L'Oise Agricole 21 mars 2024 a 09h00 | Par L'Oise Agricole

L'amélioration des retraites agricoles: un combat quotidien

Lors de son assemblée générale le 6 mars, la Section nationale des anciens exploitants de la FNSEA a rappelé qu'elle ne lâchera rien sur la prise en compte des 25 meilleures années pour le calcul de la retraite de base et la concrétisation de la promesse du président de la République d'une retraite à 85 % du Smic pour les futurs retraités à carrière complète.

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«L'obstination est le chemin de la réussite», a déclaré Hélène Blaud, présidente de la Section nationale des anciens exploitants de la FNSEA (SNAE), en conclusion de l'Assemblée générale de la section qui s'est tenue à Paris, les 5 et 6 mars 2024. Cette obstination, les militants retraités comptent bien la mettre au service de nouvelles avancées syndicales avec le soutien de la FNSEA.
Il en est ainsi du calcul de la retraite de base des non-salariés agricoles en fonction des 25 meilleures années comme tous les salariés, inscrite dans la loi du 13 février 2023. La proposition de loi initiée par le député Julien Dive (LR-Aisne), adoptée à l'unanimité de l'Assemblée nationale et du Sénat, prévoit son entrée en vigueur au 1er janvier 2026.
Mais la SNAE a découvert dans le courant de 2023 qu'après avoir gagné une victoire syndicale, elle allait faire face à des freins sur sa mise en oeuvre à la date prévue. La MSA évoque des difficultés opérationnelles liées à l'ignorance de l'historique des revenus des agriculteurs.
Le Premier ministre, Gabriel Attal, s'est même fait l'écho de ces difficultés, indiquant qu'il «y aurait des perdants». Sur ce sujet la SNAE a reçu l'appui total de la FNSEA.
Pas question de tergiverser. «Il faut que la loi s'applique au 1er janvier 2026», a martelé Luc Smessaert, président de la commission sociale et fiscale de la FNSEA, en appelant les retraités à se mobiliser et à interpeller les représentants du gouvernement et les parlementaires pour que l'échéance soit respectée. «Le dossier des retraites doit être remis sur le haut de la pile», a-t-il plaidé, sur ce point précis comme sur les autres aspects.

L'accompagnement des retraités
Malgré les revalorisations récentes, les montants de retraite tous régimes confondus des agriculteurs restent faibles et en tout cas inférieurs à la moyenne des assurés de notre pays (1.170 euros versus 1.500 euros bruts). La SNAE dénonce cette profonde injustice qui est également un obstacle à la transmission des exploitations et au renouvellement des générations en agriculture.
Aussi exige-t-elle une retraite minimum à 85 % du Smic (1.177 euros par mois) pour toutes les carrières complètes en particulier pour les membres de la famille, conformément aux promesses du Président de la République en 2022.
Avec, dès 2024, une première revalorisation des minimas des conjoints retraités actuels à carrière complète au niveau du minimum vieillesse (1.012 euros par mois).
Au programme également,  la suppression du plafond de ressources pour l'attribution de la pension de réversion et l'instauration d'une bonification forfaitaire pour les parents d'au moins trois enfants en remplacement de la bonification de 10 %.
Au-delà du dossier des retraites, la SNAE s'attache à améliorer les conditions de vie des retraités en milieu rural. Si elle se mobilise pour favoriser l'accès aux services publics, une meilleure couverture du territoire par les professions médicales, une meilleure reconnaissance des aidants et une amélioration de la prise en charge du vieillissement, elle insiste aussi sur la nécessité d'accompagner les nouveaux retraités.
En effet 160.000 chefs d'exploitation vont quitter leur activité professionnelle prochainement, selon la présidente. Ce sont 160.000 personnes qu'il conviendra d'accompagner, alors qu'elles ont peu ou pas préparé leur quotidien.

- © FNSEA

Dire qu'il faut claquer la porte pour que les choses avancent !


Alors que la loi instaurant la retraite de base des non-salariés agricoles (les agriculteurs) en fonction des vingt-cinq années d'assurance les plus avantageuses a été votée à l'unanimité le 13 février 2023, le gouvernement semble traîner des pieds sur le mode de calcul, à savoir sur le revenu ou sur des points. Déjà, lors d'une première réunion sur le sujet pendant le Salon de l'agriculture, les représentants de Matignon nous disaient : on va étudier, on va voir. Et bien sûr, on n'a rien vu du tout !
Nous demandons un système simple, le revenu sur les 25 meilleures années. En face, les conseillers veulent un mix avec des points, au motif qu'il y aurait des perdants. C'est pourtant une demande simple et peu coûteuse pour le budget de l'État, 20 millions par an et avec un gain estimé entre 50 et 150 euros/mois pour les retraités agricoles ! D'où notre colère à la dernière réunion de Matignon où, en tant que représentant de la FNSEA, j'ai quitté la réunion. La loi est votée et les conseillers veulent créer une usine à gaz ert reporter la réforme ! Pour qui nous prennent-ils? C'est vraiment un manque de considération. A priori, c'est une première à Matignon: personne n'a jamais quitté une réunion en claquant la porte ! Heureusement, j'ai appris que juste après notre départ, des contacts ont tout de suite été pris avec la FNSEA par le cabinet de Gabriel Attal, les choses devraient enfin avancer. Mais que de temps perdu ! Tout cela pour dire que nous ne devons rien lâcher, qu'il faut maintenir la pression. Et ça, c'est une chose que nous savons très bien faire !

Luc Smessaert, vice-président de la FNSEA

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