«Nous devons continuer à jouer collectif pour assurer des nouvelles ambitions»
Après une assemblée générale annulée en 2020 à cause du Covid-19, l'association a pu se réunir pour présenter son bilan durant la pandémie.
Masques, gel hydroalcoolique, les adhérents d'Elvea 60 n'ont pas dérogé à la règle des bons gestes barrières au sein de l'EARL de la Frimousse, à Haucourt, avant le commencement de l'assemblée générale. Pour l'année 2021, le nombre d'adhérents reste stable au sein d'Elvea 60, avec 121 éleveurs. L'association fournit près de 35 magasins et points de vente dans le département, Intermarché étant le plus important avec 20 magasins.
Sans surprise, la pandémie liée au Covid-19 a impacté les marchés de la viande. «Malheureusement, certaines enseignes ont pris de plein fouet la crise début mars. Les Ets Lucien ont vu leur activité chuter de 80 %... On a perdu beaucoup de volumes avec une perte de 50 bêtes dans l'année», déplore Christophe Debruyne, directeur d'Elvea 60.
Mais les consommateurs se sont de tournés vers le local. Dès lors, ils étaient à la recherche de qualité et non de quantité. Elvea 60 affiche donc de bons résultats en 2020, 302.000 euros de plus-value (222.000 en 2019), 1.393 bovins (997 bovins en 2019), 112 éleveurs livreurs (103 en 2019), une moyenne de 12 bovins par éleveur (10 bovins en 2019).
Petit bémol lié au Covid-19, la foire Sainte Catherine. Étant donné la fermeture des magasins et des marchés, la 15e édition de cet événement s'est déroulée en virtuel. Les animaux n'étaient pas présentés, mais commercialisables. Malgré la crise, les résultats restent plutôt corrects avec 18.000 euros de plus-value (30.000 l'année précédente), 82 % d'animaux vendus (90 % en 2019), 55 bovins présentés (69 en 2019) et 18 éleveurs exposants (20 en 2019). Pour Francis Camus, président d'Elvea 60, il faut garder les points positifs de cette année 2020 et surtout continuer à honorer les volumes en respectant les cahiers des charges pour les enseignes tout au long de l'année. «Même si nous avons été peu impactés par les mesures de confinement, il nous a fallu un temps d'adaptation pour retrouver une activité normale. Malgré cela, il faut retenir les effets positifs de cette crise. Les femelles ont vu leur cotation augmenter en juin 2020. La fermeture des restaurants a boosté la consommation de viande bovine française, cela nous a été profitable au deuxième semestre 2020. Depuis plusieurs mois, nous sommes en partenariat avec l'enseigne Lidl. Cette filière concerne les femelles charolaises de moins de 10 ans (340 à 420 kilos de carcasse). Malheureusement, notre filière viande hachée local n'a pas encore trouvé sa place dans les rayons. Nous ne baissons pas les bras et nous resterons convaincus de l'intérêt de cette filière.
De plus, nous avons toujours le dossier de la restauration collective qui reste en stand by à cause du Covid. Les discussions devraient reprendre à la rentrée scolaire. Cependant, le prix du repas restera toujours plus important que l'origine du produit. Le repas d'un collège tourne autour de deux euros. Autre objectif de l'association, il s'agit de l'organisation du concours bovin gras. Ce dernier est très utile afin de démontrer notre professionnalisme. Enfin, grâce à la loi Egalim et à l'adoption des nouveaux statuts, nous allons pouvoir contractualiser des volumes et des prix avec nos acheteurs. En ce moment, des discussions sont en cours concernant la loi Egalim 2, l'objectif est de donner de la visibilité à travers la contractualisation et sanctuariser le prix de la matière première agricole. Cette loi devrait nous permettre d'avoir un accès privilégié aux appels d'offre des collectivités locales en passant par les Siqo (label rouge, bio...)».
Label rouge, une carte supplémentaire à jouer
L'objectif de l'association est de continuer les relances auprès des GMS que ce soit E. Leclerc, Intermarché, Carrefour, Super U, et Auchan. De plus, Elvea 60 souhaite redémarrer certaines filières charolaises. Autre point fort en 2021, la proposition d'une viande Label Rouge. «Nous avons signé un partenariat avec l'Intermaché de Gouvieux afin de proposer une viande Label Rouge. Pour notre association, cette filière permet d'ouvrir de nouvelles portes avec de nouveaux débouchés. Pour l'Intermarché de Gouvieux, on livre un bovin par semaine, avec une rémunération de 40 à 50 centimes de plus pour l'éleveur. On a enfin atteint notre coût de production. Pour le moment, l'association dispose de 14 éleveurs qualifiés pour ce label, essentiellement en limousine et en charolaise.»
Pour Christophe Debruyne, cette bonne nouvelle va permettre aux éleveurs bovins de l'association de garder le cap et d'être mieux rémunérés. Au second semestre, une nouvelle enseigne Intermarché, à Nanteuil, devrait proposer de la viande Label Rouge.
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