L’agriculture résiste mieux que d’autres au Covid-19
Parmi les secteurs économiques dans lesquels l’Insee a évalué les conséquences de l’épidémie de Covid-19, l’agriculture, la sylviculture et la pêche s’en sortent globalement mieux que d’autres dans la région Hauts-de-France.
En cette période de déconfinement où chacun continue d’évaluer les pertes liées à la réduction, voire à l’arrêt de ses activités pendant plusieurs semaines en raison de l’épidémie de Covid-19, un constat général frappe aux yeux : mieux vaut être un professionnel de l’agriculture, de la sylviculture ou de la pêche plutôt que d’exercer une activité industrielle ou de service marchand. D’après l’Insee Hauts-de-France, qui s’est penché sur l’impact économique de la crise sanitaire, l’activité reculerait de 30,9 % dans les Hauts-de-France, au 6 mai dernier. C’est ainsi un moindre mal par rapport à la baisse d’activité globale constatée au niveau national puisque celle-ci est évaluée à - 33 %. Pour l’Insee, «ce recul est dû à une moindre présence des secteurs les plus durement touchés, à commencer par l’hébergement et la restauration». Cela fait aussi des Hauts-de-France l’une des régions les moins touchées de métropole, derrière la Bretagne (30,5 %). A contrario, les plus touchées sont l’Île-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur.
L’Oise plus touchée, l’Aisne plus épargnée
Dans les Hauts-de-France, l’enquête de l’Insee révèle que le département de l’Oise est le plus touché avec une baisse d’activité globale de 34,6 %. «L’importance plus grande des services marchands, notamment du commerce et de l’industrie, deux secteurs particulièrement touchés par la crise sanitaire explique ce recul»,analyse l’Insee. L’Aisne est en revanche celui qui s’en sort le mieux avec une diminution de «seulement» 29,5 %. Pour les analystes de l’institut, cela s’explique par «le poids des services non marchands, secteur moins touché» dans ce département. Nord, Pas-de-Calais et Somme s’intercalent avec des baisses comprises entre 31,9% et 32,1 %, affichant ainsi «un sort plus proche de l’évolution régionale».
L’industrie dévisse, l’agriculture résiste
Si l’on s’intéresse d’un peu plus près aux secteurs les plus touchés, on constate que ce sont les secteurs de l’industrie et autres services marchands qui sont en plus mauvaise posture avec une baisse de 5,9 et 5,7 points. Le commerce et la réparation d’automobiles et motocycles baisse de 4,5 points, tandis que les activités scientifiques, techniques, les activités de services administratifs et de soutien ont diminué de 4,3 points ; la construction a perdu 4,2 points et les services non marchands ont perdu 4,1 points. Alors qu’au niveau national, la diminution d’activité de l’hébergement-restauration est de 90 %, elle ne représenterait qu’1,9 point dans l’évaluation du recul de l’activité économique des Hauts-de-France. Enfin, pour ce qui est de l’agriculture, elle apparaît comme le secteur «le moins touché» au niveau national avec une perte d’activité de - 13 %. Dans la région, cela participe à une baisse d’activité de 0,3 point, «soit un peu plus qu’en moyenne en France métropolitaine (0,2 point)».
Baisse de 9,7 % du commerce mondial en 2020 prévue par Bruxelles
En raison des répercussions négatives du Covid-19 sur l’économie mondiale, la Commission européenne estime dans une note publiée le 17 avril, à 9,7 % le ralentissement du commerce mondial pour l’année 2020. Pour l’UE 27, Bruxelles prévoit une réduction de 9,2 % des exportations de biens et services à destination des pays tiers et une chute de 8,8 % des importations en provenance des pays tiers en 2020. En valeur absolue, cela représente une baisse des exportations de l’ordre de 285 Md E et des importations en provenance de pays tiers (biens et services combinés) de 240 Md E. La Commission européenne précise que les exportations des secteurs primaires (autres que l’énergie) et du commerce des services apparaissent moins fortement touchées que celles des secteurs manufacturiers, dont la plupart connaissent une chute des exportations supérieures à 10 %. Dans sa note, elle fait aussi part de la simulation menée par l’Organisation mondiale du commerce (OMC) qui prévoit, selon une approche méthodologique différente, une chute du commerce mondial de marchandises de 13 à 32 % en 2020, selon les hypothèses sur la durée et la gravité de l’épidémie de coronavirus. L’OMC estime ainsi que, selon les scénarios de PIB, les exportations européennes diminueront de 12 à 33 % tandis que les importations diminueront de 10 à 25 %.
Les opinions emises par les internautes n'engagent que leurs auteurs. L'Oise Agricole se reserve le droit de suspendre ou d'interrompre la diffusion de tout commentaire dont le contenu serait susceptible de porter atteinte aux tiers ou d'enfreindre les lois et reglements en vigueur, et decline toute responsabilite quant aux opinions emises,