Contre la jaunisse, le PNRI doté d'une enveloppe de 3,6 MEUR
Le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, avait annoncé un deuxième plan national de recherche et innovation (PNRI) pour la betterave lors de sa venue dans la Somme, au salon Betteravenir fin octobre 2023 à Berny-en-Santerre. Le montant, lui, restait à définir. 3,6 MEUR sont finalement attribués pour «consolider les connaissances acquises» en termes d'alternatives aux néonicotinoïdes (NNI).

L'Institut technique de la betterave (ITB) a annoncé le lancement du plan national de re-cherche et innovation consolidé (PNRI-C) dans un article publié le 21 décembre sur son site. Financé à hauteur de 3,6 millions d'euros (MEUR), le nouveau dispositif vise à «consolider les connaissances acquises» au cours du premier PNRI (2020-2023), qui avait pour objet de trouver des solutions alternatives aux néonicotinoïdes (NNI), rapporte l'ITB. Au-delà, il s'agit d'effectuer de nouvelles recherches «nécessaires pour finaliser l'opérationnalisation des solutions à proposer aux planteurs pour protéger les cultures de betteraves contre les jaunisses virales», précise l'article.
Pour ce faire, le Comité de coordination technique (CCT), qui pilote le PNRI, propose de renseigner une lettre d'intention pour accompagner les porteurs de projet «dans le processus de mise en adéquation de leurs propositions avec les besoins scientifiques et techniques», ex-primés par l'ITB. L'annonce intervient alors que le ministère de l'Agriculture avait confirmé, dans un communiqué de presse du 8 décembre, la consolidation des travaux du PNRI pour trois ans (2024, 2025 et 2026). Une consolidation qui «devra s'inscrire, à terme, dans les travaux de la nouvelle stratégie Ecophyto 2030, en cours de consultation», souligne le ministère de l'Agriculture.
Génie agroécologique
Les orientations des travaux, suite logique de ceux entamés depuis 2020, sont énoncées. Une mission transversale de «génie agroécologique» est indiquée. «Il s'agira de construire des arbres de décision et des méta-modèles qui intégreront l'ensemble des résultats pour concevoir des scénarios de pratiques agricoles et de gestion paysagère favorables à la réduction de l'impact de la jaunisse», est-il précisé. Des outils opérationnels pour raisonner la combinaison de solutions seront à construire pour renforcer la capacité de décision des agriculteurs.
Les recherches sur les pucerons vecteurs de jaunisse se pour-suivent : identifier l'origine de différences de comportement alimentaire des pucerons selon le matériel végétal, explorer la diversité génétique en lien avec la variation de comportement (morphologie, métabolisme et physiologie des feuilles...). Le PNRI devrait permettre de proposer des nouvelles méthodes d'identification des réservoirs de virus et des pucerons et de nouvelles modalités de gestion de ces réservoirs. «En complément de la gestion des repousses, il s'agira en particulier de considérer les cordons de déterrage (comment s'assurer de l'absence totale de repousses foliaires quelles que soient les conditions pédoclimatiques de l'automne et de l'hiver), et les cultures de betteraves porte-graines (et éventuellement épinards porte-graines) qui, en raison de leur sympatrie avec les betteraves sucrières et de la période de culture, peuvent assurer le relais entre cultures successives de betterave sucrière sur un même territoire.»
Des solutions curatives
Concernant le virus lui-même, des efforts sont encore à mener pour comprendre les facteurs biotiques et abiotiques à l'origine des différences de dispersion de la maladie au champ. «La contribution d'Aphis fabae (puceron noir) dans la dispersion du virus pourrait être explorée ainsi que la dynamique des populations de pucerons en fonction des conditions climatiques. Ces connaissances affineraient les conditions de déploiement de solutions curatives à la fois sur betterave mais également sur toute culture associée ou présente sur le même territoire.»
Des projets portant sur des nouvelles solutions qui auraient fait leur preuve dans des études préliminaires, en renforçant les approches prophylactiques, sur le positionnement optimal des leviers individuels et collectifs de régulation et contrôle des réservoirs viraux et des populations de pucerons, et sur l'augmenter les capacités de régulation des populations de pucerons par les auxiliaires, seront aussi aidés.
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