Une moisson abondante mais de qualité variable
Les pluies abondantes de juillet ont impacté la qualité des céréales. En revanche les rendements sont nettement supérieurs à la moyenne quinquennale 2016-2020.
Selon le Service de la Statistique et de la Prospective du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation (SSP), la production de blé tendre est estimée à 36,7 Mt, en hausse de 10% par rapport à la moyenne quinquennale. Cette récolte a été acquise grâce à un net progrès des surfaces cultivées (+16%) et une augmentation des rendements à 74,2 q/ha en moyenne (+8% par rapport à la moyenne 2016-2020).
Sur le plan qualitatif, en revanche, les résultats sont particulièrement contrastés cette année en raison du contexte climatique. Selon FranceAgriMer, les blés affichent des poids spécifiques irré-guliers et en retrait par rapport au potentiel des variétés. La dégradation des poids spécifiques est la plus importante pour les parcelles récoltées après les pluies.
Pour les premières coupes réalisées en Hauts-de-France (environ la moitié de la surface), les poids spécifiques sont d’un niveau satisfaisant. La récolte devrait être globalement satisfaisante sur le critère «temps de chute de Hagberg», même si certaines situations climatiques ont eu quelques conséquences négatives. Les conditions de fin de récolte restent néanmoins pré-occupantes localement.
Les teneurs en protéines sont généralement élevées voire très élevées dans le sud et l’ouest du pays, ainsi qu’en Alsace. Elles sont en moyenne satisfaisantes à bonnes dans les régions Centre Val de Loire, Bourgogne-Franche-Comté, Normandie, Hauts-de-France ainsi qu’en Champagne-Ardenne et Lorraine. Ces tendances régionales masquent néanmoins de fortes disparités entre parcelles.
Orges d’hiver: rebond de la production par rapport à 2020
Pour ce qui est de l’orge, la production est estimée à 8,3 Mt selon le ministère de l’Agriculture, en hausse de 27% par rapport à 2020. Les surfaces cultivées sont proches de celles de l’an passé et les rendements moyens sont en progression dans la quasi-totalité des régions productrices. La moyenne nationale s’établirait à 69,7 q/ha (+12% par rapport à la moyenne des cinq dernières cam-pagnes). Les teneurs en protéines, majoritairement situées entre 10 et 11%, devraient satisfaire les utilisateurs brassicoles. Les poids spécifiques sont, quant à eux, assez faibles sur la quasi-totalité du territoire, sans incidence toutefois sur la valeur d’utilisation des orges pour les animaux. A l’échelle régionale, les calibrages sont cor-rects voire bons mais cachent, là encore, des disparités entre pa-celles.
Quant aux orges de printemps, les rendements seraient en hausse à l’échelle nationale, à 63,2 q/ha contre 58 q/ha en moyenne sur les cinq dernières campagnes. Ils ne permettent pas de compenser la forte baisse des surfaces observée par rapport à la campagne de culture 2019-2020 (-32%). Ainsi, la production s’établirait à 3,4 Mt (-13% par rapport à 2020, +3% par rapport à la moyenne quinquennale).
Blé dur: rendement satisfaisant, qualité hétérogène
En progression par rapport à l’an passé, les surfaces de blé dur, estimées à 288.000 ha par le mi-nistère de l’Agriculture sont en retrait de près de 11% par rapport à la moyenne quinquennale. Les rendements, globalement bons à l’échelle nationale, permettent d’atteindre une production de 1,6 Mt de blé dur (+22% par rapport à 2020 mais -6% par rapport à la moyenne 2016-2020).
Cependant, la moyenne nationale cache une très forte hétérogénéité entre régions. En effet, si les rendements sont proches voire supérieurs à la moyenne quinquennale dans les bassins Centre et Sud-Est, ils sont en recul dans le Sud-Ouest et en Poitou-Charentes. L’indice de chute de Hagberg a été dégradé dans certaines régions à la suite des conditions climatiques de fin de cycle, particulièrement pluvieuses.
Concernant les autres critères de qualité, la situation est contrastée entre bassins de pro-duction. D’une façon générale cependant, les teneurs en protéines sont généralement satisfaisantes, alors que les poids spécifiques sont assez hétérogènes. Enfin, malgré les intempéries estivales, les taux de grains mouchetés et/ou mitadinés semblent relativement contenus.
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