Des visites virtuelles depuis votre canapé
Google, Youtube, Tik Tok, les plateformes numériques ne manquent pas pour visiter virtuellement un lieu culturel. Sauf que l'entreprise française Wherevart a pris cette initiative bien avant la crise sanitaire. Avant de faire un petit tour dans le désert pour admirer les pyramides d'Égypte ou découvrir les peintures rupestres des grottes de Lascaux en France, Fabien Moreira D'almeida, co-fondateur de Wherevart, nous explique son concept.

À quel objectif est dédié ce site internet ?
On s'est rendu compte qu'il y avait de plus en plus de contenus de visite virtuelle permettant la démonstration à distance de lieux patrimoniaux, mais également des expositions avec ou hors contexte Covid. Nous, on est plus sur une tendance de fond, à savoir que clairement, même en période normale, tout le monde ne peut pas accéder aux différents lieux de culture. On peut tout à fait se dire «qu'un jour on ira» ; pour autant, est-ce qu'on ira ? Pour ce qui est en tout cas de l'ordre d'événements culturels éphémères comme les expositions, il y a de toute façon une certaine audience qui ne pourra pas physiquement s'y rendre. On est tous, pour différentes raisons, des publics empêchés, que ce soient les seniors dans les Epahd, les personnes vivant dans des déserts culturels, ou bien même le manque de temps tout simplement.
Mais Wherevart ne s'oppose pas au réel en se disant qu'avec la technologie d'aujourd'hui, on n'a plus besoin de se déplacer dans les musées puisqu'en fait, les musées viennent à vous. L'idée de projet Wherevart c'est, bien évidemment, de rendre compte justement des plus belles initiatives de visite virtuelle réalisées à ce jour dans le monde. Il y a plein d'initiatives, d'évenements et de monuments à travers le globe. Qu'importe notre lieu de vie, on est encore plus intéressé de découvrir des lieux qui sont loin de chez nous. Mais encore une fois, on se dit qu'on a encore moins de chance possiblement de pouvoir y aller un jour. Ou à l'inverse, en les voyant de cette nouvelle manière, on a envie d'y aller. Ça marche dans les deux sens. On se rend compte qu'il y a une vraie envie justement d'élargir l'audience des contenus culturels proposés, qui étaient en l'occurrence réservés à une audience physique.
Pour toutes ces institutions culturelles, c'est possiblement un rayonnement élargi. D'un autre côté, pour les visiteurs virtuels, c'est l'occasion aussi de pouvoir découvrir plus de de contenus culturels. C'est cela la base de notre initiative, la volonté de participer à la plus grande démocratisation de l'accès à la culture pour tous. Outre nos productions, on est un relais puisque, finalement, sur Wherevart, vous avez la possibilité de cliquer sur x lieu de culture. Quand vous cliquez sur Go visit, vous arrivez sur le site de l'institution culturelle, c'est-à-dire qu'en aucune façon, on ne s'approprie des contenus culturels. Il s'agit de pouvoir réunir un maximum d'initiatives culturelles pour proposer un lieu où le visiteur pourra zapper sur des événements ou découvrir tel ou tel lieu. Pour le moment, il y a déjà quasiment 150 visites à découvrir, éparpillées dans beaucoup de pays. De plus, le site est en anglais pour toucher un public sans frontières. Absolument tout le monde peut consulter le répertoire que nous proposons.
Outre nos productions, l'idée est vraiment les répertorier. Du coup, cela permet aux institutions culturelles aussi de se rendre compte de l'évolution des technologies. Tout cela sera à la fois positif pour eux en terme d'image, mais aussi en terme d'expériences proposées, avec la médiation associée à leurs publics.
Dès lors, le public va pouvoir à la fois visiter des expositions au sein d'institutions culturelles (type musée), mais aussi admirer des expositions dans des lieux de culture plus patrimoniaux. Il pourra également découvrir des lieux patrimoniaux qui n'auront pas forcément, au moment de la modélisation, une quelconque exposition temporaire où permanente, tout simplement visiter un lieu. Les internautes verront des galeries d'art avec des expositions. Le public aura accès à différentes typologies de lieux de culture en quelques clics.
Ce genre d'initiative permet de retrouver «cette soif de culture» perdue avec le Covid-19 ?
Au delà des nouvelles technologies, je pense qu'il y a une vraie réflexion à avoir au niveau de la médiation et de la capacité des institutions culturelles et de tous les acteurs de la culture à adapter leur médiation pour différents publics. On défend en tout cas des compléments de dispositifs que les nouvelles technologie actuelles permettent. Ils ne peuvent qu'intéresser et ainsi être un nouveau vecteur d'intérêt pour la richesse culturelle. Il y a matière à pouvoir intéresser autrement l'ensemble du public sans dénaturer la culture et son contenu.
On peut prendre l'exemple de l'évolution de Twitch. Cette plateforme n'est plus uniquement de la retransmission de compétitions de sports. On trouve beaucoup de contenus ou d'émissions suivis par beaucoup de jeunes. Les visites virtuelles ne sont pas une finalité, c'est un moyen de découverte peut-être un peu plus adapté à notre temps. C'est déjà une clé d'entrée à la découverte culturelle, à la curiosité. On espère que le grand public puisse s'approprier ces contenus qui sont en libre découverte.
Si vous avez un ou des endroits préférés à conseiller, quels sont ces lieux ?
C'est assez difficile (rire). En fonction de mes goûts personnels, je dirais le musée Dali à Figueras. J'adore l'univers de Dali. On a réalisé récemment le mémorial de la Shoah. Au delà de ce qui a pu se faire à travers le cinéma ou autres, j'ai appris des choses. Le musée d'art moderne d'André-Malraux du Havre, le musée de la Romanité à Nîmes, les grottes de Lascaux, la National Gallery of Victoria à Melbourne en Australie m'ont vraiment plu. Mais il y a tellement de choses à voir et à découvrir (rire). Ce catalogue va continuer à s'enrichir, mais aussi proposer d'autres options et développements dans un avenir proche.
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