Née en 1991 pour contribuer à la sauvegarde des races de chevaux de trait, la Route du poisson s’est imposée jusqu’en 2012 comme la plus grande course relais d’attelages en Europe. Disparue en 2012, l’association éponyme, créée en 2020, la fait renaître à l’occasion du trentième anniversaire de sa création en 2021. Le 18 février dernier, c’est en plein Paris, au ministère de la Mer, que l’édition 2021 de La Route du poisson a été lancée aux côtés de Thibaut Mathieu, président de l’association éponyme et organisateur de cette course et de la ministre de la Mer, Annick Girardin. Pour cette dernière, «soutenir cette manifestation culturelle est une évidence (…) Cette belle course symbolise parfaitement les liens qui existent entre les professionnels de la filière pêche et l’ensemble des Français».

Passionné de chevaux depuis l’enfance, c’est récemment que Thibaut Mathieu a «découvert» de son propre aveu la Route du poisson. Mais il ne lui aura pas fallu longtemps pour faire germer son envie de redonner son éclat à cette course, et se mettre en route pour «chercher et retrouver les anciens de la Route». Tous l’ont «accueilli à bras ouverts, ravis d’entendre parler à nouveau de cette course qui les a tenus en haleine et les a fait rêver pendant tant d’années», explique l’organisateur de l’édition 2021. Aujourd’hui, s’il existe que «la route est encore longue», il se dit «déterminé» à faire de la renaissance de la Route du poisson «l’une des plus belles manifestations culturelles, sportives et populaires de France».

Neuf races

représentées

Pour cette édition 2021, vingt équipes sont attendues. Chacune est composée de 70 personnes et de 11 paires de chevaux qui vont parcourir un total de 300 km en se relayant tous les 15 km en moyenne, dans 20 villes étapes. Cette course relais va donc engager plus de 400 chevaux, auxquels s’ajoutent une centaine de chevaux de confort destinés aux attelages des voitures d’invités, de sponsors, ou encore de médias.

Depuis sa première édition en 1991, la Route du poisson a toujours associé les neuf races françaises de chevaux de trait : le Boulonnais, le Trait du Nord, le Cob Normand, l’Ardennais, le Trait Breton, le Percheron, l’Auxois, le Trait Poitevin et le Comtois, ainsi que les races européennes comme le Suffolk, le Clydesdale, le Shire, le Franche-Montagne, le Trait Allemand, le Brabançon ou encore l’Ardennais Belge. Grâce à cette diversité et l’engouement que l’événement suscite, la Route du poisson mérite amplement son titre de «plus grande course européenne de chevaux de trait».

Pour garantir le bon déroulé de la compétition, environ 6 000 bénévoles seront mobilisés. Si la course relais entre Boulogne et Paris se déroule sur vingt-quatre heures, en hommage à l’épopée des chasse-marées, la manifestation, elle, s’étend sur cinq jours. En marge et avant la course, les équipes vont en effet s’affronter sur sept épreuves dites spéciales au Touquet-Paris-Plage : une reprise de dressage monté, une maniabilité à la voix, une épreuve de débardage, une épreuve de maniabilité à quatre chevaux, une épreuve de traction, une épreuve de maniabilité urbaine, et le flobart (traction).

Livraison de poissons à l’Élysée

Pendant les quelque 300 km de l’épreuve à parcourir entre Boulogne-sur-Mer et Paris, les équipages emprunteront à la fois des routes départementales, des chemins escarpés et des sentiers forestiers, le tout au rythme du pas des chevaux. Néanmoins, reprennent les organisateurs de l’édition 2021, «si la Route du poisson est un événement sportif, elle est aussi et avant tout un éloge de la lenteur et une ode à la ruralité». Deux régions, trois départements, une centaine de villes et de villages seront traversés. Le dernier jour de la course, qui se déroule à Paris, l’équipage gagnant aura le privilège de livrer symboliquement du poisson frais à l’Élysée. Car il faut souligner que la renaissance de la Route du poisson est placée sous le haut patronnage de la présidence de la République et qu’elle bénéficie à la fois des soutiens des ministères de la Mer et de l’Agriculture.