L'Oise Agricole 19 août 2021 a 11h00 | Par Dorian Alinaghi, Dominique Lapeyre-Cavé

Au final, une récolte 2021 sans doute dans la moyenne

À l'approche de la fin de la moisson, l'heure est au constat. À l'image des régions Hauts-de-France, les différents épisodes climatiques de l'année ont fortement impacté les cultures qui présentaient, il y a encore quelques mois, un haut potentiel de production.

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Une moisson qui se sera éternisée et qui s'annonçait pourtant prometteuse.
Une moisson qui se sera éternisée et qui s'annonçait pourtant prometteuse. - © Jean-Charles Gutner

Les conditions très humides de ces dernières semaines, mais également les épisodes de gel du printemps, ont une incidence sur le rendement, ainsi que sur la qualité des récoltes.

Pour la coopérative Agora, les moissons se suivent, mais ne se ressemblent pas. «Bien que ces conditions aient été difficiles à appréhender sur certaines cultures, nous avons de belles surprises, notamment en orge d'hiver et en colza, pour lesquels les rendements sont au-delà des prévisions. Au 5 août, nous sommes avancés à 65 % de la moisson globale, avec 45 % des blés restants à collecter. Notre moisson tarde à reprendre, car nous faisons de nouveau face à une météo capricieuse. Nos équipes font le maximum pour permettent à nos adhérents d'avancer, entre les gouttes, dans leurs travaux. Nous espérons une météo plus clémente ces prochains jours pour reprendre pleinement la moisson», informe Thomas Taldir, responsable céréales Agora.

À l'échelle de nos régions, certains secteurs sont plus avancés que d'autres. Aujourd'hui, la part la plus importante de la collecte restante se situe dans le Nord-Ouest de notre département.

«Ainsi, nous avons eu une moisson par à-coups, avec des grosses journées de collecte, dès que les fenêtres météo se présentaient. Bien que la qualité se soit dégradée après les différents épisodes de pluies, il est encore un peu tôt pour avoir une image arrêtée de la qualité finale de la collecte. Nous sommes confiants sur la capacité de nos hommes et nos outils pour adapter, au mieux, la qualité de l'année à nos différents débouchés» affirme-t-il.

 

De bons potentiels

Autre petite pointe de déception chez les autres coopératives, comme à l'Ucac (coopérative de Clermont) où Denis Grison, le directeur, se montre un peu déçu. «On avait de très bons espoirs en mai et début juin, mais les conditions climatiques de juin et juillet ont un peu douché les enthousiasmes. On se retrouve au final avec une moisson dans la moyenne», constate-t-il, alors qu'en ce 17 août, les récoltes sur le secteur de la coopérative sont effectuées à 90-95 %.

C'est surtout la qualité, et notamment des PS bas à 74, qui fait défaut. Et puis les rendements sont particulièrement hétérogènes, entre des fonds de vallée qui ont subi le froid, à 50 ou 60 q/ha, et des terres à 100 q. Restent les orges de printemps qui, excepté les cas avérés de fusariose, s'en sortent pas trop mal. «Mais il y a des épis qui sont tombés à terre et certains n'ont pas pu tout récolter», conclut le directeur.

Laurent Vittoz, son homologue chez Valfrance, dresse le même constat : «une moisson compliquée, avec des pluies intermittentes qui ont considérablement retardé les chantiers et pesé sur la qualité. Nous avons incité nos adhérents à privilégier la livraison dans les silos de la coopérative plutôt que le stockage à la ferme pour des blés dont la qualité était sensible à cause de l'humidité. Nous sommes mieux équipés pour trier, ventiler et sécher et donc assurer une bonne conservation du grain», détaille le directeur.

Les rendements blé, en moyenne à 84 q/ha, sont dans la moyenne olympique alors que les potentiels s'annonçaient très bons. «Les épis n'ont pas été fécondés entièrement et il manquait des grains en haut des épis. Malgré les pluies qui ont fait baisser les PS, l'indice de chute de Hagberg ne s'est heureusement pas dégradé.»

Sur le secteur Valfrance, la bonne surprise de l'année revient aux colzas, avec une moyenne de 39 q/ha, malgré les inquiétudes suite aux épisodes de gel tardif sur les fleurs. «De quoi inciter les producteurs à faire plus de colza l'année prochaine, alors que les surfaces sont en constante baisse depuis quelques années.»

Les orges d'hiver brassicoles finissent à 82 q et celles de printemps à 70, dans la moyenne.

Par contre, sur ce secteur Vafrance, grosse déception pour les pois protéagineux qui pointent à seulement 24 q/ha, «de quoi s'inquiéter pour leur sole, déjà fortement réduite».

 

Des prix

Laurent Vittoz retiendra de cette moisson les perturbations météorologiques qui ont éprouvé le moral des agriculteurs et mis leurs nerfs à rude épreuve. Heureusement, les rendements moindres qu'espérés seront en partie compensés par des prix de vente qui se tiennent bien. «Les prévisions de récolte en Russie revues à la baisse soutiennent les cours et c'est bon pour nos exploitants agricoles», se réjouit le directeur.

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