L'AgTech, des métiers d'avenir pour les étudiants et agriculteurs
Le lundi 14 juin, UniLaSalle a accueilli le Cofarming Tour pour une table ronde qui a réuni les partenaires de l'étape isarienne de ce tour de France original : Valtra (Agco), Isagri, Michelin et UniLaSalle autour de Thierry Bailliet, Agri-youtubeur, pour échanger sur le sujet.
Après un top départ donné au pied de la Tour Eiffel, le 27 février dernier, et une première boucle en Bretagne, c'est dans les Hauts-de-France que CoFarming tour sillonne les routes. Ce tour de France original est porté par CoFarming, un regroupement de 22 startups en lien avec le milieu agricole. «Alors, j'ai demandé à Thierry Bailliet de prendre son tracteur et de partir prêcher la bonne parole sur le terrain. Parti d'une blague, on s'est lancé dans l'aventure. Le but est d'aller rencontrer les agriculteurs qui innovent pour, d'une part, montrer aux autres agriculteurs les différentes manières de travailler et, d'autre part, de les mettre en lumière pour ceux qui sont autour. On parle d'étudiants, de citoyens ou même de politiques afin de faire rayonner cette agriculture qui avance aujourd'hui et plus vite demain», débute Jean-Baptiste Vervy, président de Cofarming. Pour Philippe Choquet, directeur d'UniLaSalle, cette initiative rentre dans l'esprit de l'établissement, celui de se réinventer pour mieux avancer «Il y a des métiers passionnants pour les jeunes et il faut les attirer. L'univers de l'agriculture est tellement vaste, c'est un métier technique et technologique. Il est en perpétuelle évolution et doit s'adapter très vite. De plus, le facteur important reste et restera l'acceptabilité sociétale. Il faut montrer et prouver qu'à travers l'agriculture, les métiers autour de cet univers sont des piliers pour notre société. Et ce sont surtout des hommes et des femmes qui travaillent d'arrache-pied pour donner un avenir meilleur à notre société.»
En 2050, l'agriculture mondiale doit augmenter sa production pour nourrir 2,3 milliards de personnes, tout en luttant contre la pauvreté et la faim, utiliser plus efficacement les ressources naturelles, et s'adapter au changement climatique. Qui plus est, il faut que les agriculteurs puissent vivre plus décemment de leur métier.
L'AgTech pourrait répondre à certains de ces défis. Mais kézako ? La technologie agricole ou l'agrotechnologie est l'utilisation de la technologie dans l'agriculture, l'horticulture et l'aquaculture dans le but d'améliorer le rendement, l'efficacité et la rentabilité. Ce sont des évolutions technologiques dans le domaine des équipements (robots, drones, capteurs...) et dans celui des logiciels informatiques (cloud, IA, big data...). Par exemple, à AgriLab, sur une formation de six mois à la Fablab Academy, un étudiant a réalisé un chariot suiveur. Il est parti d'un constat : «en agriculture, on porte des charges lourdes et on s'use le dos». Dès lors, à travers la modélisation 3D, la mécanique... ce robot a vu le jour.
Le schéma classique de l'agriculteur du XXe siècle ne marche plus et des entreprises innovent pour faciliter le travail de ces derniers. «L'Agtech est un pilier nécessaire et obligatoire pour l'agriculteur, que ce soit dans tous les domaines.» ajoute Guilhem de Witasse-Thiezy, responsable développement comptes chez Michelin Grand Est. «Il faut être également toujours plus compétitif dans un schéma où le challenge est de plus en plus grand. Même dans le pneumatique, on a de l'Agtech. On a par exemple des pneus connectés, on va faire varier la pression en fonction des différents usages via le télégonflage. La prochaine étape sera un pneu qui sera, selon la vitesse, l'échauffement, la charge ou autres, capable de régler sa pression automatiquement en temps réel.», poursuit-il.
Pour Jean-Baptiste Vévry, l'AgTech ne se résume pas à des GPS ou des produits ultra high tech. «Il faut les accompagner à s'ouvrir et à utiliser des services numériques. Par exemple, lorsqu'un agriculteur veut faire du circuit court, il faut toujours penser à organiser une plateforme de financement participatif. Même si vous n'avez pas besoin d'argent. Cela va vous permettre de vous connecter vers d'autres personnes engagées et qui n'attendent que ça aujourd'hui. L'AgTech concerne aussi l'humain !»
Mais recruter dans tous ces corps de métiers n'est pas si simple. Même si chez Isagri ou Valtra, le recrutement semble plus que correct. Il faut savoir communiquer sur ces métiers. «Ce qui m'a marqué, c'est de découvrir les motivations et l'intérêt de nos élèves et de les accompagner jusqu'à l'aboutissement de leurs projets professionnels. Depuis quelques années, la place accordée au numérique en agronomie est grandissante à UniLaSalle, connue depuis longtemps comme étant une école de terrain. La création du FabLab AgriLab, de la chaire Agromachinisme et nouvelles technologies, le lancement récent du Bachelor en sciences et ingénierie agriculture, numérique et technologies embarquées (AgriTen), et un projet d'Eramus+ Cooperation partnerships in higher education confirment la volonté d'UniLaSalle de former les étudiants sur le sujet», explique Simon Ritz, titulaire de la chaire AgroMachinisme et nouvelles technologies et responsable du bachelor AgriTen.
Après UniLasalle, Thierry et Cofarming auront fait un stop aux Culturales. Ils participeront à d'autres événements tels que le Space et InnovAgri. En novembre, ils sillonneront les routes d'Occitanie pour finir à Montpellier en décembre.
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