% au cours des huit premiers mois de l’année. Les envois vers l’Allemagne ont pourtant quintuplé (+27.500 têtes) mais ils n’ont pas permis de compenser la baisse les ventes vers le bassin méditerranéen.
Marchés tendus
Dans le même temps, les importations françaises d’agneaux vivants ont aussi diminué de 39% comparées à 2024, totalisant 48.000 têtes. L’Espagne (28.000 têtes) a notamment réduit ses envois en France car le royaume hispanique s’est mobilisé pour approvisionner le marché marocain.
Hors de l’Hexagone, les marchés ovins sont tendus. En Espagne, le prix de la viande d’agneau n’a jamais été aussi élevé (9,39 €/kg en semaine 40 ; +0,31 €/kg/2024). Il dépasse largement les cours en vigueur sur le marché français.
Au Royaume-Uni et en Irlande, l’agneau cotait respectivement 7,80 €/kg et 7,48 €/kg en gagnant sur un an +0,32 €/kg et de 0,46 €/kg comparé à la même semaine en 2024. Dans les trois pays cités, la production de viande ovine diminue fortement mais la consommation aussi. Pour autant, leurs marchés sont dynamiques et réactifs. Outre-Manche, la viande ovine est devenue une denrée inabordable pour de nombreux Britanniques. Aussi, les carcasses qui ne sont plus consommées sont exportées.
Durant les huit premiers mois de l’année, les expéditions de ventes de viande ovine (56 000 téc) ont progressé de 13% comparées à 2024. «Elles dépassaient ainsi de 5% leur niveau d’avant Brexit et pandémie de Covid-19 (moyenne 2015-2019)», souligne l’Idele. «Mais les importations britanniques (57 000 téc) continuent aussi de croître à un rythme soutenu (+7% versus 2024) jusqu’à dépasser leur niveau d’avant la période Covid.»
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