La condition animale progresse à gauche
Les associations de la plateforme «Engagement animaux 2022» constatent que Yannick Jadot (EE-LV) et Jean-Luc Mélenchon (LFI) se sont engagés sur 98 % des mesures qu'elles proposent.
«Une partie de la gauche s’est clairement positionnée en faveur de la condition animale», constate Melvin Josse, directeur de Convergence animaux politique, le 15 mars lors d’une conférence de presse de la plateforme «Engagement animaux 2022». Sept candidats à l’élection présidentielle (1) ont répondu à ce collectif de vingt-neuf ONG lancé en décembre, qui leur a demandé de se positionner sur vingt-deux mesures liées à la condition animale. Parmi ces propositions : la fin des cages d’ici 2027, l’abolition des «pratiques d’abattage les plus douloureuses» ou encore l’interdiction des longs «transports au sein de l’UE» et des «exportations vers les pays tiers d’animaux vivants». Résultat de ce premier point d’étape : Yannick Jadot (EE- LV) et Jean-Luc Mélenchon (LFI) se sont engagés sur 98 % des mesures du collectif.
Consensus sur l’abattage sans étourdissement
Signe supplémentaire que la condition animale compte de plus en plus pour la gauche : «L’interdiction de l’abattage sans étourdissement fait pour la première fois consensus chez l’ensemble des candidats» ayant répondu, relève Agathe Gignoux, chargée d’affaires publiques de CIWF France. Une question que «la gauche évitait jusque-là», rappelle Melvin Josse. Quant au PS et le PCF – qui n’ont pas répondu aux ONG –, ils affichent «un manque d’intérêt criant» pour cette question, selon M. Josse. Les ONG notent aussi un clivage droite-gauche sur la question animale, alors que «jusqu’à récemment, on ne pouvait pas vraiment les différencier sur ce sujet», selon Melvin Josse. La droite apparaît «tiraillée entre volonté d’affichage et défense des valeurs traditionnelles». Nicolas Dupont-Aignan a ainsi repris 67 % des mesures de la plateforme, contre 58 % pour Marine Le Pen. Exception à droite, Éric Zemmour «assume son opposition» à une prise en compte de la condition animale. Enfin, «le positionnement d’Emmanuel Macron est insaisissable, déplore Melvin Josse, et sa posture de candidat un peu à part ne va pas faciliter les choses.»
Cette élection présidentielle est «la première où la condition animale est un sujet important, sur lequel les candidats sont attendus», selon Melvin Josse. D’après un sondage Ifop (2) réalisé pour la plateforme, 81 % des répondants se disent sensibles à cette question. Exacerbée chez les partisans de Yannick Jadot (99 %), cette sensibilité est au contraire moins prononcée chez ceux de Valérie Pécresse (71 %), de Fabien Roussel (73 %) ou d’Éric Zemmour (76 %).
(1) Nathalie Arthaud, Nicolas Dupont-Aignan, Yannick Jadot, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, Philippe Poutou et Hélène Thouy (qui n’a pas obtenu ses 500 parrainages).
(2) Réalisé du 7 au 9 mars auprès de 1 005 personnes.
Macron veut «une adaptation» de la stratégie De la ferme à la table
Candidat sortant pour le mouvement En Marche, Emmanuel Macron a dévoilé le 17 mars son programme à la présidentielle en trois parties, dont le volet économique est intitulé «investir massivement pour l’indépendance agricole, industrielle et créative». L’actuel président de la République a rappelé la proposition qu’il avait dévoilée au Salon de l’agriculture de lancer une «loi d’orientation agricole», qui permette de «renforcer l’action sur le renouvellement des générations». Il a également souhaité que «tout ce qui a été au coeur d’Egalim 1 et 2 [soit] poursuivi», évoquant le développement «de la qualité, des circuits courts, du bio». Et de plaider en la matière pour «de la constance et une approche par filière». Le chef de l’État y a ajouté deux mesures «au niveau européen». La première est une «intensification du plan protéines». La seconde est de «renforcer notre investissement pour produire plus». Concrètement, Emmanuel Macron veut que «la France [porte] une adaptation de la stratégie Farm to Fork, qui était reposée sur un monde d’avant guerre en Ukraine, et prévoyait une diminution de la production de 13 %». Et de conclure : «En aucun cas, l’Europe ne doit produire moins.» Les mesures dédiées à la biodiversité n’étaient pas incluses à cet exercice, et seront présentées dans un second temps.
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