L'Association Réagir, un espace d'écoute et d'accompagnement
L'association Réagir a organisé son assemblée générale le mercredi 1er juillet à la maison de l'agriculture.
Thierry Bourbier, le président, a accueilli tous les participants en les remerciant d'avoir pris du temps de venir assister à cette troisième assemblée générale annuelle, celle-ci ayant été reculée en raison du Covid-19. Il a tout particulièrement remercié M. X, venu témoigner de son expérience, et David Rivet, vice-président du Tribunal de grande instance (TGI), en charge des procédures collectives judiciaires, celui-ci remplaçant M. Veilliet.
L'année 2019 a été particulière pour cette association encore très jeune. Premier événement, le changement d'équipe. En septembre, Fabrice Riquier, directeur de la Chambre d'agriculture, Elise Lemaire et Lysiane Lemaire ont annoncé leur départ en raison de leur manque de disponibilité dû à leur charge de travail. Christophe Beeuswaert, bénévole de l'association, pour des raisons personnelles, a lui aussi souhaité arrêter son engagement en septembre.
Thierry Bourbier a remercié chacun et tout particulièrement Christophe et Fabrice qui ont porté ce projet dès le début de sa création.
Sylvie Douchet a accepté de prendre le poste de direction (décision validée par le conseil d'administration le 16 décembre 2019). Elle continue également le suivi des familles. Elle a reconstitué une nouvelle équipe avec des personnes bien connues dans le milieu agricole dans l'Oise : Brigitte Henry, bénévole depuis janvier 2020 (agricultrice et ancienne directrice de AS60), Sophie Testard, assistante à temps partiel, Nicolas Timmerman, agriculteur dans le Noyonnais (il a réalisé un grand nombre d'audits d'exploitation et est conseiller de gestion à temps partiel), Christine Waffelaert, jeune retraitée de ce jour et ancienne personne incontournable pour les déclarations Pac, à temps partiel également.
Le président rappelle qu'«il est indispensable, afin de pouvoir remplir notre mission efficacement, d'être accompagnés de personnes compétentes, à l'écoute, ayant un réseau de connaissances important.»
Deuxième évènement, l'incendie de Lubrizol en octobre 2019 qui a eu un impact important sur essentiellement deux cantons du département : Grandvilliers et Formerie. Il y a eu beaucoup d'investissement avec l'ensemble des autres organismes agricoles pour répondre aux besoins des agriculteurs touchés. Troisième évènement, le Covid-19. Un collectif s'est mis en place à l'initiative de Jean-Marie Savalle, président d'Isagri, pour mettre en place une action de solidarité auprès du personnel soignant et des agriculteurs qui avaient des surplus de production liés à la fermeture de certains marchés et l'arrêt de la restauration collective.
L'association Réagir a été sollicitée pour assurer la gestion financière de l'opération et contacter, en lien avec les JA et la FDSEA, les agriculteurs impactés. Cette action répond tout à fait aux missions de Réagir, mais a demandé beaucoup de temps et d'énergie.
Une année 2019 chaotique mais très riche également avec un début 2020 qui ne l'est pas moins. L'association, depuis sa création en 2017, en quelques chiffres, a accompagné 42 familles. 52 % sont sorties de cet accompagnement en ayant trouvé des solutions positives pour continuer d'avancer sur le chemin qu'ils ont choisi. Pas de profil type d'exploitants fragilisés : ce sont aussi bien des céréaliers, des éleveurs, des horticulteurs, des jeunes, des moins jeunes, des exploitants individuels, des exploitants en société, de tout niveau d'instruction. Les exploitants accompagnés ont uniquement le point commun de rencontrer des problèmes, des difficultés et de devoir solliciter une aide pour s'en sortir humainement et économiquement.
C'est une démarche difficile à faire : le regard des autres, le sentiment d'échec, la perte de confiance en soi empêchent certaines personnes de contacter l'association. Mais cette première démarche difficile est indispensable, elle montre l'envie de vouloir trouver des solutions pour se sortir d'une situation délicate.
Plus l'intervention est rapide et plus les solutions sont faciles à trouver. Chacun peut être un jour confronté à un ennui de santé, d'entente entre associés, de problème sanitaire, de succession, de crise économique, de soucis financiers. Les procédures collectives judiciaires peuvent être une bonne solution pour certaines situations. Avec l'appui du témoignage de M. X, actuellement en plan de redressement, et les éclaircissements de David Rivet, l'ensemble des participants a pu découvrir que pour sortir de l'ornière, suivant les situations, les procédures judiciaires collectives peuvent constituer une aide précieuse. M. X avoue que, sans le plan de redressement commencé il y a un an, «il ne serait plus aujourd'hui agriculteur». En stoppant le règlement des encours, cela lui a procuré une véritable bouffée d'oxygène pour repartir. Aujourd'hui, il pense pouvoir sortir du redressement (prévu à l'origine sur 15 ans) d'ici un ou 2 ans avec une exploitation sur laquelle de nombreux projets vont voir le jour. David Rivet réaffirmait que «les procédures collectives sont là pour protéger. Les tribunaux de grande instance sont attentifs à la situation des agriculteurs.»
En conclusion, Thierry Bourbier a remercié les partenaires financiers, sans qui l'association ne pourrait exister, et tout le réseau actif et compétent au travers des différents conseillers et élus des organisations agricoles, qu'ils soient professionnels ou administratifs. «Cela fait plaisir de voir qu'une majorité de familles suivies a trouvé ou va trouver des solutions et pour certaines, sont même prêtes à leur tour à aider d'autres agriculteurs fragilisés.»
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