L'information principale qui ressort de cette conférence de presse organisée ce mercredi 25 octobre à l'Hôtel du département est la suivante : le Syndicat mixte Oise très haut débit (SMOTHD) va prendre en charge la totalité des travaux de vie du réseau, soit 3,5 millions d'euros par an.
Jusqu'à aujourd'hui, les travaux étaient financés à hauteur de 60  % par les communes ou les EPCI adhérentes, à 30 % par le Conseil départemental (via une aides aux communes) et à 10 % par Oise THD, sur une charge globale annuelle globale de 2,5 millions d'euros pour la construction de nouvelles prises et de 1 million d'euros pour des travaux d'effacements, c'est-à-dire la mise en souterrain des câbles et boîtiers fibre optique. «On enlève une épine du pied aux communes et le Département va pouvoir rediriger les sommes sur d'autres projets.» souligne Nadège Lefèbvre.
Un effort rendu possible par le solde des marchés de déploiement initial en juin 2023 et des coûts de fonctionnement relativement faibles. «La participation financière du syndicat est durable car permise par ses ressources récurrentes, en particulier les redevances», ajoute la présidente du Conseil départemental.

Vers une gestion optimisée des besoins
Ce nouveau pacte entre Oise THD et les collectivités s'inscrit dans une volonté d'accélérer les travaux de vie du réseau, avec le passage d'une logique de déploiement industriel (2014-2019) à une logique d'extension du réseau tenant compte des nouvelles constructions et divisions de logements. En plus d'une nouvelle gestion financière, un nouveau site web est apparu, pour informer administrés, élus et acteurs de la construction et prendre en charge leurs demandes. «À ce jour, 70 % des demandes complètes sont traitées en 3 mois à compter de leur envoi. L'objectif est d'atteindre 95 % en 2024.» argumente Christophe Dietrich, qui préside le SMOTHD.
Nadège Levèbvre a tenu à preciser que le Département s'attachait «à ce que les communes rurales aient les mêmes accès que les villes. Pour les opérateurs, seules ces dernières étaient intéressantes pour constituer eux-mêmes leurs réseaux. C'est pourquoi on a créé une zone d'initiative publique. On ne voulait pas que le déploiement de la fibre se passe comme autrefois celui de l'électricité, arrivée en zone rurale 50 ans après les villes.»
Dès 2019, l'Oise est devenue le premier territoire rural fibré d'Europe en finalisant la réalisation du deuxième réseau d'initiative publique (RIP) en fibre optique pour permettre à tous les foyers en zone rurale et périurbaine de bénéficier d'une couverture 100 % FTTH (fiber to the home, la fibre jusqu'à la maison). Finalement, ce sont environ 300.000 prises et 10.000 kilomètres de fibre optique qui ont été déployées dans 635 communes de l'Oise pour connecter le département au très haut débit.

Des défis à venir
Reste à préparer et mettre en oeuvre un plan de résilience pour répondre aux aléas naturels et humains. «Nous aurons à échanger avec les opérateurs pour identifier les cas particuliers comme les fermes isolées ou les habitations à l'orée des bois, et trouver des solutions».
Une inquiétude demeure : d'ici 2030 au plus tard, le réseau cuivre d'Orange va fermer. 650 communes sont concernées et sont à accompagner. «Toute une frange de la population reste dépendante du cuivre universel et aujourd'hui, le gouvernement ne s'est toujours pas positionné sur la fibre universelle», s'interroge Christophe Dietrich.