L'Oise Agricole 10 juillet 2025 a 07h00 | Par Dominique Lapeyre-Cavé

«Très sensibilisé au risque incendies»

À 24 ans, Camille Lhermite, agriculteur à Puits-la-Vallée, s'est équipé pour lutter contre les départs d'incendies. Et pour cause : le terrible incendie d'Oursel-Maison qui restera dans les mémoires avait démarré sur ses parcelles.

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- © DLC

Le jeune exploitant, dont c'est la troisième moisson, a pris toutes ses précautions. «Il y a toujours un tracteur attelé à un déchaumeur, que je déplace de parcelle en parcelle, et j’ai bricolé une cuve avec une motopompe et une lance à incendie qui peut être efficace dès un départ de feu», explique Camille Lhermite.
Il a acheté une ancienne cuve de pulvérisateur de 4.000 l, installée sur un chassis à roues, et y a ajouté une motopompe, un enrouleur et un tuyau d’incendie. Démonstration à l’appui : un jet qui va jusque 15 m et un tuyau d’une trentaine de mètres qui met le tracteur à l’abri des flammes. 
«On a déjà vécu un incendie violent et nous avons eu peur. J’ai donc choisi de faire tout le nécessaire pour limiter les risques et avoir le matériel en cas de départ d’incendie.» Il est d’ailleurs référent incendie dans le cadre du partenariat avec le Sdis sur les communes de Froissy, Maisoncelle-Tuileries, Puits-la-Vallée et Oursel-Maison.
Camille Lhermite cultive les 140 ha de la ferme de sa famille maternelle, laquelle était auparavant gérée en prestation de services. À son installation, il a acquis du matériel d’occasion pour réaliser lui-même les travaux, excepté le battage qu’il confie à l’ETA Laloue, d’Auchy-la-Montagne. «Je transporte mes récoltes, mais aussi celles que l’ETA réalise, pour une surface équivalente. C’est un bon compromis pour chacun. Financièrement, mais aussi parce que cela me permet de rencontrer d’autres agriculteurs», précise-t-il.

Bons résultats
Sa moisson a commencé par une vingtaine d’hectares d’escourgeons, de variété LG Zorica : une parcelle à 102 q et une séchante à 85 q, pour une moyenne de  95 q/ha. «J’ai vraiment des terres favorables à l’escourgeon car la moyenne olympique est à 100 q. C’est une culture que j’apprécie particulièrement de conduire.»
Comme les blés ont reçu de l’eau pendant les quelques épisodes pluvieux de juin, Camille Lhermite espère de bons rendements et il remarque que les colzas ont fait une belle floraison. «J’ai entendu de bons premiers échos, entre 45 et 50 q.» Il livre ses récoltes au Groupe Carré et à Agora pour laquelle il multiplie des semences de blé, féverole et escourgeons. Il stocke les semences de blé et de féverole dans des bâtiments qu’il réhabilite au fur et à mesure de ses besoins. Il vient également de créer une ETA car il a été sollicité par un agriculteur pour cultiver sa ferme en prestation de services, uen nouvelle aventure pour ce bricoleur de matériels. En attendant, si la météo se montre clémente, il devrait avoir terminé sa moisson au 14 juillet, soit deux semaines d’avance. Avec de bons résultats et sans incendie, c’est tout ce qu’on lui souhaite.

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