L'Oise Agricole 22 février 2024 a 10h00 | Par Vincent Fermon

Solidaires de leurs clients, les ETA en quête de soutien Éprouvés

Éprouvés par une campagne de récolte des cultures d’hiver difficile, les entrepreneurs des territoires (ex-ETA) regrettent d’être exclus de dispositifs d’aides qui leur permettraient d’investir.

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- © entreprises des territoires des Hauts de France

La fin de la campagne de récolte des cultures d’hiver qui s’est achevée il y a quelques jours pourrait laisser des traces dans les comptes d’exploitation des entreprises de travaux agricoles et forestiers des Hauts-de- France. C’est en tous cas ce qui ressort de l’assemblée générale des Entrepreneurs des territoires Hauts-de-France qui s’est tenue à Anzin-Saint-Aubin (62) le 8 février dernier.

Pour leur président, Gérard Maréchal, les ETA ne sont ni plus ni moins que des «héros» dont il a tenu à saluer le travail, en particulier au cours de ces derniers mois : «Vous avez oeuvré à sauver les récoltes de vos clients», a-t-il fait remarquer. «Maintenant, a-t-il ajouté, il faut espérer qu’ils s’en souviennent…»

Et de rappeler qu’un certain nombre d’entrepreneurs ont également participé à la mobilisation des agriculteurs au cours des dernières semaines. «Entre les prix des matériels qui ne cessent d’augmenter» et les conditions de travail «de plus en plus difficiles», les entrepreneurs de travaux agricoles et forestiers seraient aujourd’hui «pris dans un étau», selon Gérard Maréchal, qualifiant volontiers la fédération qu’il préside de «syndicat».

Travail de sauvetage des récoltes

Comme les agriculteurs, les entrepreneurs sont en ce moment même occupés à dresser une liste d’allégements administratifs. Encore de la même manière que les agriculteurs, un certain nombre d’entrepreneurs des Hauts-de- France ont été confrontés aux deux épisodes d’inondations qui ont compliqué, voire réduit à néant, certaines récoltes. Le manque à gagner de ces événements serait, pour les entrepreneurs régionaux, de 864.000 €. «Le travail de nos entreprises a été énorme pour tenter de sauver ce qui pouvait l’être et nous ne sommes pas récompensés», a regretté Gérard Maréchal.

Quant aux dispositifs d’aide mis en place, la fédération régionale affirme «ne pas se retrouver dans ces dispositifs». «Beaucoup de monde a fait appel à nous pour sauver les récoltes et aujourd’hui, nous ne sommes éligibles à aucune aide», a encore souligné M. Maréchal. Un soutien pourrait toutefois venir de la Région Hautsde- France.

Sollicitée, la vice-présidente chargée de l’Agriculture, Marie-Sophie Lesne, ne serait pas opposée à la création d’une aide permettant aux entrepreneurs de travaux agricoles et forestiers d’investir.

Faire face à l’augmentation des prix

Autre sujet qui donne le sentiment que les entrepreneurs des Hauts-de-France sont amers, celui de l’affaire «Adama». Sur un préjudice estimé à 390.000 €, les entrepreneurs de la région Hautsde- France n’ont bénéficié que d’un montant d’indemnisation de 174.000 €.

Ce qui n’est pas suffisant aux yeux de Gérard Maréchal, même si les indemnisations sont en cours : «Nous n’avons été considérés que comme des dommages collatéraux, avec une indemnité de 78 €/ha, ce qui est loin de nous satisfaire. Ce que nous avons reçu, c’est l’aumône de la part d’Adama.» À l’avenir, pour faire face à ce type de difficultés, la souscription d’une assurance pour perte d’exploitation «ne serait pas du luxe», selon Gérard Maréchal.

Seulement, la profession se heurterait à un obstacle de taille : une offre assurantielle qui n’existe pas à l’heure qu’il est : «Nous avons contacté des assureurs et nous n’avons pas de réponse, s’étonne le président des EDT des Hautsde- France. Peut-être qu’on leur fait peur», a-t-il interrogé. Dans les chantiers en cours, la fédération régionale des EDT a annoncé la mise en place de plusieurs groupes de travail thématiques. «Nous devons réfléchir à plus de mutualisation entre ETA, notamment pour faire à l’augmentation du prix des matériels», a détaillé M. Maréchal. La valorisation du carbone, ainsi que l’achat groupé de consommables font également partie des sujets qui pourraient faire l’objet d’une réflexion collective au sein de la fédération des EDT des Hautsde- France.

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