L'Oise Agricole 26 juin 2025 a 07h00 | Par KC

Vers un rebond de la production française de céréales d’hiver

Des cabinets de courtages interrogés tablent sur une production de blé tendre français 2025 à plus de 30 Mt. De son côté, Agreste a livré ses premières projections en orge d’hiver et en colza. Des prix des grains «largement sous les coûts de production».

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- © Christian Gloria

La production hexagonale de céréales d’hiver devrait rebondir en 2025, ce qui n’est guère difficile au vu de l’année 2024 catastrophique. Des premiers chiffres commencent à émerger, donnant un premier élément de tendance.

En blé tendre, les prévisions pour la campagne commerciale 2025-2026 oscillent entre 31 et 33 Mt, selon les différentes maisons de courtage nationales interrogées par l’AFP. Si ce chiffre se vérifiait dans les faits, il s’agirait d’une moisson dans la moyenne des dernières années, après les 25,8 Mt
de 2024. Pour le moment, les conditions de culture s’avèrent bien meilleures que l’an passé. D’après le dernier rapport de Céré’Obs (FranceAgriMer) paru le 13 juin, les cultures de blé tendre se développent dans des conditions bonnes à très bonnes dans 70 % des cas au 9 juin, contre
62 % l’an dernier à pareille époque, et 69 % la semaine précédente.


Presque 8 Mt d’orge d’hiver en 2025
De leur côté, les services statistiques du ministère de l’Agriculture (Agreste) tablent, dans un rapport publié le 17 juin, sur un rebond des récoltes françaises d’orge d’hiver et de colza entre 2024 et 2025. Les volumes d’orge sont attendus cette année à 7,8 Mt, en hausse de 13 % par rapport à l’an passé. Néanmoins, si ce chiffre était effectivement atteint, il resterait inférieur à la moyenne établie sur la période 2020-2024 (8 Mt), «qui inclut pourtant deux années de faibles récoltes», précise Agreste.

Les rendements augmenteraient de manière significative sur un an, passant de 55,5 q/ha à 64,6 q/ha. En colza, la production grimperait à 4,2 Mt en 2025, en hausse de 9,4 % sur un an. Comme pour l’orge, la productivité retrouverait un niveau bien plus habituel, à 32,7 q/ha, contre 29,1 q/ha en 2024. Notons que les estimations de sole de maïs grain et de tournesol pour 2025 n’ont guère évolué au regard du rapport de mai, évaluées à respectivement 1,41 Mha (-7,8 % par rapport à 2024) et 0,674 Mha (-10,6 % par rapport à 2024). L’AGPM (producteurs de maïs français) était un peu moins pessimiste en mai, tablant plutôt sur un recul de 2 % à 5 % environ.
Avoir de meilleures récoltes est une chose, qu’elles soient bien rémunérées en est un autre. En effet, les prix des grains restent bas pour les agriculteurs hexagonaux, «largement sous les coûts de production», déclare au média Gautier Le Molgat, dirigeant du cabinet d’analyse Argus Media France. Il ajoute que les céréaliers «ne sont pas pressés de vendre […] On a un vrai problème de rentabilité des cultures». La concurrence internationale (Russie, Ukraine) pèse sur les cours, alors que les agriculteurs redoutent une nouvelle flambée du cours des engrais avec les promesses européennes de sanction des fertilisants azotés russes.

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