Des dégâts pas encore complètement évalués
Depuis les épisodes de gel marquants du mois d’avril, les producteurs rencontrent parfois des difficultés pour évaluer les réels impacts sur leur production.
C’est notamment le cas des arboriculteurs qui sont sûrs d’avoir été fortement touchés mais qui ne sont toujours pas capables d’estimer les pertes. «On en saura plus d’ici une bonne semaine», annonce Alexandre Prot, des vergers de Sennevières. Information confirmée par Hubert Corpet, de Moliens. «On voit bien les fleurs gelées, qui sont nombreuses. Ce qui est difficile à dire, c’est comment vont évoluer celles qui ne sont pas gelées. D’autant plus que les conditions actuelles ne sont pas propices à une bonne évolution. Il faudra attendre encore un peu pour évaluer le potentiel des fleurs qui n’ont pas gelé.»
Par contre, pour ce qui est des betteraves sucrières, les dés sont jetés. Yohann Debeauvais, de l’ITB (Institut technique de la betterave) Oise-Val d’Oise, annonce environ 3.500 ha gelés dans l’Oise. «Plus on va vers le sud, plus l’impact du gel est fort. On n’a que quelques cas dans le nord de la zone et à Beauvais, où la température est quand même descendue à - 7°C.» Le gel a particulièrement pénétré dans les sols qui n’avaient pas été rappuyés après semis. L’ITB conseille de faire des comptages et d’appliquer une règle simple : en dessous de 40.000 pieds/ha, on, peut retourner. Entre 55.000 et 75.000 pieds, la question se pose, notamment à cause du coût élevé des semences et de leur disponibilité sur le marché. «Dans l’Oise, on évalue à 80 % le pourcentage de semences enrobées avec une protection NNI qui ont été utilisées. Cela veut dire que les agriculteurs qui vont choisir de resemer ne pourront plus choisir des semences protégées. Avec le risque de ne pas pouvoir contrôler les populations de pucerons et de voir la jaunisse réapparaître», s’interroge le conseiller ITB.
En plus, les conditions qui ont prévalu jusque là n’ont pas été favorables aux nouvelles implantations. «Avec les nuits fraîches et le manque d’eau, les plantules ont froid et soif et ne se développent pas vite. Cela risque d’entraîner des moindres efficacités des désherbage racinaires. Le pire, c’est que deux semaines après les derniers resemis réalisés dans des conditions pas idéales, on n’a au final aucune garantie d’avoir un peuplement supérieur aux premiers semis gelés», détaille Yohann Debeauvais. Si les précipitations indispensables semblent enfin annoncées cette semaine, la chaleur tarde à venir. Pas de quoi se réjouir.
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