Une moisson 2017 de qualité mais pas en quantité
La grande période tant attendue des agriculteurs touche à sa fin. Malgré les nombreuses difficultés, les résultats de cette année restent dans la moyenne.

Bien loin de l’année 2016 qui restera un souvenir amer pour tous les agriculteurs, la moisson 2017 ne pouvait pas tomber plus bas et laisse entrevoir un résultat correct, mais qui ne semble pas rattraper les pertes de l’année précédente. En effet, le climat a encore fait des siennes sur la dernière ligne droite avant le début de la moisson. De nombreuses parcelles ont été touchées par la lourde sécheresse du mois de juin et les rafales de grêles qui ont, dans certains secteurs, détruit la totalité des récoltes.
Mais il ne faut pas non plus démériter la présence constante du soleil car cela a permis d’éviter aux blés d’être touchés par les attaques de maladie, ce qui avait ruiné les récoltes précédentes. L’édition 2017 est majoritairement finie pour les agriculteurs, certains tardent à cause de l’épisode pluvieux de ces derniers jours. Mais ce n’est qu’une question de temps avant que la moisson 2017 ne soit définitivement pliée. Concernant les rendements, toutes les récoltes sont dans la moyenne. La grande surprise de cette moisson est bien évidemment la qualité.
Une moisson correcte pour les coopératives
Dans le secteur de la coopérative Ucac, la moisson est dans la moyenne «Les rendements sont un peu en dessous de la moyenne ; cependant, on a de la très bonne qualité pour toute les récoltes» explique Denis Grison, directeur de la coopérative. « Les blés tournent au tour de 80/85 quintaux, pour les escourgeons, on est à 82 quintaux. Le colza est à 45 quintaux.»
Sur le secteur Valfrance, Hugues Desmet, responsable collecte céréales, confirme que la moisson est presque terminée. Après les quelques pluies qui ont stoppé les récoltes une bonne semaine, les PS des blés ont baissé de 2 points mais restent quand même sur de bons niveaux. Les rendements seront en dessous de la moyenne 5 ans en blé, autour de 80 q/ha. Pour les autres cultures, on sera dans la moyenne, voire au-dessus pour le colza qui constitue la bonne surprise de l’année. L’espoir réside dans la bonne qualité qui devrait permettre aux blés français d’accrocher des marchés par rapport à ses concurrents habituels. Et peut-être de meilleurs prix…
Sur le secteur Agora, Guillaume Papegaey, responsable collecte, note un gradient Ouest-Est, avec un décrochage en fonction du niveau de pluviométrie, de la qualité des terres, des précédents (blés de betterave particulièrement mauvais) et du pilotage de la fertilisation azotée. Il reste encore des parcelles à récolter sur le Nord-Ouest et la moisson sera globalement moyenne moins en blé, avec une qualité excellente : 77,6 de PS et 12,3 en protéine. Très bonne année en colza et orges mieux que prévu avec les inquiétudes suite à la sécheresse d’avril et au coup de chaud de juin.
Pour la SCA de Milly, Arnaud Clément, directeur de la coopérative, déclare que la moisson est terminée sur le secteur. «Pour cette année, la moisson a un rendement moyen mais la qualité est bien présente. En ce qui concerne le blé, la qualité est bonne n’ayant aucun souci sur le PS et le rendement est correct. Les protéines sont bonnes. Pour les escourgeons, le rendement est moyen avec une bonne qualité. Par contre la grosse surprise, c’est le colza. Outre la qualité, le rendement est au niveau de la moyenne quinquennale.»
Les agriculteurs en dents de scie sur les différents secteurs
Pour Vincent Gaudin, agriculteur à Grémévilliers, sa récolte est exceptionnelle. «Je n’ai jamais fait de moisson pareille. Je fais partie des chanceux qui n’ont pas été touchés par les grêles. J’ai un très bon rendement sur toute mes parcelles. La quantité et la qualité sont au rendez-vous. Maintenant, il faut voir avec les prix.» Quand à Joël Choquet, basé à Formerie, est plutôt confiant même si sa moisson n’est pas encore terminée «Par rapport à l’an dernier, il n’y a pas photo et heureusement. Pour le moment, je suis à la moitié de ma moisson. Formerie est bien connue pour être la petite Sibérie et donc finir un peu plus tard. Paradoxalement, cela fait deux ans que je commence plus tôt à cause du climat et par chance je n’ai pas été touché par les grêles. Pour l’instant, tous les escourgeons et les orges d’hivers sont faits. Les rendements tournent au tour de 80 à 100 quintaux. Pour les colzas, il reste encore une partie à faire. J’aurais sûrement des bons rendements car je pense 50 qintaux. De même pour les blés, je n’ai pas totalement fini mais les premiers résultats qui en ressort sont bons avec un PS correct. La qualité est là !».
Par contre, la joie d’avoir une moisson correcte n’est pas à la portée de tout le monde. Dans le Valois, Alexis Patria est désabusé de cette édition 2017 «C’est extrêmement décevant… On est en dessous de la moyenne. Les blés de betteraves ont un rendement très mauvais, pratiquement 15 à 20 quintaux en dessous des autres. Les blés en terre légères ou sableuse ont souffert du climat du mois de juin avec une chaleur étouffante et des pics de froids sur des courtes périodes. Les colzas sont plutôt bons en terre moyenne, en terre sableuse ils sont tout juste corrects. Même résultat pour les escourgeons. En soit, la quantité est bien présent avec les orges d’hivers. Le blé est relativement correct avec un PS très juste mais l’indice Hagberg et la protéine sont très bon.»
La moisson 2017 ne rattrapera pas l’année 2016. Cependant, le rendement, en moyenne, reste correct avec une très bonne qualité.
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