Un changement généralisé, rapide et d’intensité croissante
Après un rapport qualifié d’alarmiste sur la réalité du changement climatique, les experts du Giec devraient publier une série de nouveaux rapports dans les prochaines semaines sur les mesures à prendre pour l’atténuer et les adaptations à mettre en oeuvre.

Le 9 août, le groupe d’experts intergouvernemental sur le climat (Giec) a publié un nouveau rapport sur l’évolution du climat. Il confirme l’analyse qu’il avait développé dans ses précédents rapports, à savoir une élévation généralisée de la température moyenne de la planète dans les vingt ans qui viennent. Celle-ci est désormais estimée à 1,5 degré Celsius (°C) en 2040 et elle s’accélère avec le temps en étant plus rapide que celle qui avait été envisagée dans les précédents rapports. Ainsi le Giec observe que la température à la surface de la terre entre 2000 et 2020 a été supérieure de 1,1°C à celle de la période 1850-1900 et que désormais chacune des quatre dernières décennies a été plus chaude que la précédente. Des situations critiques redoutées Depuis son dernier rapport en 2014, les températures ont encore gagné 0,19°C. Une raison à cela : l’augmentation des émissions des gaz à effet de serre provoquée par les activités humaines. «Il est clair que le climat de la terre change et l’incidence des activités humaines sur le système climatique est incontestable», a déclaré Valérie Masson-Delmotte, coprésidente d’un groupe de travail du Giec. «Le changement climatique touche toutes les régions de la terre», ajoute pour sa part Panama Zhai, autre co-président du groupe de travail. Mais il est plus prononcé sur les terres émergées que sur l’ensemble du globe et il excède le double de la moyenne mondiale dans l’Arctique. Ces changements s’accentueront également au cours des prochaines années, poursuit le Giec. Dans le cas d’un réchauffement planétaire de 1,5 °C, les vagues de chaleur seront plus nombreuses, les saisons chaudes plus longues et les saisons froides plus courtes. Avec une hausse de 2°C, «les chaleurs extrêmes atteindraient plus souvent des seuils de tolérance critiques pour l’agriculture et la santé publique», estime le Giec. Des conséquences irréversibles Mais il ne s’agit pas seulement de température. Leur modification concerne aussi les pluies et la sécheresse, la neige et la glace, les zones côtières et les océans. Par exemple le changement climatique intensifie le régime de l’eau : des pluies plus intenses et les inondations qui les accompagnent ou des sécheresses plus fréquentes et plus fortes. La répartition des pluies est également modifiée. «Il est probable que les précipitations augmenteront aux hautes latitudes, alors qu’une baisse est projetée dans une grande partie des régions subtropicales, notamment pour les pluies de mousson qui varieront d’une région à l’autre ainsi qu’en intensité d’une année sur l’autre». Autre conséquence : les zones côtières seront confrontées à l’élévation du niveau de la mer tout au long du XXIème siècle, ce qui contribuera à accroître la fréquence et la gravité des inondations dans les zones à faible altitude et à accentuer l’érosion du littoral. «Les épisodes de niveaux marins extrêmes qui survenaient une fois tous les 100 ans dans le passé pourraient se produire tous les ans d’ici la fin du siècle», remarque le Giec. La poursuite du réchauffement amplifiera le dégel du pergélisol, la fonte des glaciers et calottes glaciaires. Les chutes de neige seront moins abondantes et la couverture du sol plus courte. Enfin et ce n’est pas la moindre des conclusions, le Giec estime que la limitation du réchauffement aux alentours de 1,5°C ou même 2 °C est hors de portée «à moins de réductions immédiates, rapides et massives des émissions de gaz à effet de serre». Le prochain rapport à paraître en septembre portera sur les mesures à prendre pour atténuer le changement climatique, le suivant en décembre sur les adaptations à mettre en oeuvre.
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