L'Oise Agricole 05 septembre 2024 a 07h00 | Par Dominique Lapeyre-Cavé

«Une étape importante dans la construction du canal»

L'arrêté d'autorisation environnementale du Canal Seine-Nord Europe pour les secteurs situés entre Passel dans l'Oise et Aubencheul-au-Bac dans le Nord (secteur 2), a été signé par les préfets des départements de l'Oise, de la Somme, du Pas-de-Calais et du Nord vendredi 9 août 2024.

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- © DLC

Un communiqué de presse de la Société du Canal précise que «après l'autorisation obtenue en 2021 pour les 18 kilomètres du secteur 1 dans la vallée de l'Oise dont les chantiers se poursuivent, cet arrêté est une étape supplémentaire dans la réalisation du Canal Seine-Nord Europe. Il autorise ainsi le démarrage des travaux sur les 89 kilomètres restants, en définissant précisément les conditions de ce chantier, dans le respect du territoire et de l'environnement.»
Que signifie la signature de cette autorisation départementale ? Nous avons interrogé Éric Labarre, président d'arrondissement de Compiègne et référent sur le dossier canal à la FDSEA de l'Oise.

Comment appréciez-vous cette annonce de la signature de l'autorisation environnementale pour le secteur 2 ?
Éric Labarre : Dans la lourde procédure administrative que requiert un ouvrage comme le Canal, c'est une étape que l'on peut qualifier d'importante. Elle clôt une période d'échanges entre toutes les parties, agriculteurs, administrations, associations environnementales autour du programme de compensations environnementales généré par l'ouvrage, dans la séquence Eviter-Réduire-Compenser. Le dossier du canal comprend un fort impact sur l'agriculture en termes de compensations environnementales, 1.200 ha sur le tracé, du même ordre que l'emprise de l'ouvrage lui-même, ce n'est pas rien.
Au niveau de la profession agricole, nous avons travaillé à ce que ces compensations soient en priorité positionnées sur les délaissés, les dépôts de terre pour impacter au minimum l'activité agricole. Nous demandons que ces compensions, qui peuvent parfois prendre la forme de prairies, soient dans ce cas gérées par des exploitants locaux, pour un juste retour à l'agriculture.
De même, en ce qui concerne les dépôts définitifs, sur lesquels du boisement est parfois envisagé, nous avons demandé qu'ils soient positionnés sur des parcelles de terre de qualité moindre. Cela a permis de sauvegarder les meilleures terres et vu les enjeux et conséquences des compensions environnementales, la Société du Canal a permis ces avancées par la concertation. Sur le secteur 2, nous pouvons dire que nous avons optimisé les compensations en les positionnant au maximum sur les délaissés.

Cette autorisation environnementale sonne le démarrage des travaux de construction du canal. Qu'en est-il sur le terrain ?
E.L. : Actuellement, les travaux d'archéologie préventive se poursuivent et ce, jusqu'en 2025. Les travaux débuteront ensuite et ils concerneront dans un premier temps les déviations, les ouvrages d'art, le rescindement du canal du Nord, le travail autour des écluses. La Société du Canal va lancer les marchés de travaux et notifier les entreprises. Pas de creusement du canal tout de suite. Comme pour le secteur 1 actuellement, cela commence par tous les travaux autour du tracé du canal.
On peut imaginer que, vu l'ampleur du chantier, le calendrier ne soit pas totalement respecté et prenne du retard.

La moisson 2024 aura donc été la dernière sur certaines parcelles ?
E.L. : tout à fait. Des prises de possession ou des occupations temporaires ont été notifiées. Commence maintenant la procédure d'aménagement foncier. Dans la plaine du Noyonnais, un avant-projet a été présenté, puis s'est ouverte une phase de consultation des exploitants agricoles concernés. Ils ont pu déposer des réclamations qui seront  examinées lors d'un travail en sous-commission avec les géomètres et représentants du Conseil départemental.
Cette étape intéresse au plus haut point les exploitants agricoles car elle dessine de ce que seront les nouveaux îlots de terre.
Parallèlement, la Safer, qui avait constitué des réserves foncières, a fait un appel à candidature. Les exploitations touchés ont pu candidater et récupérer des parcelles ou se faire indemniser selon les conventions préalables signées, ou les deux. Chacun devrait y trouver son compte, ce système permettant de maintenir le potentiel de production notamment  pour des cultures industrielles sous contrat.
Assurément, cette autorisation environnementale marque un point d'étape administratif important. Les travaux vont pouvoir être lancés et démarrer. Le canal rentre dans le dur !

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