Agriculteurs et pollinisateurs, un service gagnant-gagnant !
Le mercredi 11 décembre dernier, la Chambre d'agriculture des Hauts-de-France a organisé une journée technique sur les liens entre les pollinisateurs, la production agricole et la production apicole.
L'approche s'est voulue extrêmement pragmatique et documentée, partant des travaux des uns et des autres pour arriver à l'approche terrain. Chacun a pu repartir avec des clefs de compréhension mais aussi d'actions.
Les pollinisateurs en Hauts-de-France
Les pollinisateurs, un terme dont on a du mal à percevoir les contours et les ressortissants. La présentation de Gaëtan Rey, chargé de mission au conservatoire botanique, a permis de mettre des noms et des images sur ces insectes.
Ainsi, il existe dans les Hauts-de-France près de 800 espèces de papillons de nuit, 400 d'abeilles sauvages, 210 de syrphes et 90 de papillons de jour. Une diversité importante qui permet la mise en oeuvre de la pollinisation. Ce phénomène, qui permet la fécondation des plantes à fleurs par le transport du pollen, est essentiel pour notre alimentation.
La diversité des espèces et de leur constitution permet la fécondation de végétaux aux formes, elles aussi, variées. Le service rendu par les pollinisateurs à l'être humain, service écosystémique, peut être estimé à 103,9 millions d'euros pour les Hauts-de-France.
L'apiculteur professionnel, un éleveur
En Hauts-de-France, les producteurs de miel peuvent se distinguer entre les apiculteurs détenant plus de 50 ruches, qu'on dénombre à 87 exploitants, et les autres, regroupant plus de 2.047 apiculteurs. La filière y est actuellement peu structurée.
La production française de miel peut se traduire en quelques chiffres : une production de 27.736 tonnes de miel dont 10 % en bio, une exportation de 3.944 t contre une importation de 25.395 t, pour une consommation totale d'environ 50.000 t.
Après la présentation de Dominique Charpentier, apiculteur dans l'Oise, et d'Yvan Hennion, apiculteur dans le Nord et membre de la commission apiculture de la FNSEA, les participants ont pu se rendre compte que le vocabulaire des apiculteurs est assez proche de celui des éleveurs de bovins ou d'ovins.
On y parle de cheptel, des maladies des ruches, des élèves... Les apiculteurs ont soulevé le besoin d'avoir une fourniture diversifiée et étalée dans le temps.
Pollinisation et production agricole
Les impacts positifs et négatifs de l'agriculture ont été abordés. D'abord, la question des produits phytosanitaires ou comment faire pour les appliquer sans nuire aux pollinisateurs, notamment les insecticides ? Les spécialistes ont évoqué de manière générale un affaiblissement des abeilles qui serait lié aux produits phytopharmaceutiques.
Plus en lien avec la journée, les impacts positifs et l'élargissement des possibilités d'actions en faveur des pollinisateurs ont été développés sous la forme de retour d'expériences français et belge, mais aussi de présentation des outils financiers d'aides à la disposition des agriculteurs.
De manière générale, on retiendra que, pour protéger les pollinisateurs, les agriculteurs ont besoin de connaissances scientifiques et agronomiques pour intégrer les besoins des insectes.
Pour pouvoir développer ces connaissances et ces techniques intégrées, les agriculteurs ont également soulevé l'obligation d'avoir un accompagnement technique, financier et règlementaire. Ils ont par ailleurs largement insisté sur ce travail expérimental essentiel à la construction de solutions partagées entre les acteurs.
Les bonnes pratiques pour les pollinisateurs : de la diversité !
La Chambre d'agriculture des Hauts-de-France a créé sous le titre La biodiversité, c'est notre culture une plaquette 4 pages à destination des agriculteurs pour présenter les aménagements favorables aux pollinisateurs, les fleurs indispensables pour les insectes pollinisateurs. Parmi les propositions, nous en avons retenu quelques-unes :
- semer des couverts d'intercultures précocement avec des espèces pouvant fleurir à l'automne,
- en jachère, favoriser des mélanges d'espèces floristiques pérennes et privilégier des plantes à floraison la plus étalée possible,
- conserver les éléments paysagers,
- entretenir la diversité floristique dans les prairies,
- protéger les surfaces en lisières forestières adjacentes aux cultures, véritables réservoirs de pollinisateurs,
- utiliser des espèces d'origine locale dans les jachères, prairies ou bandes fleuries,
- préserver les zones refuges tournantes ou de petites surfaces non fauchées ou pâturées,
- privilégier la fauche au broyage des bandes enherbées et favoriser une intervention tardive.
Pour plus d'informations, vous pouvez contacter votre Chambre d'agriculture.
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